Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Interdiction des émissions politiques par satellite.. Le pouvoir en net déficit de popularité ...

Encore un petit cadeau pour nos bons amis du Golfe, singulièrement pour les séoudites, encore une protection contre les effets extérieurs dévastateurs des méchantes langues qui s’en prennent à l’image de marque, forcèment satellitaire, du Pouvoir… Et encore une maladresse qui soulève un ouragan au nom des libertés. De l’égalité aussi puisque les loyalistes ont en quelque sorte aggravé leur cas en interdisant la diffusion par satellite de programmes politiques à tout le monde, sauf à leur propre chaîne dite publique, sans doute par allusion à la publicité, tout à fait privée, qui la fait vivre… Les jeunes qui bougent de nouveau et ce constat désabusé, mais tardif, d’un ministre: «Qui sème le vent récolte la tempête…Nous avons l’air de quoi aujourd’hui? Tout simplement de n’être pas capables d’assumer les impératifs du jeu démocratique, de supporter les critiques et de faire face à l’opposition. S’il n’y avait le filet de secours tendu par les décideurs, nous serions aujourd’hui par terre…» Du côté des médias visés, on indique que le coup d’arrêt gouvernemental «était attendu depuis plusieurs semaines. Bien avant de préciser devant la Chambre qu’il allait troquer la suppression de la censure préalable par l’interdiction de diffusion satellitaire des programmes politiques, M. Rafic Hariri avait prévenu de ses intentions nombre de ses amis politiques ou du monde des affaires. Qui se sont gentiment dévoués pour nous mettre en garde… Et pour nous signaler que le Conseil des ministres avaliserait l’arrêt sans sourciller, parce que le chef de l’Etat s’est rangé à l’avis du chef du gouvernement. Il n’y aurait donc rien à espérer de ce côté-là et nous savions que les membres du Cabinet n’allaient pas rééditer en notre faveur le vote négatif qui avait empêché M. Fouad Siniora de faire flamber le prix de l’essence. Sur le plan institutionnel, notre seul atout est que le président de la Chambre se démarque de ses deux partenaires de la troïka et prend position contre l’interdiction». Et d’expliquer ensuite que «nous ne sommes pas dupes: on invoque des pressions arabes voire internationales, mais nous savons parfaitement qu’il n’en est rien, car nous aussi nous avons nos antennes — c’est le mot — dans le Golfe… L’interdiction de diffusion est une initiative totalement estampillée Koraytem. Rien dans des programmes politiques d’intérêt purement local ne peut en effet indisposer les régimes arabes qui s’en soucient donc comme d’une guigne. Qu’on cesse donc de prendre les gens pour des idiots: s’il est vrai que la presse écrite libanaise, qui aborde abondamment dans ses colonnes les sujets régionaux peut parfois froisser les susceptibilités arabes, il n’en va pas de même pour l’audiovisuel qui traite très peu de ces problèmes et jamais sur un ton désagréable pour les dirigeants amis. Non, c’est simplement parce que nous donnons volontiers la parole à ses contempteurs que M. Hariri, qui n’aime pas qu’on réalise trop à l’étranger combien il peut être contesté «chez lui» surtout sur le plan économique, nous coupe le sifflet. Mais l’audimat oblige, et ce n’est pas notre faute si un Aoun ou un Wakim est plus attractif côté public qu’un Siniora ou un Sabeh…» Les haririens répondent en soutenant que leur chef fait l’objet d’une campagne hostile qui n’a rien de fortuit et qui vise à discréditer son action à la tête du gouvernement, en lui imputant la responsabilité de la récession économique mais aussi de la corruption généralisée comme du gaspillage des deniers publics. Ils ajoutent que de telles calomnies font à l’extérieur plus de tort au Liban qu’à M. Hariri lui-même, en empêchant les investisseurs étrangers d’affluer, ce qui a motivé l’interdiction de diffusion satellitaire des «programmes politiques tendancieux», l’objectivité restant selon ces sources l’apanage de Télé-Liban… A dire vrai, cette affaire d’interdiction a valu à M. Hariri l’appui inattendu de certains ministres réputés frondeurs. L’explication est simple: ils y sont soit tenus par leurs fonctions même quand elles touchent aux relations avec l’extérieur; soit ils ménagent les Séoudiens, comme le font du reste les décideurs eux-mêmes… Ph.A-A.
Encore un petit cadeau pour nos bons amis du Golfe, singulièrement pour les séoudites, encore une protection contre les effets extérieurs dévastateurs des méchantes langues qui s’en prennent à l’image de marque, forcèment satellitaire, du Pouvoir… Et encore une maladresse qui soulève un ouragan au nom des libertés. De l’égalité aussi puisque les loyalistes ont en...