Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu met en péril Israël, accuse la gauche

Israéliens et Palestiniens devraient davantage tenter de résoudre leurs différends directement entre eux, a estimé un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat, semblant ainsi remettre en cause le rôle de médiateur joué par les Etats-Unis, et cela, quelques heures à peine après la visite de Benjamin Netanyahu à Washington. «D’une façon idéale, nous préférerions quelque chose nous permettant, nous et les Palestiniens, de résoudre (les problèmes) par nous-mêmes, sans le besoin d’une médiation», a souligné ce responsable. «En ce moment même, nous sommes au milieu d’un effort et les Etats-Unis remplissent un rôle remarquable pour tenter de faire aller de l’avant (le processus de paix). Le temps n’est pas venu de tenter de changer l’équipe», a-t-il ajouté toutefois. Ce haut responsable israélien a néanmoins relevé que le «rôle américain croissant» dans le processus de paix, tout en étant «tout à fait bienvenu», «nous éloignait de plus en plus du concept original dans lequel Israël et les Palestiniens travailleraient sur tout de façon bilatérale, dans la coopération, et résoudraient les problèmes entre eux». Ce rôle d’un «parti tiers» se présente de façon différente maintenant et cela pourrait poser «quelque problème potentiel à l’avenir», a encore déclaré ce haut responsable israélien. Jeudi, l’opposition de gauche et la presse en Israël ont accusé le premier ministre d’avoir mis en péril la sécurité du pays et l’alliance avec les Etats-Unis en refusant les concessions nécessaires au déblocage du processus de paix. Le chef du parti Meretz (9 députés), M. Yossi Sarid, a accusé M. Netanyahu de «vouloir satisfaire uniquement les faucons de sa coalition, sans se soucier des intérêts vitaux du pays et de la paix». «S’il ne sort rien des entretiens de Washington, le Moyen-Orient risque de s’embraser», a ajouté M. Sarid. Un échec L’opposition travailliste a également dénoncé l’intransigeance du premier ministre. «Comme à son habitude, Benjamin Netanyahu va tenter de vendre sa marchandise aux Israéliens en leur présentant sa visite comme un succès, alors qu’elle s’est achevée sur un échec», a souligné le secrétaire général du parti travailliste Raanan Cohen. Le quotidien «Maariv» (indépendant) estime cependant que c’est justement l’absence de résultats des entretiens qui est un succès pour le chef du gouvernement. «M. Netanyahu a réussi, sa visite est un échec. Il est entré à la Maison-Blanche avec beaucoup de crainte, il en est sorti indemne et a réussi à gagner du temps», estime le commentateur politique du journal, Hemi Shaley. «Les gains temporaires du premier ministre ne doivent pas dissimuler la profonde détérioration du statut d’Israël dans l’esprit des principaux décideurs politiques américains, a averti M. Shalev. Le temps viendra où Israël devra lourdement payer pour la façon dont il a négligé ses intérêts vitaux». Le quotidien «Haaretz» (libéral) accuse aussi M. Netanyahu d’avoir mis en cause l’alliance avec le puissant protecteur américain, vitale pour la sécurité à long terme d’Israël, en rejetant les propositions de compromis présentées par M. Clinton. Le premier ministre «a raté une importante occasion d’impulser une coordination dans le domaine de la sécurité avec le président américain, face aux missiles iraniens et aux armes de destruction massive irakiennes», écrit le journal. Le quotidien estime que le premier ministre redoute plus «la menace des fondamentalistes juifs de faire tomber son gouvernement que celle des fondamentalistes musulmans iraniens». A droite en revanche, le ton était à la satisfaction. Le chef de file des durs, le ministre des Infrastructures Ariel Sharon, s’est félicité que M. Netanyahu ait «résisté aux pressions du président Clinton». «J’ai l’impression que le premier ministre a agi conformément aux décisions prises par le gouvernement avant son départ», a déclaré M. Sharon. Il faisait allusion à la décision du Cabinet de maintenir l’occupation militaire sur la majorité de la Cisjordanie, dans tous les cas de figure , et de ne pas présenter à M. Clinton de chiffres précis sur l’ampleur d’un redéploiement en Cisjordanie, qui a pourtant pris des mois de retard.
Israéliens et Palestiniens devraient davantage tenter de résoudre leurs différends directement entre eux, a estimé un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat, semblant ainsi remettre en cause le rôle de médiateur joué par les Etats-Unis, et cela, quelques heures à peine après la visite de Benjamin Netanyahu à Washington. «D’une façon idéale, nous...