Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Annoncée lundi, la fin des attentats a été démentie hier par un second communiqué du groupe intégriste La Jamaa Islamiya profondément divisée depuis l'attentat de Louxor

La Jamaa islamiya apparaît divisée entre partisans et adversaires d’une trêve avec le gouvernement, ce qui fait craindre de nouvelles violences, déclarait-on hier dans les milieux diplomatiques et islamistes au Caire.
Deux communiqués, l’un annonçant la fin des attentats contre les touristes et l’autre démentant qu’une telle décision ait été prise, ont été diffusés à 24 heures d’intervalle au nom du groupe islamique.
La scission au sein du groupe islamique, qui a revendiqué le massacre de 58 touristes étrangers commis le 17 novembre à Louxor, s’est dessinée en juillet dernier à la suite d’un appel à la trêve lancé par des dirigeants du mouvement emprisonnés.
«La Jamaa islamiya confirme qu’il n’a pas publié ce communiqué et qu’il n’a rien à voir avec lui», est-il affirmé dans le communiqué d’hier.
Le premier communiqué transmis lundi déclarait que le groupe avait «décidé de cesser de prendre pour objectifs l’industrie du tourisme ou les touristes étrangers». Il ajoutait qu’après une enquête interne, le groupe islamique attribuait le massacre de Louxor à de jeunes militants ayant agi pour leur propre compte.
«Il est aujourd’hui clair que les responsables de l’affaire de Louxor sont des membres jeunes et nouveaux de la Jamaa. Ils n’avaient pas reçu l’ordre de commettre une attaque contre une installation touristique», pouvait-on lire dans le document.
L’avocat Montasser el-Zaïate, connu pour ses contacts avec les dirigeants de la Jamaa, estime que les deux communiqués sont authentiques et reflètent une crise profonde au sein du mouvement.
«Le communiqué de lundi a été publié par le clan d’Osama Rushdi», a-t-il dit. Rushdi est le porte-parole de la Jamaa et vit aux Pays-Bas, où il édite la publication du mouvement, «Al Mourabitoune».
«Celui de mardi a été publié par Refaï Ahmed Taha», a ajouté l’avocat. Taha est l’un des principaux chefs de la Jamaa. Il vivrait quelque part en Afghanistan.
Yasser el-Serri, un islamiste en exil à Londres, a fait entendre hier à la presse l’enregistrement d’une conversation qu’il a eue avec Taha, dans laquelle ce dernier désavoue le communiqué de lundi.
Taha et Serri ont tous deux été condamnés à mort par contumace et figurent sur la liste des 14 islamistes en fuite que l’Egypte a publié après le massacre de Louxor. Selon Le Caire, ces 14 hommes organisent et financent de l’étranger les attentats commis en Egypte.
Les deux communiqués contradictoires montrent que le groupe islamique est divisé en Egypte et à l’étranger, souligne un diplomate occidental.
Analystes et diplomates craignent en fait que la scission n’entraîne une recrudescence des violences. «Quand une organisation est divisée, il devient plus facile pour les factions de mener des opérations de leur propre initiative», commente un diplomate.
«Dans ces circonstances compliquées, les groupes en Egypte pourraient travailler indépendamment», ajoute Montasser el-Zaïate.
De source proche des services de sécurité égyptiens, on estime déjà que les unités de la Jamaa qui opèrent dans le sud de l’Egypte travaillent indépendamment sans coordination avec leur direction politique.
«Chaque unité dépend d’elle-même pour son financement et son approvisionnement en armes», dit-on.
La violence islamiste a fait près de 1.200 morts, dont 22 étrangers, depuis 1992 en Egypte. (Reuters, AFP)


La Jamaa islamiya apparaît divisée entre partisans et adversaires d’une trêve avec le gouvernement, ce qui fait craindre de nouvelles violences, déclarait-on hier dans les milieux diplomatiques et islamistes au Caire.Deux communiqués, l’un annonçant la fin des attentats contre les touristes et l’autre démentant qu’une telle décision ait été prise, ont été diffusés...