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Actualités - CHRONOLOGIE

Violence familiale accrue dans l'Etat hébreu

Mme Shoshana Tzabari a supplié en vain pendant des semaines la police et la justice israéliennes de la mettre à l’abri des violences de son mari. Elle a accepté de le rencontrer le mois dernier lorsqu’un juge a mis un point final à ses démarches en rejetant sa requête. Son mari l’a alors abattue de sept balles dans le dos. C’était la 18e femme assassinée par son mari ou son compagnon en 1997, une série de meurtres familiaux qui amène nombre d’Israéliens à s’interroger sur ce qu’est devenu leur Etat cinquante ans après sa création. Depuis sa fondation en 1948, Israël est passé d’une société idéaliste, où la criminalité était très rare, à un monde particulièrement violent, surtout dans l’intimité familiale, affirment les associations féminines. «Par le passé, la violence familiale était pratiquement inexistante», selon Mme Irit Rosenblum, conseiller juridique de l’Organisation internationale sioniste des femmes. «Aujourd’hui, il y a davantage de crimes, nous sommes devenus une société plus normale». Beaucoup mettent en cause la police et la justice, qui refusent souvent d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Dans le cas de Mme Tzabari, la police a rejeté par trois fois sa requête avant d’accepter finalement de la transmettre au tribunal, qui l’a refusée. La semaine dernière, Michael Shore s’est présenté dans un commissariat du nord d’Israël en murmurant: «J’ai tué ma femme». Lourdement endetté, M. Shore avait essayé de se pendre. Comme il n’y arrivait pas, il a étranglé sa femme. Autre cas tragique, celui de Koppel Patgashnik, survivant des camps d’extermination nazis âgé de 91 ans, qui a poignardé sa femme l’été dernier, l’accusant d’avoir «empoisonné sa vie» pendant 43 ans de mariage. il a été condamné cette semaine à 7 ans de prison. Nouvelle législation Lorsque le problème des femmes battues s’est fait jour dans les années 70, beaucoup d’Israéliens refusaient de le prendre au sérieux. «Il y a quinze ans, lorsque nous avons commencé à travailler sur la violence familiale, tout le monde nous riait au nez», raconte Mme Ofra Friedman, qui dirige la branche féminine de la centrale syndicale Histadrout. «Des députés nous ont dit: «Un juif ne bat pas sa femme». La récente série de meurtres a conduit le procureur de l’Etat, Mme Edna Arbel, à annoncer qu’elle allait proposer une législation permettant d’éloigner un homme de sa femme lorsqu’il est accusé de violence. Selon la loi religieuse juive, le divorce ne peut être concédé que par le mari. Malgré la vive controverse provoquée par les derniers meurtres, Mme Friedman estime que le machisme reste un trait caractéristique de la société israélienne. «Les hommes ne supportent pas le féminisme et considèrent qu’il porte atteinte à leur masculinité. Cela provient du machisme d’un pays où les généraux et les combattants sont placés sur un piédestal», explique-t-elle. La semaine dernière, un sondage réalisé chez les policiers a révélé que la plupart d’entre eux considéraient que le femmes battues l’avaient en général bien mérité. Emus, les dirigeants de la police ont décidé d’organiser la semaine prochaine une conférence nationale pour éduquer leurs agents. (AFP)
Mme Shoshana Tzabari a supplié en vain pendant des semaines la police et la justice israéliennes de la mettre à l’abri des violences de son mari. Elle a accepté de le rencontrer le mois dernier lorsqu’un juge a mis un point final à ses démarches en rejetant sa requête. Son mari l’a alors abattue de sept balles dans le dos. C’était la 18e femme assassinée par son mari...