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Actualités - CHRONOLOGIE

Boris Eltsine apparaît à la télévision, fatigué mais d'humeur joyeuse

Le président Boris Eltsine, hospitalisé depuis mercredi pour un «refroidissement», est apparu hier sur les écrans de télévision, pâle, enroué, visiblement éprouvé par la maladie mais d’humeur plutôt joyeuse. La présidence avait convoqué à la maison de repos de Barvikha, près de Moscou, quelques journalistes russes triés sur le volet. Ils ont pu filmer et interroger le chef de l’Etat, qui remplissait son devoir d’électeur, à l’occasion d’un scrutin régional à Moscou.

Boris Eltsine, qui doit rester au repos une douzaine de jours au total, a confirmé la version officielle de sa maladie, une infection d’origine virale: «Je me sens plutôt pas bien (...) J’ai attrapé un virus, et le traitement dure comme d’habitude environ dix jours». «D’après mes docteurs, ce virus n’a rien de particulier», a lancé le président, apparemment tout à fait capable de converser, sur le ton bon enfant qu’il affectionne. «J’ai attrapé ce virus à Moscou, cela signifie donc que j’ai des contacts avec les Moscovites», a-t-il poursuivi, provoquant les rires de son petit auditoire, où l’on distinguait son épouse Naïna.
«On peut être tranquille pour la Russie, les événements sont sous contrôle, les informations arrivent (...) Je travaille quatre heures par jour et je reçois un demi-mètre de documents», a-t-il ajouté, accompagnant son propos d’un geste pour montrer l’épaisseur de la pile de dossiers.
Le président russe, qui avait subi en novembre 1996 un quintuple pontage coronarien, consécutif à plusieurs attaques cardiaques, n’a fait aucune allusion aux rumeurs alarmistes sur la gravité réelle de sa maladie.
Jeudi, le quotidien américain Washington Post avait parlé d’un nouvel incident cardiaque, tandis que la radio Echo de Moscou, vendredi, évoquait un «spasme cérébral», s’appuyant sur une source médicale anonyme «haut placée».
Le Kremlin, par deux fois, a démenti ces informations, assurant que Boris Eltsine ne souffrait que d’une «infection respiratoire aiguë». Renat Aktchourine, le chirurgien du président, a même personnellement assuré que l’actuelle maladie de Boris Eltsine n’avait rien à voir avec ses antécédents cardiaques. L’état de santé du président «demeure relativement stable», a précisé dimanche M. Aktchourine.

Scepticisme à Moscou

Mais l’expérience des années passées, lorsque les infarctus répétés du président avaient été à chaque fois tenus secrets, suscite désormais le scepticisme à Moscou à chaque nouveau bulletin de santé publié par le Kremlin.
Le dernier infarctus connu du président s’était produit en juillet 1996, entre les deux tours de l’élection présidentielle. Il avait été camouflé en «extinction de voix» suivie d’un «refroidissement».
Le président-candidat, au deuxième tour de scrutin, avait voté dans la maison de repos de Barvikha — comme hier — en présence de son seul photographe officiel et d’un opérateur de télévision. Malgré les rumeurs, personne à l’époque n’avait soupçonné la gravité de la maladie présidentielle.
L’annonce de l’hospitalisation de Boris Eltsine, mercredi, a contribué à la chute de la bourse de Moscou en fin de semaine. Les analystes politiques, pour leur part, tablent sur une absence prolongée du chef de l’exécutif, et soulignent que la maladie présidentielle modifie la donne politique.
«N’importe quelle information sur la mauvaise santé de M. Eltsine accélère immanquablement la préparation de tous les candidats à sa succession», explique Nikolaï Petrov, de l’antenne moscovite de la fondation américaine Carnegie.
Même en bonne santé physique, Boris Eltsine, 66 ans, a récemment suscité des commentaires embarrassés ou ironiques en accumulant les bourdes lors d’un récent voyage en Suède. Il avait, entre autres, annoncé un désarmement nucléaire unilatéral de la Russie, immédiatement démenti par ses conseillers. Au cours du même discours, il avait cité l’Allemagne et le Japon parmi les «puissances nucléaires».
Son porte-parole avait alors mis ses erreurs sur le compte de la fatigue, à la fin d’une longue journée d’entretiens.

Le président Boris Eltsine, hospitalisé depuis mercredi pour un «refroidissement», est apparu hier sur les écrans de télévision, pâle, enroué, visiblement éprouvé par la maladie mais d’humeur plutôt joyeuse. La présidence avait convoqué à la maison de repos de Barvikha, près de Moscou, quelques journalistes russes triés sur le volet. Ils ont pu filmer et interroger...