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Actualités - CHRONOLOGIE

Monicagate : le scandale ne cesse de s'étendre, la Maison-Blanche en état de siège Bill Clinton envisage de s'expliquer devant l'Amérique (photo)

Le scandale né de la liaison supposée du président Bill Clinton avec une jeune stagiaire à laquelle il aurait demandé de mentir à la justice a continué à s’étendre hier, la Maison-Blanche, en état de siège, se montrant incapable de contrer le flot des révélations, à quatre jours du très important discours sur l’état de l’Union (VOIR AUSSI P. 10). Deux des plus influents quotidiens américains, le New York Times et le Washington Post, sceptiques sur les démentis de Bill Clinton, l’ont pressé de dire toute la vérité sur sa relation avec Monica Lewinsky, 24 ans. La Maison-Blanche a affirmé que M. Clinton voulait s’expliquer en public dès que possible, mais a concédé que ses conseillers et ses avocats hésitaient sur le meilleur moment pour le faire, ayant auparavant à rassembler tous les faits «d’une manière approfondie». Cette explication prendrait vraisemblablement la forme d’une conférence de presse ou d’une interview, et le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael McCurry, a affirmé que «tout le monde», les conseillers politiques comme les avocats, aimerait que cela se produise avant mardi. M. Clinton doit prononcer ce jour-là son discours annuel sur l’état de l’Union, dans lequel le président explique devant les deux chambres du Congrès ses objectifs pour l’année à venir. A l’inverse des jours précédents, M. Clinton n’a fait aucune déclaration publique. Son épouse Hillary est également restée silencieuse, sans apparition prévue avant lundi. Mais M. Clinton a répété à ses ministres que les accusations dont il fait l’objet étaient «fausses», et trois d’entre eux, dont le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, lui ont apporté publiquement leur soutien. «Je pense que ces accusations sont complètement fausses», a dit Mme Albright, revendiquant le droit de pouvoir se concentrer sur son travail. Les révélations dans la presse font rage: M. Clinton, qui aurait finalement reconnu une liaison avec Gennifer Flowers, aurait, outre Monica Lewinsky, également eu des aventures avec trois autres femmes qui travaillaient à la Maison-Blanche, selon les dires de la jeune stagiaire enregistrés sur une cassette remise au procureur Kenneth Starr. Un répit relatif Mlle Lewinsky aurait continué à venir à la Maison-Blanche jusqu’au mois dernier, alors même qu’elle travaillait au Pentagone depuis le printemps 96. La secrétaire particulière de M. Clinton, Betty Currie, a été citée à comparaître par le procureur Starr, ainsi que plusieurs anciens stagiaires ayant travaillé avec Monica Lewinsky, et la veuve de l’ex-ambassadeur américain en Suisse, Shelia Lawrence. Celle-ci a vigoureusement démenti avoir, elle aussi, été la maîtresse de Clinton. Alors que nombre de commentateurs affirment que le scandale pourrait mener à une procédure de destitution, ou à un départ anticipé de M. Clinton, le vice-président Al Gore est monté au créneau pour le défendre. «Le président a nié les accusations et je le crois», a-t-il déclaré à des éditorialistes, affirmant que M. Clinton allait coopérer pleinement à l’enquête de M. Starr. «Au-delà de ça, il n’est pas seulement le président du pays, il est mon ami», a ajouté M. Gore. La journée d’hier a cependant offert un relatif répit au président, dans la tempête qui souffle sur Washington: la déposition sous serment de Monica Lewinsky, réclamée par les avocats de Paula Jones, a été reportée sine die par le juge Susan Webber Wright. L’avocat de la jeune femme, William Ginsburg, a implicitement confirmé que celle-ci aurait invoqué le 5e amendement de la Constitution pour refuser de parler. Ajoutant que toute discussion avec M. Starr était rompue, il n’a pas démenti que la jeune femme, dont il craint l’inculpation, cherche à négocier une immunité judiciaire, avant son témoignage, crucial pour la suite. Dans une première déposition sous serment signée au début du mois, publiée par USA Today, elle y affirme qu’elle n’a «jamais eu de relation sexuelle avec le président», qui s’est «toujours conduit avec elle de manière appropriée». Mais dans les cassettes en possession de Kenneth Starr, elle avouerait avoir menti dans cette déposition, pour couvrir le président, et suivant ses conseils. Gennifer Flowers, qui aurait été la maîtresse de Clinton pendant 12 ans lorsqu’il était gouverneur, affirme que celui-ci lui avait également demandé de «mentir à tout le monde pour le protéger». «J’ai toujours cru que quiconque se mettrait en travers serait sacrifié», a-t-elle confié au Washington Post.
Le scandale né de la liaison supposée du président Bill Clinton avec une jeune stagiaire à laquelle il aurait demandé de mentir à la justice a continué à s’étendre hier, la Maison-Blanche, en état de siège, se montrant incapable de contrer le flot des révélations, à quatre jours du très important discours sur l’état de l’Union (VOIR AUSSI P. 10). Deux des plus...