Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Vote unanime au conseil de sécurité L'ONU juge inacceptable l'attitude de l'Irak (photo)

L’Irak a maintenu mercredi son refus de laisser opérer librement les inspecteurs de l’ONU chargés de le désarmer, en déclarant qu’il ne prenait pas au sérieux les menaces des Etats-Unis. Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a déclaré que l’équipe d’inspecteurs dirigée par l’Américain Scott Ritter ne pourrait pas opérer tant qu’elle serait dominée par les Américains et les Britanniques. Bagdad refuse depuis lundi de laisser travailler le groupe dirigé par M. Ritter, que M. Aziz a accusé d’être un espion. A New York, le Conseil de Sécurité a adopté à l’unanimité une déclaration présidentielle qui «déplore» ce refus, le qualifiant «d’inacceptable» et de «claire violation» des résolutions de l’ONU. Le texte ne fait toutefois pas référence explicitement à des «conséquences graves» pour l’Irak mais rappelle la déclaration du Conseil du 29 octobre dernier qui en menaçait l’Irak. Les Quinze appellent aussi l’Irak à coopérer «pleinement et sans conditions» avec la Commission spéciale sur le désarmement de l’Irak (UNSCOM). Le Conseil apporte son «plein soutien» à l’UNSCOM et à son chef, Richard Butler, avant son voyage dans les prochains jours à Bagdad. De leur côté, les Etats-Unis n’ont pas exclu un recours à la force pour obliger Bagdad à respecter les résolutions du Conseil de Sécurité et la Maison-Blanche a fait savoir que les options diplomatiques s’épuisaient. Mais M. Aziz a déclaré dans une conférence de presse à Bagdad que l’Irak ne plierait pas face à ces avertissements. «Ces menaces n’effraient pas l’Irak et ne nous feront pas changer de position (...) nous ne les prenons pas au sérieux», a-t-il dit. La composition de l’équipe de Scott Ritter est un «exemple flagrant» de la «domination anglo-saxonne sur l’UNSCOM», la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien, a lancé M. Aziz. «C’est inacceptable, c’est scandaleux». M. Aziz a ajouté que même si la composition de l’UNSCOM était modifiée dans le sens demandé par l’Irak, ses inspecteurs n’auraient pas accès aux palais présidentiels. «Non, c’est une autre question, totalement différente», a-t-il répondu aux journalistes qui suggéraient des concessions mutuelles. Pour le responsable irakien, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n’accepteront jamais la levée de l’embargo imposé à l’Irak depuis son invasion du Koweit en 1990, et ils font tout pour empêcher l’UNSCOM de conclure que Bagdad ne possède plus d’armes de destruction massive. L’Irak avait accepté en novembre dernier de laisser revenir les experts américains de l’UNSCOM qu’il avait expulsés, après avoir obtenu de Moscou une promesse de «rééquilibrage» de la Commission spéciale. M. Aziz a accusé le chef de l’UNSCOM Richard Butler d’avoir pris parti pour les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et d’entraver une réforme de la Commission spéciale. Selon lui, la France, la Russie et la Chine ont proposé à M. Butler «d’augmenter le nombre de leurs nationaux au sein de l’UNSCOM, au quartier général à New York et au sein des équipes d’inspections en Irak». Mais M. Butler «fait traîner les choses», a poursuivi M. Aziz, «il dit en principe, je suis d’accord», mais «jusqu’à présent rien n’a changé». M. Butler est attendu dimanche à Bagdad où il doit entamer lundi des entretiens avec les dirigeants irakiens. A ce propos, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a déclaré avoir demandé à des observateurs russes et français d’accompagner le chef de la Commission spéciale de l’ONU. M. Aziz a également indiqué que M. Butler serait accompagné de trois observateurs, un Canadien, un Italien et un Chinois. «L’Irak accueille cela favorablement (...) Nous avons demandé à des observateurs russes et français de venir aussi, et je souhaite qu’il (M. Butler) acceptera notre demande», a dit M. Aziz. «La présence et la participation de ces observateurs aux entretiens avec Butler sont très utiles», a-t-il poursuivi. «L’Irak ne craint pas la vérité et souhaite que ces discussions soient révélées au monde entier et aux pays concernés, car le fait de révéler la vérité est dans notre intérêt», a ajouté le responsable irakien. M. Butler avait été accompagné par des observateurs de Russie et de France lors de sa dernière visite à la mi-décembre en Irak. «Le jeu des anglo-saxons au sein de l’UNSCOM consiste à rester obscur, cacher la vérité et ne pas révéler les résultats de leurs opérations», a estimé M. Aziz, se référant aux Américains et Britanniques membres de la Commission. Il a affirmé que la «participation d’observateurs venant de pays qui n’ont aucune hostilité à l’égard de l’Irak, aidera à aboutir à la vérité (...) pour obtenir la levée de l’embargo». M. Aziz a d’autre part démenti que l’Irak ait utilisé des prisonniers comme cobayes pour tester des armes chimiques et biologiques. M. Scott Ritter «a dit avoir de telles informations, a-t-il déclaré. C’est bien sûr un des mensonges utilisés comme prétextes pour pénétrer dans les quartiers généraux et les branches des services de sécurité irakiens». (AFP)
L’Irak a maintenu mercredi son refus de laisser opérer librement les inspecteurs de l’ONU chargés de le désarmer, en déclarant qu’il ne prenait pas au sérieux les menaces des Etats-Unis. Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a déclaré que l’équipe d’inspecteurs dirigée par l’Américain Scott Ritter ne pourrait pas opérer tant qu’elle serait dominée par...