Dans la matinée de lundi, M. Netanyahu s’est entretenu par téléphone avec le président de l’Autorité palestinienne, qu’il a informé de la décision de principe du gouvernement israélien sur un retrait en Cisjordanie. Au cours de l’entretien, il a souligné que ce retrait était «important et constitue une occasion de faire avancer le processus de paix», ainsi que l’a indiqué la présidence du Conseil israélienne dans un communiqué.
«Dès que le gouvernement aura pris une décision (sur l’ampleur de ce retrait), il sera important d’engager des discussions entre les parties pour faire avancer le processus», selon ce communiqué.
Devant les députés du parti d’extrême-droite Tzomet — membre de la coalition qui le soutient à la Knesset — le ton du premier ministre israélien a été fort différent. «Si Yasser Arafat proclame de façon unilatérale un Etat palestinien, Israël annexera la vallée du Jourdain, d’autres territoires et peut-être même tout», a-t-il dit, selon la télévision publique.
Jeudi dernier déjà, M. Netanyahu avait brandi une menace similaire devant les journalistes.
Le député de l’opposition travailliste Ephraïm Sneh a, pour sa part, affirmé que les propos de M. Netanyahu «révèlent les véritables projets d’annexion du premier ministre, qui souhaite saboter tout le processus de paix».
Refus palestinien
Les Palestiniens — comme ils l’ont fait au cours des quinze derniers jours — ont réitéré leur refus du projet israélien. «Nous ne pouvons accepter que cela soit une alternative au retrait convenu dans les accords conclus et qui stipulent un redéploiement concernant 90% de la Cisjordanie», a affirmé M. Chaath, ministre de la Coopération, à l’issue d’un entretien avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Amr Moussa.
M. Chaath suivait de peu le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eytan Ben-Tsur et son adjoint en charge du processus de paix, M. Yoav Biran, venus informer M. Moussa de la proposition israélienne.
«Les Palestiniens n’entameront pas la phase finale des négociations sans l’arrêt de la colonisation ou l’application des accords», a affirmé M. Chaath, en soulignant que «tout manquement aux engagements relève de la manœuvre».
«La proposition israélienne n’apporte rien de nouveau quant à l’étendue ou l’agenda du retrait et n’est pas conforme aux accords conclus, sur lesquels les Palestiniens insistent à ne pas faire de concessions», a-t-il ajouté.
Il a indiqué que l’Autorité palestinienne «n’a pas encore reçu des Israéliens des propositions précises, des cartes ou des chiffres concernant les territoires dont ils sont supposés se retirer».
Il a estimé que le fait que «les Etats-Unis ne sont pas convaincus des pratiques israéliennes a poussé le gouvernement israélien à annoncer n’importe quelle proposition».
l La Knesset a rejeté une motion de censure de l’opposition contre le refus du gouvernement de procéder à un retrait militaire immédiat en Cisjordanie.
La motion, présentée par le parti de gauche Meretz (9 députés), a été rejetée par 55 voix contre 50.
Le dirigeant du Meretz, M. Yossi Sarid, a accusé M. Netanyahu de «propager des mensonges en affirmant qu’il est prêt à procéder à un retrait». Au nom du gouvernement, le vice-ministre de la Défense, M. Silwan Shalom, a en revanche proclamé que ce retrait aurait bien lieu.
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