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Actualités - ANALYSE

Les présidentielles principales abcès de fixation local...

Huit mois et demi nous séparent de la phase active des présidentielles qui commence en octobre. D’ici là il doit y avoir des municipales… et peut-être une paix régionale, ou à tout le moins la reprise du processus qui doit y mener. N’empêche: la caste politique locale n’a qu’une obsession, ces présidentielles qui devront déterminer pour six ans la suite de carrière de beaucoup de ses membres, à tous les échelons. Un ministre de premier plan résume le tableau en affirmant, sans crainte d’être démenti, que «tout ce qui se passe sur le plan politique local se trouve lié, depuis plusieurs semaines déjà, à l’échéance capitale de l’automne prochain. La bataille se prépare activement. Chacun cherche à améliorer ses positions et tente d’affaiblir autrui par un travail prophylactique de sape. Les candidats potentiels se démènent comme de beaux diables pour se trouver des sponsors. Et les pôles d’influence rivalisent de risettes, de courbettes à l’égard des deux grands électeurs, les ronds-de-jambe du côté de Damas ou de l’ambassade U.S., tout en multipliant les crocs-en-jambe entre eux, pour se court-circuiter les uns les autres. Une véritable foire d’empoigne, mais en douce, en coulisses uniquement car le Syrien, après avoir rappelé à l’ordre Hariri qui se lançait dans l’aventure dès octobre, a clairement fait savoir qu’il ne tolérerait pas un déclenchement prématuré de la campagne. Cette précipitation feutrée est normale: un Hariri par exemple joue presque son va-tout dans cette affaire. Il est tellement décrié, contesté, mis à mal par une opposition de plus en plus populaire qui s’exprime au sein même de son équipe ministérielle qu’il ne serait pas du tout sûr de se succéder encore une fois à lui-même si l’homme appelé à remplacer Hraoui n’était pas de ses amis». Et de rappeler que «les personnalités locales n’ont certes pas à désigner le futur président, privilège qui revient aux décideurs, mais elles peuvent en se montrant adroits influer suffisamment sur le choix pour éviter si possible d’avoir en l’hôte de Baabda un adversaire politique». Le palais de sans-souci Une préoccupation dont le chef de l’Etat se trouve pour sa part soulagé. Il répète devant ses visiteurs que cette fois il ne veut absolument pas entendre parler de prorogation et confirme une parfaite neutralité en refusant de discuter ou de négocier la question des présidentielles. M. Hraoui précise donc qu’il n’est pas repreneur et que de plus il n’entend soutenir aucun candidat. Ce qui, à ce stade préliminaire, paraît aussi prudent qu’habile: le moment venu c’est peut-être celui qui n’aura marqué aucune préférence qu’en cas d’indécision les décideurs voudront consulter… Une position d’autant plus confortable que selon une source prosyrienne généralement bien informée «les Syriens sont tout à fait sincères quand ils disent que c’est trop tôt pour penser aux présidentielles. Ils n’ont encore rien envisagé et rien exclu. De ce fait il ne serait pas impossible, si le statu quo régional devait se prolonger, qu’ils recourent encore une fois à la prorogation, qui va dans la même logique. Mais cette éventualité est assez peu probable, reconnaît cette source, car M. Hraoui ne voudra sans doute pas sacrifier sa santé ou sa quiétude à un nouveau mandat, lui qui il y a trois mois voulait abréger l’actuel…» Selon une autre personnalité loyaliste, «pour 98, il est grosso modo prévu que ce serait la Syrie qui choisirait en base d’un consensus avec les Etats-Unis qui auraient un droit de regard sur les papabiles sérieux et de veto si l’un d’eux leur déplaisait par trop. L’avis de Paris et du Vatican, ainsi que celui de Bkerké, serait également pris en considération. En pratique le choix va beaucoup dépendre de l’évolution régionale. Si le processus devait reprendre ce serait évidemment un autre choix qu’on ferait que s’il devait rester bloqué. Les décideurs veulent travailler «scientifiquement» en établissant des études préliminaires sur les critères à retenir dans tel ou tel cas de figure. Le tronc commun aux qualités requises peut se résumer comme suit: — Le candidat doit être «politisé», c’est-à-dire suffisamment connu pour un engagement politique sans équivoque en faveur des relations privilégiées. Il doit être expérimenté, jouir de la confiance totale de Damas en toute circonstance, car les circonstances justement peuvent changer, notamment sur le plan régional. — Il doit être raisonnablement populaire, mais pas trop, notamment du côté chrétien afin qu’on cesse de dire qu’il y a divorce à cause de l’influence syrienne». «Dès lors, conclut cette source et comme on la comprend, il est peu vraisemblable que le prochain régime soit celui du vrai changement». Ph. A-A.
Huit mois et demi nous séparent de la phase active des présidentielles qui commence en octobre. D’ici là il doit y avoir des municipales… et peut-être une paix régionale, ou à tout le moins la reprise du processus qui doit y mener. N’empêche: la caste politique locale n’a qu’une obsession, ces présidentielles qui devront déterminer pour six ans la suite de...