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Actualités - ANALYSE

Municipales : la campagne électorale n'est toujours pas lancée


La loi sur les municipales et l’élection de «makhatirs», publiée dans le Journal officiel devient exécutoire, les trois présidents et le ministre de l’Intérieur assurent que le scrutin aura lieu dans les délais, entendre en mai, mais la campagne n’en est pas pour autant lancée.

Les candidats potentiels, l’électorat ne bougent pas… Et nombre de politiciens, échaudés par les expériences précédentes, doutent encore qu’il n’y ait pas de nouveau report. C’est que les «détails techniques» qui restent à régler peuvent servir de prétexte commode à un ajournement sine die. On a ainsi entendu l’un des lieutenants du président de la Chambre, le député Mohammed Abdel Hamid Beydoun, relever que la division topographique des quartiers, en vue d’augmenter le nombre de «makhatirs» est une opération qui prend beaucoup de temps…
Mais au ministère de l’Intérieur, on affirme que tous les effectifs concernés sont mobilisés à plein pour accélérer les préparatifs et l’on précise que le ministre, M. Michel Murr, a averti tout le monde qu’il ne tolérera pas qu’on puisse imputer un éventuel renvoi à une carence de son département.
Sauf imprévu et cas de force majeure, comme une agression israélienne d’envergure (qui semble improbable à l’ombre du forcing de paix américain) les municipales de mai ont donc tout l’air d’être un rendez-vous fiable.
D’autant que le lobby des entreprises touristiques et hôtelières fait pression sur les autorités pour qu’au mois de juin tout soit terminé sur le plan électoral, afin que l’empoignade ne compromette pas la saison d’été. Très attentif aux détails, ce groupe prévient les responsables qu’il ne faudra pas, par exemple, exclure de la liste des dimanches d’élection le dimanche 17 mai sous prétexte que ce jour-là tombe la commémoration de l’accord du même nom et que les services officiels ne doivent pas y travailler. Et d’ajouter qu’on peut se contenter de trois étapes, Beyrouth votant en même temps que le Sud où il n’y a pas d’élections dans les localités de la bande frontalière occupée. La première phase se déroulerait au Mont-Liban, région hôtelière par excellence et si l’Intérieur se voit obligé de prévoir une élection en juin, autant que cela soit au Sud où il n’y a pas tellement de sites de villégiature ni de complexes touristiques ou hôteliers de taille pouvant être perturbés dans leur travail.

La carte géopolitique

Pour ce qui est de la lutte d’influence globale sur l’échiquier politique, rien ne s’est encore amorcé et les tractations pour la mise sur pied d’alliances déterminées n’ont pratiquement pas débuté à ce jour. Personne n’ayant à ce stade «chatouillé» ou indisposé personne, on entend encore les «bons sentiments» s’exprimer et nombre de leaders soutenir que le mieux c’est encore de s’efforcer de mettre sur pied des listes de coalition regroupant les clans ou les familles les plus en vue dans les localités, pour éviter les affrontements. Un objectif extrêmement difficile à atteindre en réalité car les rivalités intestines sont toujours, en champ fermé, bien plus féroces qu’au niveau des législatives, vu qu’elles ne sont pas uniquement politiques et touchent au plus vif les intérêts comme l’orgueil même des groupes sociaux opposés. De ce fait même, on ne peut pas vraiment transformer les élections en match national entre les loyalistes et l’opposition tous courants confondus, d’autant que des divisions intérieures aiguës frappent çà ou là les deux camps sur ce plan précis des municipales. De plus, beaucoup de politiciens dits de proximité, c’est-à-dire solidement implantés comme notables régionaux peuvent, en fonction de la loi du nombre, encourager dans une localité les opposants et dans une autre les loyalistes. Parfois, ces «zaïms» tentent d’agir en conciliateurs entre les familles (souvent en fait au sein d’une même famille où plusieurs candidats veulent se présenter) et quand ils n’y parviennent pas, ce qui est fréquent, il leur arrive de laisser le jeu se jouer librement pour ne se mettre à dos personne.
Toujours est-il qu’au stade actuel (des «bons sentiments», répétons-le) plusieurs leaders mahométans affirment, pour rassurer Bkerké et Baabda, qu’ils veilleront à ce que les minorités chrétiennes soient encore plus représentées dans les conseils municipaux que sous le régime des quotas adopté lors des dernières élections en 1963…

E.K.
La loi sur les municipales et l’élection de «makhatirs», publiée dans le Journal officiel devient exécutoire, les trois présidents et le ministre de l’Intérieur assurent que le scrutin aura lieu dans les délais, entendre en mai, mais la campagne n’en est pas pour autant lancée.Les candidats potentiels, l’électorat ne bougent pas… Et nombre de politiciens, échaudés...