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Actualités - CHRONOLOGIE

Il préside le nouveau conseil d'administration de la MEA Mohamed El Hout : l'échec est interdit (photos)

«Nous allons faire de la Middle East Airlines une société rentable». Quelques minutes après son élection à la tête du conseil d’administration de la compagnie nationale, M. Mohamed el-Hout annonçait les grandes lignes d’un ambitieux programme de redressement de la MEA, précisant que «l’échec est interdit». M. Mohamed el-Hout, qui occupait jusque-là le poste de directeur des actifs fonciers à la Banque du Liban, préside donc depuis hier le nouveau conseil d’administration de la Middle East Airlines, formé en tout de sept membres. De sources informées, on apprend que les trois pôles du pouvoir ont fini par s’entendre jeudi soir, pour donner au gouverneur de la Banque du Liban, M. Riyad Salamé, la latitude de choisir les membres du nouveau conseil d’administration. L’élection a eu lieu dans la matinée au siège de la compagnie, près de l’AIB, après que MM. Khaled Salam, Khattar Hadathi et Youssef Lahoud eurent présenté leur démission de l’ancien conseil d’administration. Déterminée à ne pas perdre du temps pour commencer son plan de sauvetage, la nouvelle équipe entend réviser l’ensemble de la politique de travail de la MEA pour pouvoir tourner la page des pertes accumulées au fil des années. Elle envisage aussi de plonger dans ses archives pour examiner le bilan des pertes, en analyser les causes et sanctionner quiconque se serait rendu sciemment responsable de la crise financière de la compagnie. C’est à 11h 30 que l’élection a eu lieu en présence de quatre représentants du principal actionnaire de la MEA — la BDL qui détient 97,3% des actions — MM. Mohamed el-Hout, Pierre Kanaan et les avocats Chawki Kazan et Joe Issa el-Khoury, de MM. Khaled Salam, Khattar Hadathi, Youssef Lahoud, Elie Baz, secrétaire général du conseil d’administration, Abdel Hamid Fakhoury, ancien PDG de la MEA, et d’un grand nombre d’employés de la compagnie d’aviation. Après l’hymne national, MM. Salam, Hadathi et Lahoud présentent leur démission en remerciant l’assemblée générale pour la confiance qu’elle leur avait accordée. Puis M. Kanaan présente la liste des noms des candidats suivants aux postes de membres du conseil d’administration: Christian Blanc, Michel Jean Tuéni, Rafic Georges Kazan, Nemr Ibrahim Diab, Marwan Négib Salha, Adel Ahmed Khalil et Mohamed Abdel Rahman el-Hout. La liste est élue à l’unanimité. M. Blanc est attendu lundi à Beyrouth. Prenant ensuite la parole, le PDG démissionnaire a rappelé que «la compagnie traverse aujourd’hui une étape difficile dans sa lutte visant à maintenir la liaison du Liban avec le monde» et a remercié les employés pour les efforts fournis afin de préserver cette liaison. M. Salam a aussi remercié la BDL pour «son souci de dévoiler la vérité en vue de préserver les droits financiers et moraux de la compagnie». A son tour, M. Lahoud a exprimé le souhait que l’harmonie caractérise les relations entre les membres du conseil d’administration et son président, relevant que ce n’était pas le cas avec l’ancien conseil. Il a souligné qu’il continuera d’assumer ses responsabilités au service de la compagnie nationale «comme je l’ai fait durant 38 ans de service, en toute loyauté et honnêteté, ce que tout le monde à la MEA et même en dehors de la compagnie peut confirmer». M. Lahoud est longuement applaudi. Le nouveau conseil d’administration devait ensuite tenir une réunion à huis clos pour élire son président et décider de la fonction de chaque membre. Il a choisi M. Mohamed el-Hout à sa tête et a demandé à MM. Lahoud et Hadathi de poursuivre leurs fonctions. M. Youssef Lahoud est, rappelle-t-on, directeur général de la MEA et M. Khattar Hadathi, directeur général des relations publiques. Un homme d’action Au terme de l’élection, M. Hout a tenu une conférence de presse. Son discours était clair et précis, loin des fioritures qui caractérisent normalement les mots prononcés dans ce genre de circonstances. Le nouveau PDG de la MEA s’est présenté à la presse comme un homme d’action, un technocrate qui tient toutefois compte de l’aspect social de la crise à laquelle il doit trouver des solutions. Après avoir remercié la BDL pour la confiance qu’elle a placée en lui, il a exprimé le souhait de parvenir «dans un temps raisonnable» à faire de la MEA «qui est déficitaire» une compagnie rentable. «La mission n’est pas facile et nécessite beaucoup d’efforts et d’appui. Nous comptons pour cela sur la coopération des employés, des pilotes et des membres d’équipage des avions, ainsi que sur la collaboration du principal actionnaire qui est la Banque du Liban», a-t-il déclaré précisant que l’échelle des priorités qu’il veut définir n’est pas nouvelle mais avait été établie sur base de décisions prises durant les assemblées générales de la MEA. M. Hout a notamment expliqué que les liaisons aériennes assurées par la MEA vont être examinées pour pouvoir juger de leur utilité et que de manière générale la mission de la Middle East va être analysée. «Est-elle régionale, un simple point de transit ou une compagnie internationale desservant des pays aussi lointains que l’Australie ou les Etats-Unis?», s’est-il