Hraoui : Israël cherche à imposer ses conditions (photo)

Le président de la République, M. Elias Hraoui, a estimé hier qu’Israël n’est pas sérieux dans sa proposition concernant l’application de la résolution 425 de l’ONU. «Par ce biais là, il cherche seulement à imposer des conditions au Liban», a-t-il dit. C’est le député Boutros Harb qui a rapporté les propos du chef de l’Etat après un long tour d’horizon qui a englobé tous les sujets d’actualité sur la scène locale et régionale: la conférence des Etats islamiques à Téhéran, la visite du ministre français des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, la situation du gouvernement, les élections municipales... Pour en revenir à la proposition israélienne, M. Harb a ajouté, citant toujours le président Hraoui: «Le Liban n’est guère disposé à débattre de l’application de la résolution. Israël n’a qu’à se retirer sans conditions préalables. Il revient au gouvernement libanais de prendre les mesures qui incombent à tout Etat souverain, c’est-à-dire d’imposer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire». Par ailleurs, concernant les élections municipales, le président de la République reste persuadé — «comme tous les Libanais» — de la nécessité de procéder à ce scrutin et ce, en dépit des craintes qu’il avait manifestées à cet égard et qui l’avaient incité à préconiser des nominations dans certains cas. Au sujet de la situation régionale, M. Hraoui a mis l’accent sur l’importance du changement opéré au sein de la nouvelle direction iranienne. Il a relevé dans ce cadre le dialogue irano-américain susceptible de bouleverser le concept des conflits au Proche-Orient. Selon M. Harb, ces changements créeraient un nouveau climat de dialogue permettant d’atténuer les tensions, ce qui ne manquera pas de se répercuter positivement sur le Liban. Sur le plan interne, commentant les propos du Premier ministre Rafic Hariri concernant la confiance accordée à son gouvernement, le député de Batroun a affirmé que même si le Cabinet jouit actuellement d’une majorité au sein du Parlement, «c’est l’opinion publique qui est en définitive seul juge». Le président Hraoui a reçu par la suite le député Ali el-Khalil qui a estimé que la proposition israélienne était «piégée». Selon lui, l’Etat hébreu cherche à «semer la discorde au Liban fort des expériences de ses retraits de la montagne et de Saïda. Or l’unité nationale est solide dans le pays; preuve en a été faite lors des agressions de juillet 1993 et d’avril 1996. De même, cette proposition vise à dissocier les volets libanais et syrien. Mais nous tenons à la concomitance de ces deux volets dans l’intérêt du Liban, de la Syrie et des arabes», a ajouté M. el-Khalil avant d’affirmer que les délégations française et américaines qui ont récemment visité Beyrouth «comprennent la position libanaise» à cet égard. Au sujet des municipales, le député a estimé qu’il fallait s’en tenir à l’application de la loi actuelle, «sans quoi on risque de reporter le scrutin». Le chef de l’Etat s’est également entretenu avec le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul.