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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pape appelle Cuba à s'ouvrir au monde

Le pape Jean-Paul II est arrivé mercredi à Cuba à bord d’un appareil de la compagnie aérienne Alitalia qui a atterri à 15h55 heure locale (20h55 GMT) à l’aéroport Jose Marti de La Havane. Le pape, paraissant en bonne forme et s’appuyant sur une canne, a lentement descendu la passerelle de l’avion, au pied de laquelle il a été accueilli par le président Fidel Castro, vêtu d’un costume sombre. Les deux hommes se sont longuement serré les mains et le pape a ensuite embrassé des enfants qui lui ont présenté un petit panier en osier contenant de la terre cubaine. Après les hymnes du Vatican et de Cuba, les deux hommes ont échangé des discours. Après le discours de Fidel Castro, qui a duré une vingtaine de minutes, Jean-Paul II a exprimé sa satisfaction d’être parvenu au jour «heureux, si longuement désiré» de son arrivée à Cuba. Il a rendu grâce à Dieu d’avoir pu arriver sur «cette terre que Christophe Colomb a appelée la plus belle qu’il ait jamais vu». «Puisse Cuba, avec ses magnifiques possibilités, s’ouvrir au monde et puisse le monde s’ouvrir à Cuba, a déclaré le pape, pour que ce peuple, qui, comme tout homme et tout nation cherche la vérité, puisse regarder vers l’avenir avec espoir». «Je viens comme pèlerin de l’amour et de la vérité avec le désir de donner un nouvel élan au travail évangélique que, malgré les difficultés, l’Eglise cubaine a su maintenir avec vitalité et dynamisme apostolique en marche vers le troisième millénaire chrétien», a ajouté le pape. Jean-Paul II est parti ensuite pour une vingtaine de kilomètres en «papamobile» pour aller se reposer à la nonciature apostolique de son voyage, long de près d’une douzaine d’heures. Cette visite pastorale s’annonce difficile pour le pape, toujours plus fatigué et malade alors qu’il fêtera en mai prochain son 78e anniversaire. Au cours d’une conférence de presse improvisée à bord de l’avion sur lequel avaient pris place quelque 75 journalistes du monde entier, le pape a estimé que l’ancien compagnon d’armes de Fidel Castro, le guérillero cubano-argentin Ernesto Che Guevara, «souhaitait certainement aider les pauvres». «Che Guevara se trouve maintenant au tribunal du Seigneur, laissons-Lui le soin de le juger», a ajouté le pape. Interrogé sur ce qu’il dirait à Fidel Castro sur la question des droits de l’homme, le pape a affirmé qu’il disait «toujours la même chose» sur ce sujet depuis son voyage en Pologne de 1979. «Les droits de l’homme sont le fondement de la civilisation et d’une société civique», a expliqué le pape. «Je voudrais entendre la vérité de la part de Fidel Castro», a ajouté le pape. «Sa vérité en tant qu’homme, que président et, comme il dit, de chef de la révolution», a-t-il ajouté. «Non» US Mais les Etats-Unis ont implicitement rejeté cet appel en affirmant qu’il s’agissait d’une loi soutenue à la fois par les républicains et les démocrates. «Nous comprenons et nous respectons les opinions du pape contre l’utilisation de sanctions économiques à Cuba ou ailleurs», a déclaré un porte-parole du département d’Etat. «Toutefois, l’embargo cubain relève de la législation américaine et jouit d’un fort soutien bipartite», a ajouté James Foley. De son côté, un diplomate américain a affirmé que l’embargo ne suffira pas à apporter les changements démocratiques souhaités par Washington dans l’île. Michael Ranneberger, responsable des affaires cubaines au département d’Etat, a ajouté lors d’une conférence de presse à la section des intérêts américains à La Havane que «l’embargo n’est pas la cause des problèmes de Cuba». Jean-Paul II, qui arrive mercredi pour une visite pastorale de cinq jours dans le dernier bastion communiste occidental, a déclaré mercredi à bord de l’avion qui le conduit à Cuba qu’il demanderait aux Etats-Unis de revoir l’embargo économique, commercial et financier qu’ils maintiennent depuis plus de trente ans contre Cuba et auquel il est opposé pour des raisons humanitaires. «Je leur dirais: changez, changez», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. «Je ne crois pas qu’il y ait de liberté religieuse totale à Cuba», a ajouté le diplomate, indiquant que les Etats-Unis n’entretenaient pas de grands espoirs de voir des changements à Cuba à la suite de la visite du pape. «La balle est dans le camp de Cuba en ce qui concerne un pas significatif vers le changement, a-t-il dit. Nous en sommes encore à attendre un signe». L’embargo unilatéral sur l’île en vigueur depuis 35 ans «ne représente pas la totalité de la politique américaine envers Cuba», ajouté M. Ranneberger. Reconnaissant que les relations entre les deux pays, distants seulement d’une centaine de kilomètres, «n’étaient pas normales, «n’étaient pas chaleureuses», le diplomate a indiqué qu’il espérait qu’un «changement interviendrait à travers des pressions multilatérales accrues» sur La Havane. «Nous considérons la visite du pape comme un développement très positif car il apporte un message de vérité et d’espoir et nous espérons que le gouvernement cubain consacrera une large couverture» à l’événement, a ajouté M. Ranneberger. «Nous verrons si cela conduira à un changement fondamental du système», a-t-il dit.
Le pape Jean-Paul II est arrivé mercredi à Cuba à bord d’un appareil de la compagnie aérienne Alitalia qui a atterri à 15h55 heure locale (20h55 GMT) à l’aéroport Jose Marti de La Havane. Le pape, paraissant en bonne forme et s’appuyant sur une canne, a lentement descendu la passerelle de l’avion, au pied de laquelle il a été accueilli par le président Fidel Castro,...