interrogé, indiquant que les études effectuées par les conseillers de la MEA sur ce point doivent être exposées «le plus tôt possible» au conseil d’administration. «A la lumière de ces rapports, certaines lignes aériennes qui ne permettent pas à la compagnie de réaliser des bénéfices, donc inutiles, seront supprimées. Nous pourrons mêmes ouvrir de nouvelles lignes», a-t-il expliqué. Après cette étape, la MEA examinera sa flotte que M. Hout veut moderniser en acquérant des «avions qui correspondent à notre taille, à nos objectifs et qui soient compétitifs». Le nouveau PDG a fait état d’un autre projet «urgent», à savoir la création de compagnies pour absorber les employés excédentaires, soulignant que de nombreux employés de la MEA se sont trouvés sans emploi après la vente des Boeing 707, remplacés comme on le sait par des Airbus. Il a indiqué que la plupart des offres faites concernent l’étranger. Au Liban, la Middle East va créer une société de maintenance à l’AIB en collaboration avec «SOGERMA», une firme française «ayant une excellente réputation dans le domaine de la maintenance», a encore expliqué M. Hout précisant que la MEA détiendra la majorité des actions de cette société qui pourra «absorber jusqu’à 500 ouvriers spécialisés dans l’entretien des appareils». L’examen du bilan de 1997 Il a poursuivi en annonçant que «dans un proche avenir également», le conseil d’administration va examiner les pertes de l’année dernière «pour en connaître les causes». Les pertes de la MEA s’élevaient fin octobre dernier à 43 millions de dollars. «Si nous découvrons que quelqu’un est responsable de ces pertes ou qu’il y a eu négligence, nous prendrons alors les mesures qui s’imposent». M. Hout a spécifié que le conseil d’administration examinera par la suite les contrats conclus par la société. «Certains pourraient être très bons et d’autres nécessiteraient un amendement», a-t-il dit, en affirmant par ailleurs qu’un licenciement d’employés est hors de question, confirmant ainsi la décision prise par la MEA lors de l’assemblée générale du 15 février dernier. «Cette décision ne protège toutefois pas les absentéistes ou les employés qui commettront des infractions administratives ou autres», a-t-il souligné précisant qu’elle ne s’appliquera pas non plus aux «succursales extérieures dont le nombre va être réduit au maximum» et rappelant que l’ancien conseil d’administration avait commencé à fermer les succursales inutiles. «Les dossiers à étudier sont nombreux et j’ai voulu les résumer aujourd’hui en espérant que vous aurez l’occasion de voir notre action concrétisée parce qu’à partir d’aujourd’hui nous n’aurons plus rien à dire dans la mesure où j’évite les médias et la presse. Nous espérons donc pouvoir répondre à vos questions par des actions concrètes. Je répète encore une fois que la mission qui nous incombe est difficile et que nous réussirons parce que l’échec est interdit et que nous sommes venus pour tirer d’affaire la MEA», a-t-il dit. Répondant ensuite aux questions de la presse, le nouveau PDG a indiqué que ceux qui ont été élus au sein du conseil d’administration de la compagnie d’aviation «avaient été choisis pour former une équipe de travail homogène», précisant qu’il établissait lui-même les dossiers des candidats à ce conseil qu’il présentait à M. Riyad Salamé sans se douter qu’il allait être lui-même choisi. M. Hout a déclaré que c’est jeudi soir que le gouverneur de la BDL lui avait annoncé sa décision de le nommer à la tête de la MEA. «Ce qui s’est passé avec moi s’est aussi produit avec les autres», a-t-il ajouté avant d’affirmer qu’il compte effectuer une tournée auprès des trois pôles du pouvoir pour solliciter leur soutien en vue du sauvetage de la compagnie. Pour M. Hout, cela ne veut pas dire pour autant que les responsables se mêlent des affaires de la MEA. Il a mis l’accent sur l’importance du rôle que les institutions constitutionnelles libanaises peuvent jouer pour sortir la MEA de l’ornière dans laquelle elle se débat, «à travers des décisions prises en Conseil des ministres ou de lois votées au Parlement». «Mais cela ne veut pas dire que nous voulons une ingérence politique, au sens libanais de cette expression», a-t-il encore dit. Interrogé au sujet du retrait, il y a quelques jours, par M. Khattar Hadathi, en sa qualité de PDG par intérim de la MEA, de la note d’information adressée au parquet au sujet de malversations financières qui auraient pu marquer la conclusion d’un contrat avec la Singapour Airlines, M. Hout a répondu que le nouveau conseil d’administration a approuvé, juste après son élection, l’initiative de M. Hadathi. «Le retrait vise à protéger le contrat conclu avec la Singapour Airlines et qui est dans l’intérêt du Liban». En agissant de la sorte, la MEA barre la route devant cette compagnie qui serait tentée de contester le nouveau contrat négocié et de revenir à l’ancien.
«Nous allons faire de la Middle East Airlines une société rentable». Quelques minutes après son élection à la tête du conseil d’administration de la compagnie nationale, M. Mohamed el-Hout annonçait les grandes lignes d’un ambitieux programme de redressement de la MEA, précisant que «l’échec est interdit». M. Mohamed el-Hout, qui occupait jusque-là le poste de...