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Actualités - CHRONOLOGIE

Accord des quinze pour envoyer une mission en Algérie

Les Quinze Etats de l’Union européenne se sont mis d’accord jeudi pour envoyer prochainement une mission en Algérie ayant notamment pour but d’étudier les moyens de mettre un terme aux tueries de civils qui se sont intensifiées depuis le 1er janvier. L’envoi d’une mission constitue la première implication directe des Européens en Algérie qui s’étaient contentés jusqu’alors de condamner la violence qui s’est accélérée ces derniers jours avec le massacre de plusieurs centaines de personnes en une semaine. Il reste sujet à un accord officiel du gouvernement algérien. Un consensus s’est dégagé lors d’une réunion à Bruxelles des experts du Maghreb des Quinze, première étape avant une autre réunion le 13 janvier des directeurs politiques de l’UE qui décideront formellement de l’envoi de cette mission. La date de son départ n’a pas encore été décidée: de source diplomatique, on précise qu’elle partira «rapidement, mais sans précipitation, car elle doit être bien préparée». Il était initialement prévu qu’elle aille à Alger avant la réunion mensuelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 26 janvier à Bruxelles, auxquels elle aurait rendu compte de ses contacts. Composée de hauts diplomates du Luxembourg, du Royaume-Uni et de l’Autriche (précédente, actuelle et prochaine présidence tournante de l’UE qui forment la «troïka» de l’Union), la mission rencontrera des membres du gouvernement algérien et plusieurs pays ont souhaité qu’elle puisse également s’entretenir avec des partis d’opposition. Les diplomates européens exprimeront à Alger la «révulsion» de l’UE face à l’intensification des massacres de civils et étudieront avec les dirigeants algériens «la manière d’aider à mettre un terme à la violence», indique-t-on de source européenne. De même source, on précise que l’UE ne veut pas froisser les autorités algériennes et que cette mission n’est pas une mission d’enquête. Il s’agit plutôt de la mise en œuvre plus rapide que prévu du dialogue entre Européens et Algériens dont le principe avait été acquis lors d’une visite en décembre à Bruxelles et au Luxembourg d’Ahmed Attaf, chef de la diplomatie algérienne, qui avait alors accepté la venue d’une mission de parlementaires européens. Les Quinze se sont également entendus pour proposer à l’Algérie une aide aux victimes des massacres. En dépit de la position d’Alger qui n’a pas sollicité cette aide et affirme ne pas en avoir besoin. Les initiatives de l’UE ne mettront pas un terme aux massacres, reconnaît-on de sources diplomatiques à Bruxelles, mais constituent une avancée de la politique des Quinze. Ceux-ci ne veulent plus rester silencieux et entendent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider l’Algérie à sortir de la spirale de la violence. Nouveaux assassinats Entre-temps, on apprenait selon de nouveaux témoignages impossibles à confirmer jeudi qu’une trentaine de civils supplémentaires ont été égorgés à Alger et dans l’Ouest, où le carnage de Had Chekala en début de semaine aurait fait jusqu’à 500 morts. Dix jours après le début du Ramadan, les victimes se chiffrent par centaines, selon des bilans estimés. Jamais l’Algérie, en six ans de conflit, n’avait connu une telle succession de tueries. Dans la nuit de mardi à mercredi, un groupe armé a égorgé sept personnes dans un quartier du centre-ville de Tiaret (Ouest), selon Le Soir d’Algérie. La même nuit, plusieurs personnes ont été égorgées lors d’une nouvelle incursion d’un groupe armé sur les hauteurs d’Alger, à Frais Vallon, à deux kilomètres du centre-ville. Le Soir parle de huit ou neuf morts «horriblement décapités». Lundi, quatorze voyageurs avaient été tués dans une embuscade sur une autoroute de l’Ouest, toujours selon ce journal. Les tueries dans les monts de l’Ouarsenis (250 km au sud d’Alger) ont laissé des douars décimés. Une première aide de 20 tonnes de vivres, de tentes et de couvertures devait arriver d’ici vendredi dans la zone, selon le Croissant-Rouge algérien. Trente autres tonnes doivent suivre. Plusieurs journaux évoquent désormais des bilans allant jusqu’à 500 morts pour la seule attaque, dans la nuit de dimanche à lundi, de douars à Had Chekala. Aucun bilan officiel n’a été diffusé. Ce chiffre a été avancé par la garde communale locale, rapporte Le Soir, et par certains rescapés, traumatisés, cités par d’autres journaux. Ces estimations sont sujettes à caution. Dans cette région montagneuse, des habitants devaient enterrer les cadavres laissés derrière eux. Dans la nuit de lundi à mardi, deux nouvelles tentatives d’attaques ont été déjouées dans les localités de Ouled-Allel et Rébaihia (ouest), selon la presse.
Les Quinze Etats de l’Union européenne se sont mis d’accord jeudi pour envoyer prochainement une mission en Algérie ayant notamment pour but d’étudier les moyens de mettre un terme aux tueries de civils qui se sont intensifiées depuis le 1er janvier. L’envoi d’une mission constitue la première implication directe des Européens en Algérie qui s’étaient contentés...