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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton-Netanyahu : entretiens difficiles dans un climat d'extrême méfiance Une nouvelle rencontre était prévue tôt ce matin après l'échec d'un premier face-à-face (photo)

CLINTON-NETANYAHU: ENTRETIENS DIFFICILES DANS UN CLIMAT D’EXTRÊME MÉFIANCE Le président américain Bill Clinton n’a pu convaincre hier le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’effectuer un retrait militaire en Cisjordanie d’une importance suffisante pour sortir de l’ornière le processus de paix avec les Palestiniens, mais les deux hommes devaient se retrouver plus tard dans la journée. Un membre de l’entourage de M. Netanyahu a indiqué qu’une nouvelle rencontre aurait lieu à la Maison-Blanche à 21h45 GMT (mercredi 4h45 heure de Beyrouth), ce qui laisse supposer que toute possibilité d’accord n’a pas été abandonnée. Ce nouveau développement est survenu après des discussions entre M. Netanyahu et le secrétaire d’Etat Madeleine Albright dans un hôtel de Washington. M. Netanyahu avait lui-même indiqué, dans une interview à la télévision israélienne et dans des déclarations à la presse à sa sortie de la Maison-Blanche, qu’il n’y avait pas eu d’accord lors de son entrevue du matin avec M. Clinton à propos d’un retrait militaire israélien de Cisjordanie. Selon les observateurs, les entretiens, particulièrement difficiles, se déroulent dans un climat d’extrême méfiance. M. Clinton a rencontré le premier ministre pendant environ 90 minutes, (sans le retenir à déjeuner) soit une demi-heure de plus que prévu, deux jours avant de recevoir le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, jeudi comme prévu. «Nous avons parlé de redéploiement», a expliqué M. Netanyahu en quittant la Maison-Blanche, où il avait également passé plus de deux heures avec le vice-président Al Gore. Il a dit avoir expliqué «notre volonté de subordonner ce redéploiement à nos préoccupations en matière de sécurité», ainsi qu’au respect par les Palestiniens de leurs engagements, un respect «qui a été absent jusqu’à maintenant». Le gouvernement israélien avait réitéré dimanche son refus de fixer l’ampleur d’un redéploiement en Cisjordanie, une mesure que les Etats-Unis réclament avec insistance depuis des mois. Washington a dit vouloir un retrait «significatif et crédible», que M. Clinton s’est refusé mardi à chiffrer avant le début de l’entretien. Selon le quotidien israélien «Haaretz», M. Clinton avait l’intention de proposer à M. Netanyahu un retrait de 12% de la Cisjordanie en trois étapes, afin de porter dans un premier temps à 39% la superficie de la Cisjordanie sous contrôle palestinien. Mais la Maison-Blanche comme M. Netanyahu se sont refusés à fournir des détails sur le contenu de la conversation, et notamment de dire quels chiffres avait avancé M. Clinton. Répondant aux questions de la presse avant le début de l’entrevue, M. Netanyahu a réitéré son accord de principe pour un retrait, mais à condition qu’il préserve «des frontières sûres et défendables pour Israël». A ce sujet, son gouvernement a annoncé la semaine dernière qu’Israël entendait conserver le contrôle de la majeure partie de la Cisjordanie après un règlement final. Ces positions intransigeantes expliquaient le climat politique tendu dans lequel se déroulait cette visite. M. Netanyahu a cependant nié avoir fait l’objet de pressions de la part de M. Clinton. «Ce n’était pas du tout une question de pressions et cela n’en avait pas du tout l’atmosphère», a-t-il dit à propos de la rencontre, qu’il a décrite comme «un effort total et sérieux pour trouver un terrain commun». «Je crois que les Etats-Unis reconnaissent l’inquiétude compréhensible et primordiale d’Israël à propos de la sécurité», a-t-il poursuivi. M. Clinton avait lui-même affirmé dans le bureau ovale que c’était à l’Etat d’Israël de «prendre lui-même ses décisions sur sa propre sécurité», autrement dit qu’il n’était pas question de lui imposer un retrait de Cisjordanie qu’il estimerait dangereux pour sa sécurité. Le président s’était également accordé avec M. Netanyahu pour condamner l’évocation dimanche par M. Arafat d’une nouvelle intifada (soulèvement populaire anti-israélien) si M. Netanyahu ne faisait pas de concessions. De passage à Paris avant de partir pour Washington, M. Arafat a nié hier avoir brandi la menace d’une nouvelle vague de violence dans les territoires, mais a averti que le non-respect par Israël des accords signés risquait de précipiter «toute la région dans une situation de chaos». (VOIR PAR AILLEURS). Divisions américaines Selon le «Washington Post» de mardi, l’Administration U.S. est divisée quant aux intentions de Netanyahu. Dennis Ross, coordinateur pour le processus de paix, tend à croire que le premier ministre israélien fera un «deal» en définitive, alors que Martin Indyk, assistant du secrétaire d’Etat, en doute fortement. Selon la CIA et le bureau de renseignement du département d’Etat, Netanyahu restera, malgré tout au pouvoir et organisera les nouvelles élections dont les résultats lui seront favorables. D’ailleurs, le directeur de la communication de Netanyahu, a dit: «Nous sommes là depuis 76 semaines et il n’y a pas eu une semaine où l’on n’a pas prédit la chute de «Bibi». Je pense que l’Administration a réalisé que ces spéculations sont prématurées». Un officiel de la Maison-Blanche a également dit: «Il y a beaucoup de chance qu’il soit là pour un moment encore»... Pour effectuer une pression réelle sur Netanyahu, il faudrait, toujours selon une source officielle US, citée par le «Washington Post» enclencher une campagne durant des semaines et des mois. Et Clinton n’a pas assez de souffle ni de temps pour cela. Et Netanyahu, qui a été diplomate à Washington, sait comment cultiver des alliances contre le président américain. Une source israélienne que cite le journal américain, explique ainsi la situation: le message du premier ministre au président américain serait le suivant: «Si vous voulez une confrontation avec moi, il faut en payer le prix... Okay, pas de repas cordial, alors aussi pas de confrontation cordiale. J’ai mes propres munitions aux Etats-Unis. A vous de jouer».
CLINTON-NETANYAHU: ENTRETIENS DIFFICILES DANS UN CLIMAT D’EXTRÊME MÉFIANCE Le président américain Bill Clinton n’a pu convaincre hier le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’effectuer un retrait militaire en Cisjordanie d’une importance suffisante pour sortir de l’ornière le processus de paix avec les Palestiniens, mais les deux hommes devaient se...