Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

A l'auditorium de l'UL-Sin El Fil Paul Mihaly : rigueur et exotisme

Formé au conservatoire de musique de San Francisco et diplômé de la prestigieuse Julliard Art School de New York, Paul Mihaly a certainement séduit les mélomanes libanais amateurs de piano par le programme non seulement brillant mais surtout original qu’il leur a proposé. Imaginez un peu donc le mélange des partitions d’Albeniz, Beethoven, Brahms, Bartok, Bizet, Chopin et… des airs traditionnels coréens interprétés par sa femme Joanne Kim Mihaly accompagnée d’un Kyagum. Eclat ibérique en ouverture avec la sonate en D. majeur d’Albeniz. Rythme, sensualité, couleurs vives et ensoleillées, timbres chauds voilà des sonorités débordantes de vie d’une œuvre célébrant une certaine atmosphère andalouse épurée. Changement de cap avec les développements amples et souvent torrentiels de la sonate en D. mineur Op. 32 NO2 de Beethoven avec ses quatre mouvements où l’allegro a à deux reprises la part belle, laissant au largo le soin d’une introduction un peu rêveuse et à l’adagio une certaine méditation teintée de mélancolie. Moment plus doux et ambiance d’une certaine légerté viennoise avec «l’intermezzo» en majeur Op. 118 NO 2 de Brahms où le piano a des résonances particulièrement profondes enrobées d’une poésie à la grâce souvent évanescente. Marquées, déterminées, pleines de rythmes à la fois modernes et s’apparentant à un certain folklore hongrois sont ces «improvisations» (Op.20) de Bela Bartok qui terminent la première partie du programme d’une manière lestement enlevée avec des accords d’une dissonante harmonie.
Après l’entracte, le piano est secondé par la beauté d’une… voix humaine! Joanne Kim Mihaly (diplômée aussi du conservatoire de musique de San Francisco et du (Dominican College de San Rafael en Californie) a chanté «Les jeux d’enfants» de Georges Bizet. Esprit français plein de finesse, malicieux et laissant souvent place à certain lyrisme.
Les airs traditionnels coréens qui ont suivi ont littéralement jeté une note d’exotisme dans ce concert mêlant, en toute simplicité, culture et civilisations lointaines… Chant pur ou accompagné du Kyagum, ces airs sont bien le reflet d’une narration musicale asiatique, belle dans sa différence qui ne manque ni d’intérêt et encore moins de charme.
Retour à la case départ d’une musique occidentale à la prosodie rigoureuse avec une œuvre étourdissante du prince des princes du clavier… La fantaisie en F. mineur Op. 49 de Chopin devait clôturer en apothéose cette ronde variée où la musique battait plus d’un pavillon... Œuvre d’une grande richesse narrative, cette «fantaisie» s’est déployée sur les auditeurs telle une nuée de fleurs aux parfums enivrants... Toujours cette terrible et lumineuse cavalcade de notes chez Chopin qui ne laisse guère de répit pas plus au pianiste qu’au public… Et les deux s’en sortent littéralement ravis….

Edgar DAVIDIAN
Formé au conservatoire de musique de San Francisco et diplômé de la prestigieuse Julliard Art School de New York, Paul Mihaly a certainement séduit les mélomanes libanais amateurs de piano par le programme non seulement brillant mais surtout original qu’il leur a proposé. Imaginez un peu donc le mélange des partitions d’Albeniz, Beethoven, Brahms, Bartok, Bizet, Chopin et…...