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Actualités - ANALYSE

La visite d'Indyk : un évènement, mine de rien...

Passé en coup de vent au milieu d’une journée chargée d’effervescence au niveau de la rue estudiantine, M. Martin Indyk, bras droit du secrétaire d’Etat U.S. Madeleine Albright, a quand même fait grosse impression par ses propos dans les milieux politiques et diplomatiques du cru. L’on a tout d’abord remarqué que, suivant l’exemple de son chef de file, il a inclus Beyrouth — qui n’est donc plus considéré comme un pestiféré par les Américains — dans sa tournée régionale mais qu’à l’inverse d’Albright il n’a pas évité le chemin de Damas ni pour venir ni pour repartir…

On a ensuite noté, avec un intérêt renforcé par l’approche des présidentielles, qu’accompagné de l’ambassadeur Richard Jones, M. Indyk a tenu à s’entretenir longuement avec le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, puis avec le leader du Parti national libéral, M. Dory Chamoun… Sauf les dirigeants officiels ( le président de la République, le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères), le responsable américain n’a vu personne d’autre que ces deux figures de proue.
Des sources informées confirment par ailleurs que M. Indyk n’a pas du tout limité ses entretiens aux négociations régionales ou à la question du Liban-Sud et qu’il a abordé avec ses différents interlocuteurs libanais toutes sortes de questions d’intérêt purement local. Il a parlé tout le temps avec beaucoup de sérieux, montrant une parfaite connaissance de tous les dossiers traités. C’est un peu normal, non seulement parce que M. Indyk est un diplomate de carrière, un vrai professionnel, mais parce qu’il a déjà accompagné naguère au Liban le secrétaire d’Etat Warren Christopher quand ce dernier s’était pointé à Yarzé où il avait rencontré les officiels. Puis M. Indyk, qui a longtemps été en poste pas très loin, en Israël, a fait une partie de ses études à Beyrouth où il compte depuis lors nombre d’amis personnels.
Toujours est-il qu’en ce qui concerne le dossier régional, l’envoyé de Washington s’est fait confirmer par les autorités libanaises la position connue qui s’articule autour de ces deux points: application de la 425 et indissociable jumelage avec la Syrie.
Sur le plan intérieur, M. Indyk a prêté semble-t-il une oreille attentive aux récriminations de M. Dory Chamoun qui a multiplié les critiques ponctuelles contre le système en place, l’accusant notamment de vassaliser le Liban pour le compte des décideurs et de tronquer Taëf.
Pour sa part, le responsable américain a également répété la position archi-connue de son gouvernement: attachement au processus de paix sur le plan régional, à l’indépendance comme à la souveraineté du Liban sur le plan intérieur. Il a de même redit l’importance que la démocratie et les libertés (notamment d’opinion, d’expression et de manifestation, ce qui tombait bien ce jour-là…) au Liban revêtent aux yeux de Washington. D’après les mêmes sources, le diplomate américain n’aurait pas hésité à relever que le gouvernement libanais semble avoir commis des erreurs dans ce domaine et qu’il serait bien avisé de les réparer sans tarder… Il aurait en revanche souligné que l’opposition pour sa part, tout en s’exprimant, doit participer à la vie politique du pays et non pas la boycotter.
Elément important: sur le plan régional, M. Indyk que contrairement aux apparences, des progrès sont réalisés, notamment sur le volet palestinien et qu’on peut en espérer une reprise ultérieure des négociations sur les autres volets, syrien et libanais. Il aurait dit au sujet des efforts déployés pour un retrait israélien du Liban-Sud: «Attendez six semaines; il y aura des développements significatifs et il faut que vous soyez prêts…», à assurer la relève.
On peut dès lors penser que la réouverture lundi prochain en principe de la voie de passage de Kfar Falous entre Jezzine et Saïda, fermée depuis douze ans, peut constituer un signe avant-coureur pour de grands changements…

Passé en coup de vent au milieu d’une journée chargée d’effervescence au niveau de la rue estudiantine, M. Martin Indyk, bras droit du secrétaire d’Etat U.S. Madeleine Albright, a quand même fait grosse impression par ses propos dans les milieux politiques et diplomatiques du cru. L’on a tout d’abord remarqué que, suivant l’exemple de son chef de file, il a inclus...