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Actualités - CHRONOLOGIE

Les tirs, jeudi soir, dans la cour de la mosquée de Chatila L'enquête du procureur Bitar conclut à une erreur de jugement des gardes du corps Chamseddine : si quelqu'un a voulu nous transmettre un message, il a été bien reçu (photos)

«Si quelqu’un a voulu nous transmettre un message, il a été bien reçu, mais nous n’allons pas changer nos positions». C’est par cette petite phrase que le président du Conseil supérieur chiite (CSC), l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine a commenté hier la tentative d’agression qui l’a visé jeudi alors qu’il célébrait la prière dans la mosquée du Centre culturel islamique au rond-point Chatila. La déclaration du dignitaire religieux a eu lieu avant l’annonce par le procureur de Beyrouth, M. Abdallah Bitar, que l’incident de jeudi a été provoqué par la confusion et par une erreur de jugement des gardes du corps qui ont ouvert le feu en croyant faire face à une tentative d’attentat.
M. Bitar s’est rendu sur les lieux de l’incident pour tenter de tirer au clair cette affaire. L’enquête menée sur le terrain a montré que les douilles retrouvées (une trentaine) proviennent d’une même arme, celle du garde du corps Bassem Chamseddine qui a ouvert le feu contre ce qui lui semblait être deux inconnus armés qui rodaient autour de l’enceinte du centre. Une fouille minutieuse des lieux n’a pas abouti à la découverte de douilles provenant des armes utilisées par les présumés assaillants. Selon M. Bitar, le garde du corps a été blessé au front soit par une douille, soit par une balle qui a ricoché. Le procureur Bitar s’est rendu chez l’imam Chamseddine pour lui communiquer les résultats de son enquête.
Avant que M. Bitar ne fasse part de ses conclusions, de nombreuses personnalités politiques, spirituelles ou diplomatiques ont condamné l’incident. Même après l’annonce des résultats des investigations, des délégations populaires des différentes régions du pays ont défilé toute la journée au domicile de l’imam Chamseddine à Haret Hreik (banlieue-sud) et au Centre culturel pour dénoncer l’attaque et exprimer leur soutien au dignitaire religieux. Ce dernier a d’ailleurs prononcé son prêche du vendredi dans la mosquée où il célébrait la prière jeudi lorsque l’incident a éclaté.
La première version indiquait que deux hommes armés sont entrés jeudi en fin d’après-midi dans la cour de la mosquée. Peu après, ils ont ouvert le feu en direction des gardes du corps dont l’un d’eux, Bassem Chamseddine, a été légèrement blessé. L’imam Chamseddine a immédiatement été reconduit à son domicile sous forte escorte. Les présumés assaillants ont réussi à prendre la fuite.
Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a été un des premiers à entrer en contact téléphonique dès jeudi soir avec l’imam pour s’enquérir de son état de santé et des circonstances de l’incident. Hier, se sont les présidents Rafic Hariri, Sélim Hoss et Hussein Husseini qui sont entrés en contact avec le dignitaire religieux, ainsi que le vice-président syrien M. Khaddam.
Avant son départ pour l’Arabie Séoudite où il doit participer aux travaux de la Ligue islamique, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, s’est entretenu au téléphone avec l’imam Chamseddine pour s’enquérir de son état de santé. Cheikh Kabbani a dénoncé «l’agression qui visait un grand symbole de l’islam libanais».
L’ambassadeur des Etats-Unis, M. Richard Jones, est également entré en contact avec l’imam Chamseddine. Lors de la conversation, le diplomate a déclaré que le fait que le président du CSC soit «sain et sauf est une bonne nouvelle pour le Liban». Le président du CSC a également reçu un appel téléphonique de M. François Abi Saab, attaché de presse et chef du protocole à l’ambassade de France.
Le ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, a dénoncé l’attaque et a rendu hommage à l’imam Chamseddine «qui jouit d’une grande confiance au sein du peuple libanais».
Le député Abdel Rahim Mrad et «les notables» de la Békaa ont également condamné dans un communiqué distribué à la presse la tentative d’attentat contre le président du CSC. Ce communiqué est notamment signé par le mufti de Zahlé et de la Békaa, cheikh Khalil Meiss qui a souligné que l’imam Chamseddine représente au Liban «le courant modéré et ouvert».
L’évêque grec-catholique de Zahlé et de la Békaa, Mgr André Haddad, a dénoncé cet «acte inattendu qui a visé une personnalité défendant l’unité et le respect des valeurs».
L’imam Chamseddine a d’autre part reçu un grand nombre de députés, d’ulémas, de dignitaires religieux chrétiens, des délégations d’officiers de l’armée et des FSI.
L’ancien député et ministre, M. Mikhaël Daher, a également condamné dans une déclaration à la presse la tentative d’agression. «Cela ne peut être que le résultat d’un complot planifié par des criminels qui prenaient pour cible une personnalité d’envergure nationale jouissant du respect de tout le peuple libanais ainsi que la sécurité, la stabilité et la paix au Liban», a-t-il dit.
«Si quelqu’un a voulu nous transmettre un message, il a été bien reçu, mais nous n’allons pas changer nos positions». C’est par cette petite phrase que le président du Conseil supérieur chiite (CSC), l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine a commenté hier la tentative d’agression qui l’a visé jeudi alors qu’il célébrait la prière dans la mosquée du Centre culturel...