Gemayel : concomitance des volets libanais et syrien dans le respect mutuel

Le président Amine Gemayel a souligné hier la nécessité d’une concomitance entre les deux volets libanais et syrien dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient. «Cela ne signifie pas pour autant l’occultation d’un volet en faveur d’un autre», a-t-il dit. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire «Mouharrer News» paraissant à Londres, l’ancien chef de l’Etat s’est prononcé pour l’application de la résolution 425 de l’ONU, le Liban ne devant signer la paix avec Israël qu’après la Syrie. «Si l’Etat hébreu continue à poser des conditions rédhibitoires, l’interprétation de la résolution revient au Conseil de Sécurité qui l’a prise, et non à Israël qui est obligé de l’exécuter», a-t-il dit. Concernant les relations libano-syriennes, le président Gemayel a indiqué qu’il était dans l’intérêt des deux pays «d’aller au-delà des relations de bon voisinage à condition que soient respectés les spécificités et le système de chacun d’entre eux». Il a critiqué dans ce cadre «ceux qui se prétendent amis de la Syrie et qui, en réalité, nuisent en même temps à Damas et au Liban». Interrogé sur son éventuel retour à Beyrouth, l’ancien chef de l’Etat a répondu: «Le courage est une chose, le suicide en est une autre». Sur le plan local, M. Gemayel a estimé que la Livre libanaise peut s’effondrer à n’importe quel moment en raison «des projets du premier ministre Rafic Hariri qui conduiront le pays à la faillite». Le fils de l’ancien président de la République, M. Pierre Amine Gemayel, poursuit de son côté sa tournée en Australie où il effectue des contacts avec les membres de la colonie libanaise. Il a notamment déclaré à cette occasion que le Liban ressemble aujourd’hui à «un bateau sans capitaine».