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Actualités - CHRONOLOGIE

Fort courant parlementaire contre les nominations Nouvelle épreuve pour le gouvernement aujourd'hui à la chambre Le mouvement de contestation étudiant a fait tâche d'huile hier (photo)

Depuis le début de la semaine, le gouvernement est malmené sur les deux fronts parlementaire et estudiantin. L’affaire de l’interdiction par le ministère de l’Information de l’interview du général Michel Aoun à la MTV et la répression de la manifestation organisée dimanche dernier en signe de protestation contre cette mesure constituent la toile de fond des critiques virulentes dont l’Exécutif est actuellement la cible. Les députés n’ont pas ménagé le gouvernement sur ce plan, hier. Et, dans le même temps, le vaste et important mouvement de contestation enclenché par les étudiants universitaires et les Ordres des professions libérales s’est poursuivi hier pour la troisième journée consécutive et a même fait tache d’huile en s’étendant à la plupart des campus, plus particulièrement dans les régions Est
Aujourd’hui, le Cabinet sera confronté à une nouvelle épreuve à la Chambre: le débat sur le projet de loi portant sur les nominations au sein des conseils municipaux dans certaines régions du pays. Les discussions promettent d’être particulièrement fiévreuses et des surprises ne sont pas à exclure, en ce sens que le principe des nominations ne semble pas être totalement acquis.
Les sources proches de Koraytem ont indiqué tard dans la soirée d’hier que le chef du gouvernement pourrait annoncer aujourd’hui qu’il n’appuie plus les nominations, même dans la zone occupée. M. Hariri proposerait dans ce cadre que les élections aient lieu dans toutes les régions, à l’exception de la zone occupée où les caïmacams ou de hauts fonctionnaires seraient chargés, exceptionnellement, d’assumer les fonctions des conseils municipaux.
Certains députés loyalistes pourraient présenter une proposition de loi visant à organiser les élections municipales sur base de la loi de 1963, c’est-à-dire sans nominations et conformément aux découpages administratifs et à l’équilibre confessionnel qui ont donné naissance aux conseils municipaux actuellement en place.
Si ces indications se confirment, cela signifierait que le gouvernement aura effectué un virage à 180 degrés en abandonnant son projet de nominations qu’il a longtemps défendu avec acharnement. Quelle serait la cause d’un tel revirement subit (s’il se réalise réellement) ? Des sources généralement bien informées placent ce changement de position dans le cadre du bras de fer entre M. Hariri et le chef du Législatif Nabih Berry. Ce dernier a été en effet l’un des principaux porte-étendard du principe des nominations dans la «zone de sécurité» ainsi que dans certaines localités limitrophes de la bande frontalière.
Si M. Hariri fait réellement marche arrière à ce propos, cela signifiera que cette attitude est dirigée essentiellement contre M. Berry. Pour contrer une telle manœuvre, le chef du Législatif pourrait lui aussi annoncer aujourd’hui qu’il n’est plus attaché au principe des nominations. En tout état de cause, les cartes au sujet de ce dossier sont visiblement brouillées, et de ce fait, le débat sur la question pourrait être particulièrement houleux aujourd’hui.
Le climat général est d’ailleurs déjà fiévreux depuis mardi dernier à la Chambre. La journée d’hier, place de l’Etoile, a été marquée par de virulentes critiques formulées par plusieurs députés contre la politique du gouvernement en matière d’information audiovisuelle. L’épisode de l’interview avortée du général Aoun a fourni l’occasion aux parlementaires de stigmatiser les nombreuses atteintes aux libertés publiques et individuelles. Un véritable dialogue de sourds s’est instauré sur ce plan entre les députés et le gouvernement, sans que les ministres concernés ne puissent fournir des explications convaincantes à la politique définie par l’Exécutif dans ce domaine.
Aux multiples attaques des parlementaires est venue s’ajouter la poursuite du mouvement de contestation, pour la troisième journée consécutive, sur le double plan estudiantin et des organisations professionnelles. L’Ordre des ingénieurs s’est ainsi associé hier, pour une période symbolique de vingt-quatre heures, à la grève de trois jours observée depuis mardi par l’Ordre des avocats en signe de protestation contre les violations des libertés publiques et individuelles, dont notamment la liberté d’expression.
Parallèlement, la fronde sur le plan estudiantin a fait tache d’huile hier. Les cours ont été suspendus dans la plupart des établissements universitaires, notamment dans les régions Est, et les sit-in se sont poursuivis dans plusieurs campus universitaire. Dans ce cadre, les étudiants de l’AUB ont organisé dans la matinée une manifestation en dehors du campus, à la rue Bliss, en signe de protestation contre la politique du pouvoir en matière de libertés.
Ce mouvement de contestation mené par les étudiants et les Ordres des professions libérales sera maintenu aujourd’hui. De nouveaux sit-in et des marches pacifiques, à l’intérieur des campus, sont prévus dans nombre d’établissements universitaires, notamment à l’Université Saint-Joseph et à l’Université américaine.
Depuis le début de la semaine, le gouvernement est malmené sur les deux fronts parlementaire et estudiantin. L’affaire de l’interdiction par le ministère de l’Information de l’interview du général Michel Aoun à la MTV et la répression de la manifestation organisée dimanche dernier en signe de protestation contre cette mesure constituent la toile de fond des critiques...