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Actualités - ANALYSE

Télés : la morale en renfort...

«Si cela n’est pas le cas, pas besoin de coup de semonce et de menace de suspension, qu’on applique la loi à chaque transgression dans ce qu’elle prévoit comme sanctions progressives», dit un ancien ministre pour qui «il est clair que le pouvoir s’inquiète, en marge des préoccupations que lui causerait l’immoralité ou l’amoralité de certaines émissions, du sens de l’adaptation de certaines chaînes privées qui se mettent au numérique, une façon de s’étaler en éventail avec autant de programmes qu’on veut qui est difficilement contrôlable à la source. Et qui dit incapacité de contrôle dit perte de vitesse politique. Les dirigeants, qui ont pris soin d’avoir eux-mêmes leurs médias «personnels», savent mieux que personne qu’aujourd’hui sans un fort support des médias il n’y a ni popularité ni pouvoir qui tiennent. Du moins à la longue car pour le moment le soutien des décideurs suffit…»

Murr

Toujours est-il que parallèlement à la réunion organisée par M. Hariri, assisté par le ministre de l’Information M. Bassem el-Sabeh, le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr planche de son côté sur le dossier de l’audiovisuel pour juguler «l’anarchie ambiante» selon les termes d’un loyaliste qui précise que l’intéressé se soucie «de bien poser les règles du jeu sans toucher aux libertés de fond. Autrement dit, ajoute cette source autorisée, il s’agit d’organiser le secteur d’une manière cohérente mais sans aspérités. Dès lors le ministre a pris contact avec diverses instances concernées et il ne serait pas loin de penser, après ces concertations, qu’en fait le gouvernement ferait mieux de reprendre sa copie et d’amender le code de l’audiovisuel.»
On comprend assez aisément ce souci de l’Intérieur: le nouveau texte enlève en effet pratiquement le pouvoir de censure à la Sûreté générale qui dépend de ce département pour le confier au Conseil national de l’audiovisuel qui relève de l’Information… qui elle-même relève pour le moment via son titulaire actuel, haririen pur jus, de la présidence du Conseil!
Une anecdote vraie, rapportée par un député, pour illustrer combien les responsables de tous niveaux savent en réalité de quoi il en retourne dans ce pays: débarquant un beau jour chez le président de la Chambre, le directeur de la S.G. M. Raymond Rouphaïl est interpellé tout de go par une nuée de parlementaires qui s’indignent qu’il laisse passer des monstruosités à la télé. Un moment interloqué, il finit par leur rétorquer qu’ils ont tout l’air d’avoir oublié avoir eux-mêmes voté la loi enlevant leurs prérogatives de contrôle à ses services pour les confier au CNA!
En somme, et cela n’étonnera que les âmes peu charitables qui ne veulent pas pardonner, ils ne savent pas ce qu’ils font…
Ph. A.-A.
I.D.
«Si cela n’est pas le cas, pas besoin de coup de semonce et de menace de suspension, qu’on applique la loi à chaque transgression dans ce qu’elle prévoit comme sanctions progressives», dit un ancien ministre pour qui «il est clair que le pouvoir s’inquiète, en marge des préoccupations que lui causerait l’immoralité ou l’amoralité de certaines émissions, du sens de...