Le comité de dialogue islamo-chrétien prêche la modération

Le comité national pour le dialogue islamo-chrétien, dont les deux secrétaires généraux sont MM. Harès Chéhab et Mohammed Sammak, était le vedette, mardi, d’une émission radio dont le taux d’audience méritait d’être plus élevé. La raison d’être du comité et son action, tantôt publique, tantôt confidentielle, ont été exposées tour à tour par MM. Chéhab et Sammak. «Le comité incarne la modération, à une époque où le discours politique se caractérise par sa violence, et repose sur les points de convergence et de rencontre, car le défi entraîne l’accentuation des clivages», a déclaré à ce sujet M. Chéhab. Pour sa part, M. Sammak a souligné que «la mission du comité est d’être un pont entre les instances religieuses, lorsque nous décelons l’existence d’un problème, ou pour éviter une crise quelconque». Et le représentant de Dar el-Fatwa de préciser que le «travail dans l’ombre accompli par le comité a empêché plus d’une crise de se produire». «L’Occident mélange tout, a déclaré par ailleurs M. Chéhab. A ses yeux, l’Arabe c’est le musulman extrémiste, fondamentaliste et terroriste. Au Liban, nous sommes en mesure de dissiper cette fausse image, car nous sommes le lieu choisi par Dieu pour incarner le lieu où s’accomplit le dialogue avec l’homme, et la religion joue chez nous un rôle important, dans la vie des personnes et des collectivités». Par ailleurs, M. Chéhab a souligné que «les nations s’édifient par une mémoire commune, mémoire qui manque aux jeunes du Liban (...) et qu’il nous faut retrouver». Parmi les réalisations du comité, M. Chéhab a cité les exposés des doctrines chrétienne et musulmane figurant dans un ouvrage d’enseignement religieux commun qui doit être enseigné dans les écoles. Les exposés ont été approuvés par les hiérarchies religieuses concernées, a-t-il précisé. Pour sa part, M. Sammak a souligné que, dans l’islam, la reconnaissance de la religion chrétienne comme religion révélée est fondamentale. Accessoirement, et dans le cadre du débat qui a marqué l’émission, M. Sammak a relevé le fait que «nul n’a autant œuvré pour le succès du synode et la visite pastorale du pape au Liban que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri».