La tension Irak-ONU au centre des préoccupations du CCG

La tension entre Bagdad et l’ONU sur le désarmement de l’Irak pèsera de tout son poids sur le sommet annuel des six monarchies du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), qui s’ouvre samedi à Koweit.
«La première priorité» au sommet du CCG (Arabie Séoudite, Koweit, Emirats arabes unis, Qatar, Bahrein et Oman) «sera accordée à la sécurité de nos pays et à leur défense contre les dangers qui les menacent», a déclaré le prince héritier koweitien, cheikh Saad al-Abdallah, dont le pays affirme redouter encore une réédition de l’invasion irakienne de 1990.
Le CCG, qui assure le cinquième de la production mondiale de brut, a toujours été sensible à la question de la sécurité du Golfe, voie de passage pour l’exportation de son pétrole, et s’inquiète de toute tension dans la zone.
Dans la foulée de la crise sur le désarmement irakien, les Etats-Unis ont renforcé leur armada dans le Golfe où ils disposent actuellement de 23 navires de guerre et 27.000 soldats. En plus des appareils embarqués sur les porte-avions, quelque 30 avions américains sont déployés sur des bases en Arabie Séoudite, au Koweit et à Bahrein.
Bagdad refuse de permettre aux inspecteurs de la Commission spéciale de l’ONU chargée de le désarmer (UNSCOM) l’accès des sites présidentiels irakiens soupçonnés de contenir des armes prohibées, comme l’exige l’ONU.
Le président américain Bill Clinton a averti mardi que son pays resterait «ferme» à l’égard de l’«obstruction» de l’Irak et devrait envisager d’«autres options» que la voie diplomatique pour forcer Bagdad à ouvrir tous ses sites aux inspections de l’ONU.
Une réunion ministérielle, tenue mercredi à Koweit pour préparer le sommet du CCG, a recommandé «le renforcement de la coopération militaire» entre les pays du CCG.
Pour améliorer l’action de leur force commune, «bouclier de la péninsule», les pays du CCG avaient choisi en novembre la firme suédoise Ericsson pour l’installation d’un système de communications et la compagnie américaine Hughes pour la mise en place d’un système de pré-alerte.
La lutte antiterroriste

Ils avaient aussi décidé de porter les effectifs de leur force, basée dans le nord du royaume séoudien, de 4.000 à 15.000 hommes.
En outre, les monarchies du Golfe vont réitérer leur détermination à lutter contre le terrorisme, un phénomène qui n’épargne pas non plus cette région stratégique, notamment par un renforcement de la coopération avec les autres pays, selon cheikh Saad.
Le sommet devrait prendre acte de l’atmosphère de détente qui marque les rapports entre les monarchies du Golfe et l’Iran, que Washington accuse de vouloir déstabiliser ses voisins.
L’Iran a engagé depuis un an une stratégie d’apaisement envers ses voisins du Golfe, avec la plupart desquels il entretenait des rapports difficiles depuis la révolution islamique de 1979. Cette démarche s’est confirmée lors du sommet islamique tenu début décembre à Téhéran, qui a sorti ce pays de son isolement. (AFP)