Deux plaintes de Beyrouth auprès du comité de surveillance

Le Liban a déposé deux plaintes auprès du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud après qu’un civil eut été tué et un autre blessé mardi (VOIR PAGE 2). Beyrouth accuse Israël d’être à l’origine de l’explosion lundi, qui a tué le conducteur d’un camion près de Jezzine. Le Hezbollah qui mène la plupart des opérations contre la zone occupée, a nié dans un communiqué tout lien avec cette attaque. Beyrouth proteste en outre contre le bombardement de Machghara où une femme a été blessée par des tirs israéliens. Le Liban considère qu’il s’agit de violations des arrangements d’avril 1996, parrainés par Paris et Washington, aux termes desquels les belligérants se sont engagés à épargner les civils de part et d’autre de la frontière libano-israélienne et à ne pas lancer d’opérations depuis les zones habitées. Le comité pour le Liban-Sud (Etats-Unis, France, Liban, Syrie, Israël) s’est déjà réuni à deux reprises depuis le début de l’année, après que trois autres civils libanais eurent été blessés par des tirs israéliens. Expulsion de Sudistes Par ailleurs, deux habitants de Chebaa, un village de la zone occupée par Israël, ont été expulsés hier par l’Armée du Liban-Sud (ALS). Khalil Ali Hamdane, un paysan de 48 ans, a reçu un appel téléphonique du responsable des services de sécurité de l’ALS pour la région de Hasbaya, Farès el-Hamra, le convoquant avec son fils Naufal, un commerçant de 26 ans. Le responsable de l’ALS lui a signifié qu’il réclamait un autre de ses fils, Assaad, qui vit à Beyrouth depuis quatre ans, et a notifié aux deux hommes qu’ils ne pourraient regagner leur village qu’après avoir livré ce dernier à l’ALS. Les deux hommes ont été conduits au point de passage de Zemraya, qui relie le secteur oriental de la zone occupée au reste du Liban, sans avoir pu regagner leur domicile ou informer les autres membres de leur famille. Israël et l’ALS expulsent régulièrement des habitants de la zone occupée soupçonnés de collaborer avec les formations de résistance armée contre Israël. Cinq familles ont été expulsées au cours des six derniers mois. La dernière expulsion remonte au 5 décembre. Elle a concerné un Libano-Américain qui avait affirmé avoir été expulsé pour avoir refusé de verser 5.000 dollars à un officier israélien.