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Actualités - REPORTAGE

Une innovation , la fraude aux communications par cellulaire

Munissez-vous d’un portable Ericsson GA 628 ou GH 688, achetez la carte «Première» de Libancell, composez le numéro de téléphone de votre correspondant, appuyez sur quelques touches bien précises et éteignez votre portable: vous voilà en mesure de converser gratuitement avec la personne que vous avez appelée, commettant le délit de «fraude téléphonique». Durant le mois de décembre, ce phénomène — limité au réseau de Libancell — a pris tellement d’ampleur qu’il a été découvert par les responsables de Libancell. A partir du lundi 5 janvier, cette entreprise a pris les dispositions nécessaires pour mettre fin à toutes ces opérations. Pourquoi seule l’entreprise Libancell a été la cible de ce genre de communications frauduleuses et quelles sont les dispositions qu’elle a récemment prises pour les détecter? M. Salah Bou Raad, directeur général de Cellis, déclare que son entreprise «a été dès le départ équipée contre ce genre de fraude». M. Bahige Takieddine, directeur des ventes à Libancell, explique de son côté «qu’il existe deux sortes de cartes prépayées, l’une (utilisée par l’entreprise Cellis), connue sous le nom de «platform configurated», enregistre les appels sur les ordinateurs de la compagnie et sur la carte elle-même; la seconde, la carte «Première», placée sur le marché le 12 septembre 1997 par Libancell, enregistre uniquement les appels sur la carte à puce du téléphone». L’opération frauduleuse susmentionnée, pratiquée sur certains appareils Ericsson, permet d’effectuer des appels sans qu’ils soient comptabilisés sur la carte à puce. Ce qui explique que seule Libancell ait été touchée par les opérations frauduleuses. Système de surveillance Libancell souligne que la procédure suivie pour effectuer des appels frauduleux est signalée sur Internet. De surcroît, précise un responsable de Libancell, un ingénieur libanais se serait rendu en Suisse et serait revenu au Liban muni de la «technique» en question. «Le reste s’est fait de bouche à oreille et c’est de cette façon aussi que l’information nous est parvenue», déclare Me Nabil Féghali, vice-directeur général de Libancell. Et d’ajouter que «la fraude a atteint son apogée durant les derniers jours de décembre 1997». Il estime les pertes subies par la compagnie à 40 mille dollars américains et les qualifie de «minimes car la carte Première permet à l’abonné d’effectuer uniquement des communications locales, à 7 cents la minute». Me Féghali déclare aussi «qu’une fois l’entreprise mise au courant de l’affaire, les ingénieurs et les techniciens de Libancell ont élaboré un système pour détecter les appels frauduleux». M. Takieddine souligne que «tous les appels téléphoniques passent par le «Switch», un autocommutateur qui est le noyau du réseau». «L’entreprise a connecté des ordinateurs au «Switch» afin qu’ils produisent des rapports sur l’usage des cartes «Première», en générant des statistiques sur les communications», poursuit-il. C’est cette connexion entre le «Switch» et les ordinateurs qui permet de détecter les opérations frauduleuses, c’est-à-dire l’appareil responsable de la fraude. Le directeur des ventes de Libancell note qu’en «cas de détection d’un appel frauduleux, le «Switch» donne l’ordre à l’ordinateur de couper la ligne». Quant à Me Féghali, il déclare «que ce système de surveillance etait utilisé, depuis la création de l’entreprise, pour les abonnements normaux afin de s’assurer de la crédibilité et de la solvabilité des abonnés». «Ce système de surveillance a été étendu à la carte Première depuis le lundi 5 janvier», souligne-t-il. «Toutes les cartes Première vont être connectées, à partir du «Switch», à un réseau d’ordinateurs de la compagnie mais elles ne seront pas remplacées par des cartes «platform configurated»», ajoute-t-il. «Libancell n’a pas établi ce système de détection de fraude dès le début de l’offre sur la carte Première car les responsables de l’entreprise n’ont, à aucun moment, pensé que ce genre de communication sera effectué», souligne-t-il. Il note aussi que «depuis la création de la compagnie, jamais Libancell n’a fait face à ce genre d’affaire». Selon Me Féghali, «se sont les portables Ericsson qui sont défaillants». Et il confirme «que la douane libanaise n’a pas encore donné l’autorisation à une cargaison de portables Ericsson d’être écoulée sur le marché». A la question de savoir si, comme certains l’affirment, à partir d’autres portables que certains modèles Ericsson, l’abonné peut effectuer des appels frauduleux, il déclare que «beaucoup de rumeurs courent dans ce pays». Poursuites judiciaires Le vice-directeur général de Libancell souligne dans ce cadre que «tous les abonnés qui ont profité de la fraude vont être poursuivis en justice». Et d’ajouter que «des personnes qui avaient droit à 300 unités ont fait des appels s’élevant à un coût de 3000 unités». Prochainement, Libancell mettra sur le marché la carte «Première Plus», à partir de laquelle l’abonné pourra effectuer des communications vers l’étranger. Contrairement à la carte «Première», cette nouvelle carte «Première Plus» sera de type «platform configurated», dont les communications sont immédiatement enregistrées sur l’ordinateur de l’entreprise. Patricia KHODER
Munissez-vous d’un portable Ericsson GA 628 ou GH 688, achetez la carte «Première» de Libancell, composez le numéro de téléphone de votre correspondant, appuyez sur quelques touches bien précises et éteignez votre portable: vous voilà en mesure de converser gratuitement avec la personne que vous avez appelée, commettant le délit de «fraude téléphonique». Durant le mois...