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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Leee tollé contre le gouvernement se poursuit dans l'affaire Aoun

Les réactions à l’affaire du général Michel Aoun se sont poursuivies hier dans plus d’un milieu, dénonçant la censure imposée à l’interview de l’ancien Premier ministre et la répression de la manifestation qui s’est déroulée dimanche soir devant le siège de la MTV. Le ministre Sleiman Frangié a estimé dans ce cadre qu’en interdisant la retransmission de l’interview susmentionnée, on vise en réalité à «mettre fin aux programmes politiques». «Les responsables au pouvoir avaient accepté la diffusion de l’entretien puis il se sont rétractés», a-t-il dit, niant toute responsabilité de la Syrie dans cette affaire.
M. Frangié a tenu ces propos lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’Assemblée nationale et consacrée aux libertés. Il a notamment déclaré: «Je sais que l’Etat libanais et certains hommes politiques ont autorisé l’interview après avoir été consultés à ce sujet. M. Gaby Murr (PDG de la MTV) avait obtenu le consentement de certains responsables», a-t-il précisé avant d’ajouter: «Mais après l’entretien avec le président Amine Gemayel, ils ont eu peur que l’affaire ne se retourne contre eux et ont cru bon de supprimer l’interview (avec le général Aoun)». «A mon avis, a-t-il dit, si le général Aoun avait paru sur nos écrans, ceux qui l’appuient auraient continué à l’appuyer et ceux qui sont contre lui auraient continué à l’être. Plus encore, il aurait sans doute perdu aussi un certain nombre de ses partisans sans en gagner aucun. Mais par son action aberrante, l’Etat a fait des ennemis du général Aoun des partisans», a-t-il ajouté sur un ton ironique.
Selon le ministre, le problème n’a rien à voir avec les libertés: «C’est un acte stupide et une faute que l’Etat a commise. (...) Je tiens à dire que le président de la République n’avait rien contre l’interview lorsque Maguy Farah (l’animatrice de l’émission) lui en avait parlé. Mais j’ignore pourquoi il a ensuite changé d’avis», a-t-il déclaré. M. Frangié a en outre affirmé que la Syrie n’avait certainement rien à voir dans cette affaire.
A la question de savoir pourquoi les responsables avaient changé d’avis au sujet de l’interview, il a précisé: «Ils veulent arrêter les programmes politiques. Mais lorsqu’ils ont réalisé qu’ils en étaient incapables, ils ont autorisé les interviews avec le président Amine Gemayel et le général Aoun pensant ainsi en faire un prétexte idéal pour arrêter ce genre d’émission. Ils se sont toutefois rendu compte que cette mesure n’aboutirait pas et se sont donc rétractés», a ajouté le ministre de la Santé avant de conclure: «Je plains le ministre de l’Information qui a dû assumer à lui seul la responsabilité de cette affaire. Il n’est qu’un bouc-émissaire, mais tout le monde sait qui est le véritable responsable».
Par ailleurs, le député Ahmed Soueid a estimé que «ce gouvernement est particulièrement doué pour se créer des problèmes et pour improviser des décisions qui provoquent des tempêtes».
Le député Nassib Lahoud a indiqué de son côté que «la politique du gouvernement a transféré le dialogue de la télévision à la rue».
L’ancien député Mikhaël Daher a affirmé, quant à lui, que les propos tenus par le ministre Bassem el-Sabeh sont «une violation flagrante de la Constitution».
D’autre part, l’émir Farouk Abillamah a notamment déclaré: «Le jour viendra où le peuple libanais jugera ses responsables».
L’ordre des ingénieurs, dont le secrétaire général, M. Hikmat Dib, avait été déféré devant le tribunal militaire, a lancé un appel à la grève générale le 17 décembre et ce, «en signe d’attachement aux libertés d’expression et à la démocratie».
L’ordre des médecins a affirmé pour sa part que le Premier ministre Rafic Hariri a toujours considéré «illégale» l’opposition «extérieure au système, (...) sachant que le slogan de la majorité de ces factions réclame en toute sincérité l’Etat de droit et l’application de la Constitution».
La fédération des ligues chrétienne présidée par M. Pierre Hélou a réclamé «la démission immédiate du ministre de l’Information qui assume la responsabilité d’une faute énorme qui a failli entraîner le pays dans une crise très grave».
Le secrétaire général du Conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, M. Ibrahim Kanaan, a souligné la nécessité de confier l’organisation de l’information au Conseil national de l’information puis aux autorités judiciaires, le pouvoir politique ne devant en aucun cas s’en mêler.
Les réactions à l’affaire du général Michel Aoun se sont poursuivies hier dans plus d’un milieu, dénonçant la censure imposée à l’interview de l’ancien Premier ministre et la répression de la manifestation qui s’est déroulée dimanche soir devant le siège de la MTV. Le ministre Sleiman Frangié a estimé dans ce cadre qu’en interdisant la retransmission de...