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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël accepte - nominalement - la résolution 425 de l'ONU Mais ce revirement de pure forme ne modifie pas les conditions posées par l'état hébreu à un retrait du sud

Israël a annoncé hier qu’il acceptait, vingt ans après son adoption par le Conseil de Sécurité, la résolution des Nations Unies stipulant son retrait du Liban-Sud. Le gouvernement du premier ministre Benjamin Netanyahu a cependant souligné que ce revirement politique de forme ne changeait rien aux conditions posées par Israël pour son retrait, notamment que le Liban assure la sécurité de la frontière. «Israël est prêt à accepter la résolution 425 à condition qu’il soit possible d’arriver à un accord avec le Liban qui assurera la mise en place des procédures de sécurité requises par Israël», a déclaré M. Netanyahu au cours du Conseil des ministres hebdomadaires à Jérusalem. «Bien entendu, un retrait unilatéral est hors de question», a ajouté M. Netanyahu, cité par le communiqué officiel du Conseil des ministres. L’annonce de l’acceptation de la résolution 425 a d’abord été faite par le ministre de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, dans un entretien publié par l’hebdomadaire libanais Al-Watan al-Arabi, édité à Paris. «Je ne suis pas effrayé par les mots «résolution 425 du Conseil de Sécurité». Ce ne sont pas des mots inacceptables pour moi et je déclare qu’Israël est prêt à appliquer cette décision dans son intégralité», a déclaré le ministre de la Défense au journal. La résolution 425, qu’Israël s’était jusqu’ici toujours gardé de reconnaître, a été adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 19 mars 1978. Elle stipule qu’Israël «cesse immédiatement son action militaire contre l’intégrité territoriale du Liban et retire sans délai ses forces de tout le territoire libanais». Mais l’interprétation faite par Israël du texte onusien enlève tout caractère révolutionnaire au changement de la politique israélienne, ont souligné les commentateurs israéliens. M. Mordehaï a réitéré en Conseil des ministres dimanche, selon le communiqué officiel, qu’un retrait ne serait possible que si «le gouvernement libanais rétablissait son autorité au Liban-Sud et qu’un accord prévoyait des arrangements de sécurité pour prévenir des attaques terroristes contre Israël depuis le Liban». Les dirigeants israéliens ont fait valoir que la résolution, adoptée par l’ONU après l’invasion israélienne du Liban-Sud, jusqu’au fleuve Litani, en 1978, comprenait «deux parties». «La première partie appelle effectivement l’armée israélienne à se retirer du territoire où elle était déployée à la suite de l’opération Litani», a souligné M. Mordehaï. «Mais ensuite, (la résolution) parle d’établir la FINUL (la force de Casques bleus de l’ONU), dont l’objectif est de «rétablir la paix et la sécurité internationale et d’aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région». L’inflexion de la politique israélienne intervient au moment où le débat public s’intensifie en Israël sur un retrait unilatéral du Liban, à la suite de pertes militaires élevées l’an dernier. Trente-neuf militaires israéliens ont été tués et plus de cent blessés en 1997 au Liban-Sud, les pertes les plus lourdes depuis 12 ans. Israël occupe une «zone de sécurité» d’environ 850 km2 au Liban-Sud, depuis son retrait partiel de 1985. Le député de l’opposition travailliste, Yossi Beilin, qui dirige un nouveau mouvement faisant campagne pour un retrait unilatéral, a estimé que la déclaration de M. Mordehaï marquait un «pas important». M. Beilin a cependant critiqué le ministre pour lier le retrait à des arrangements de sécurité. «La résolution parle d’un retrait inconditionnel», a-t-il affirmé. A Beyrouth, on estime que ces propos apportent une nouveauté de forme mais ne constituent pas vraiment un changement de la politique israélienne, en raison de l’interprétation qui est fait du texte de la résolution. La position israélienne, du reste, n’est pas nouvelle pour Beyrouth, en ce sens que le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient, M. Martin Indyk, avait informé Beyrouth, lors de son récent passage à Beyrouth, qu’Israël désire se retirer du Sud. Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, pourrait profiter de sa rencontre, aujourd’hui, avec les ambassadeurs arabes et étrangers accrédités au Liban, pour prendre position.
Israël a annoncé hier qu’il acceptait, vingt ans après son adoption par le Conseil de Sécurité, la résolution des Nations Unies stipulant son retrait du Liban-Sud. Le gouvernement du premier ministre Benjamin Netanyahu a cependant souligné que ce revirement politique de forme ne changeait rien aux conditions posées par Israël pour son retrait, notamment que le Liban assure...