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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président du conseil constitutionnel francais est mis en cause dans l'affaire ELF Le domicile et le bureau de Roland Dumas perquisitionnés par la police

Les juges en charge de l’affaire Elf ont pris Roland Dumas pour cible en ordonnant hier une série de perquisitions aux domiciles parisien et girondin du président du Conseil constitutionnel, l’un des plus hauts personnage de l’Etat français. Des policiers de la brigade financière, agissant sur commission rogatoire des juges Eva Joly et Laurence Vichnievsky, ont perquisitionné toute la journée au domicile parisien de l’ancien ministre des Affaires étrangères, rue de Bièvre, dans ses bureaux du quai de Bourbon, sur l’île Saint-Louis, et dans sa résidence de Saint-Selve, près de Bordeaux. A chaque fois, les policiers sont repartis avec des cartons de documents. Une perquisition a aussi eu lieu au domicile parisien de la mère de Christine Deviers-Joncour, une amie de Roland Dumas, écrouée depuis novembre dans le cadre de l’affaire Elf, a-t-on appris de source proche de l’enquête à Paris. Roland Dumas, qui était présent lors des opérations de police, n’a fait jusqu’ici aucun commentaire. Le nom de celui qui fut l’un des proches parmi les proches de François Mitterrand a été cité dans un volet de l’affaire Elf qui concerne la vente à Taïwan de six frégates militaires à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères. Selon le quotidien «Le Monde», daté de mercredi, les perquisitions d’hier auraient été notamment motivées par la mise en lumière d’importants «mouvements bancaires» — en débit et en crédit — sur l’un des comptes de Roland Dumas, ouvert au Crédit Lyonnais à Paris fin 1991 et début 1992. Les enquêteurs pourraient chercher à établir un lien entre ces «mouvements» et une commission de 45 millions de francs apparemment perçue par Christine Deviers-Joncour dans l’affaire des frégates. Un réseau d’intermédiaires Les juges Joly et Vichnievsky s’intéressent en effet à l’escroquerie dont le groupe Thomson CSF a failli être victime en 1991, en marge de la vente à Taïwan de six frégates, vente qui se heurtait à une forte opposition de la Chine et des responsables de la diplomatie française. Selon des sources proches du dossier, un réseau d’intermédiaires abrité par le groupe Elf a cherché à soutirer une commission de 150 millions de francs lors de cette opération. Christine Deviers-Joncour, détenue depuis le 7 novembre, a d’ores et déjà été mise en examen à deux reprises dans l’affaire Elf, la première fois le 7 novembre pour «recel d’abus de biens sociaux» pour une affaire de salaire fictif versé par la compagnie pétrolière et l’achat d’un appartement, et la deuxième fois le 8 janvier pour «complicité de tentative d’escroquerie» dans l’affaire des frégates. Roland Dumas a toujours fait part de son scepticisme quant à l’intervention d’«intermédiaires» sur le marché des frégates, mettant en avant les seuls efforts de la diplomatie. Début décembre, l’ancien chef de la diplomatie avait demandé à être entendu comme «témoin assisté» par Eva Joly et avait réclamé la saisine de la Cour de justice de la République, seule habilitée à instruire et à juger des faits concernant des ministres pour des faits survenus dans l’exercice de leurs fonctions. La triple perquisition d’hier a conduit le président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, à réclamer sa démission. Pour ce membre de l’opposition de droite, la «haute fonction» de président du Conseil constitutionnel «ne peut souffrir le moindre doute sur la probité et l’honnêteté de celui qui l’assume». L’affaire Elf a d’ores et déjà conduit à la mise en examen de son ancien P-DG, Loïk Le Floch-Prigent. (Reuters, AFP)
Les juges en charge de l’affaire Elf ont pris Roland Dumas pour cible en ordonnant hier une série de perquisitions aux domiciles parisien et girondin du président du Conseil constitutionnel, l’un des plus hauts personnage de l’Etat français. Des policiers de la brigade financière, agissant sur commission rogatoire des juges Eva Joly et Laurence Vichnievsky, ont...