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Actualités - ANALYSE

Reprise de la campagne en faveur du mariage civil

En marge du débat à la Chambre, on a beaucoup papoté mariage hier dans les salons politiques. Plus exactement mariage civil, car il en aurait été question lors du dernier sommet Assad-Hraoui samedi à Damas. En effet, si dans l’entourage du chef de l’Etat le premier cercle s’en est rigoureusement tenu à la version officielle, qui veut que les entretiens ont été axés sur la question régionale, d’autres hraouistes se sont dévoués pour distiller en direction des médias des indications jubilatoires selon lesquelles «le président Assad s’est prononcé en faveur d’instances d’arbitrage laïques pour les statuts personnels», ce qui signifierait la fin du système parareligieux adopté au Liban et donc la possibilité d’instituer le mariage civil, à tout le moins facultatif. Une thèse pour laquelle le président Hraoui se bat depuis le début de son deuxième mandat, parallèlement à ses revendications concernant la modification de quelques points de la Constitution relatifs aux prérogatives comparées de la présidence et des ministres en matière de délais de signature des décrets. Ces mêmes sources hraouistes soutiennent qu’un «accord» serait intervenu à Damas, en d’autres termes que le chef de l’Etat aurait obtenu le feu vert pour soumettre ses projets au Conseil des ministres après le vote du budget. Toujours est-il que pour sa propre part, selon le témoignage de ses proches, M. Hraoui a affirmé que ses entretiens avec le président Assad ont essentiellement porté sur la situation régionale et sur le Sud, sur l’attitude négative d’Israël comme sur sa manœuvre de fausse reconnaissance de la 425. Pour mieux souligner la nature régionale du sommet, le chef de l’Etat a consacré sa première séance de travail à son retour à une rencontre prolongée avec le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz. Selon une personnalité loyaliste «il est évident qu’au moment où le gouvernement israélien parle de retrait du Sud tout en posant des conditions, au moment aussi où Clinton tente de faire redémarrer le processus par ses rencontres avec Netanyahu et avec Arafat, la priorité va tout entière au dossier régional et le président Assad ne va pas s’amuser à discuter avec son homologue libanais de l’élection des «makhatirs». Les deux hommes ont dû faire le point, surtout après les visites que leur ont rendues récemment l’émissaire U.S. Indyk et le ministre français des A.E., Védrine. Il s’agit de s’assurer que le Liban saura résister au chant des sirènes U.S. quand elles voudront le convaincre d’accepter le principe d’un retrait israélien qui ne serait plus inconditionnel comme l’ordonne la 425, ce que jusqu’à présent il refuse totalement… La Syrie s’inquiète en effet du parti pris américain en faveur d’Israël et c’est pourquoi elle espère qu’avec l’aide du Liban elle parviendra à convaincre la France de convaincre elle-même l’Union européenne d’engager une contre-initiative obligeant les Etats-Unis à plus d’impartialité. Ce sont comme on voit des questions complexes et il est très douteux, conclut cette personnalité, que le sommet libano-syrien ait évoqué autre chose, le mariage civil par exemple…» Douteux mais pas certain, du moins si l’on en croit les hraouistes du second rang précédemment cités pour qui «l’ordre du jour de conversations bilatérales à haut niveau se résume rarement à un seul point, un seul domaine car ce n’est quand même pas tous les jours qu’on peut se rencontrer. De plus on ne doit pas oublier qu’aux yeux de Damas le président Hraoui offre le profil d’un dirigeant en instance de départ ou presque et qui n’a en tout cas pas la possibilité d’infléchir dans les quelques mois qui lui restent la politique étrangère du pays. Laquelle reste fermement canalisée dans le cadre de la coordination et de l’association indéfectible entre les volets libanais et syrien. En parler à deux est sans doute nécessaire, mais il n’est pas inutile non plus d’écouter quelqu’un qui a des choses à dire en ce qui concerne la situation intérieure… Et on sait que M. Hraoui souhaite, avant de s’en aller, relancer le débat sur le mariage civil». Reste à savoir s’il a été entendu d’une oreille compréhensive. Et cela, seuls les développements ultérieurs le montreront. Ph. A-A.
En marge du débat à la Chambre, on a beaucoup papoté mariage hier dans les salons politiques. Plus exactement mariage civil, car il en aurait été question lors du dernier sommet Assad-Hraoui samedi à Damas. En effet, si dans l’entourage du chef de l’Etat le premier cercle s’en est rigoureusement tenu à la version officielle, qui veut que les entretiens ont été axés sur...