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Actualités - CHRONOLOGIE

Les grévistes défient la justice et l'état

Les 700.000 employés du secteur public en Israël ont poursuivi jeudi leur grève malgré l’ordre de reprise du travail émis par la justice à la demande du gouvernement de M. Benjamin Netanyahu. Pour la deuxième journée consécutive, Israël était pratiquement coupé du reste du monde par un des conflits sociaux les plus durs qu’ait jamais connus le pays.
L’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv, les ports et les chemins de fer étaient totalement paralysés. M. Netanyahu, qui devait se rendre en Europe dans la soirée, a dû utiliser une base militaire pour quitter Israël, a indiqué la radio publique.
Le mouvement touche les administrations, les banques, la bourse, les raffineries, les entreprises d’armement et la compagnie des téléphones. Des pénuries d’eau dans le sud du pays ont été signalées à la suite de la grève des employés de la compagnie des eaux Mekorot.
Le secrétaire général de la centrale syndicale Histradout, le député de l’opposition travailliste Amir Peretz, a refusé de lancer un ordre de reprise du travail comme le lui avait ordonné la veille un tribunal de Tel-Aviv.
Cette attitude a valu jeudi à trois responsables de la Histadrout de recevoir une injonction à comparaître dans la journée devant un autre tribunal pour expliquer leur refus d’obtempérer.

Croissance en chute

Selon la radio militaire, le gouvernement envisage de recourir à des ordres de réquisitions de certains grévistes, aux termes de l’état d’urgence en vigueur depuis la création de l’Etat en 1948.
«Les tribunaux sont devenus un outil pour mettre en cause le droit de grève», s’est indigné Shlomo Shani, le numéro deux de la Histadrout.
La grève a été déclenchée pour protester contre des propos du ministre des Finances Yaakov Neeman, qui a assimilé en début de semaine des employés municipaux en grève à des «bombes vivantes» du mouvement intégriste palestinien Hamas.
Cette attaque d’une violence sans précédent a mis le feu aux poudres, dans un climat social déjà très tendu. M. Neeman refuse depuis des semaines d’appliquer un accord sur les retraites dans le secteur public, signé par le précédent gouvernement travailliste de M. Shimon Pérès.
Les négociations sur ce dossier, qui ont eu lieu toute la nuit à l’appel pressant du président Ezer Weizman, ont été suspendues dans la matinée par la Histadrout, faute d’un accord. La centrale syndicale a ensuite refusé de se rendre à un rendez-vous au ministère du Trésor pour poursuivre les discussions.
Un député d’opposition de gauche, Yossi Sarid, a dénoncé le départ à l’étranger de M. Netanyahu. «Dans un Etat normal, un premier ministre ne quitterait pas son pays menacé d’une explosion sociale», a affirmé M. Sarid.
La centrale syndicale est d’autant moins encline à la conciliation qu’elle redoute les plans de privatisation du gouvernement, qui risquent de provoquer des licenciements dans les entreprises publiques, ses bastions traditionnels.
La dégradation de la situation économique a contribué aux tensions. La croissance est en chute libre. Le Produit national brut ne devrait progresser que de 2% cette année, contre une moyenne de 6% depuis le début des années quatre-vingt-dix. Cette décélération a provoqué une hausse brutale du chômage qui touchait 8,1% de la population active au troisième trimestre, le taux le plus élevé depuis trois ans. (AFP)
Les 700.000 employés du secteur public en Israël ont poursuivi jeudi leur grève malgré l’ordre de reprise du travail émis par la justice à la demande du gouvernement de M. Benjamin Netanyahu. Pour la deuxième journée consécutive, Israël était pratiquement coupé du reste du monde par un des conflits sociaux les plus durs qu’ait jamais connus le pays.L’aéroport...