Commentant le message du chef de la Maison-Blanche à Hraoui à l'occasion du 22 novembre R. Eddé accuse Clinton de s'immiscer dans les affaires intérieures du Liban

Le «Amid» du Bloc national, M. Raymond Eddé, a critiqué la teneur du message adressé par le président américain Bill Clinton au chef de l’Etat Elias Hraoui à l’occasion du 22 novembre. Le président Clinton avait alors souhaité que «des élections présidentielles et municipales aient lieu l’année prochaine».

Le «Amid» a estimé que cette position constitue une immixtion dans les affaires intérieures du Liban. M. Eddé a, d’autre part, déploré le fait que le président Clinton ait réaffirmé le soutien des Etats-Unis à la souveraineté et à l’intégrité du Liban sans pour autant demander à Israël d’appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité.
Voici le texte de la déclaration du «Amid»:
«C’est avec un grand étonnement que je viens de lire, dans «L’Orient-Le Jour» du 25 novembre 1997, le texte des félicitations que le président Clinton a adressé au président Hraoui, en lui souhaitant que «des élections présidentielles et municipales aient lieu l’année prochaine».
Je constate, tout d’abord, qu’il s’immisce dans nos affaires intérieures, ce qui est inadmissible.
En ce qui me concerne, personnellement, je suis en faveur d’une prorogation de trois ans du mandat du président Hraoui, car l’élection d’un nouveau président sous l’occupation israélienne et en présence de trente-cinq mille soldats syriens (sauf erreur) sans compter les membres des services spéciaux, obligeraient les candidats à l’élection présidentielle de se rendre à Damas dans l’espoir d’obtenir l’indispensable bénédiction syrienne.
Le président américain «affirme», en outre, que «les Etats-Unis appuient la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban».
Le président Clinton prend les Libanais pour des enfants de chœur!
En effet, comment peut-il donner une telle affirmation, alors qu’il refuse, jusqu’à ce jour, de demander à Israël, son allié, qui occupe le Liban depuis près de vingt ans, d’exécuter la résolution 425 du 19 mars 1978.
Mais, il semble que le président Clinton n’a pas eu l’occasion de regarder la nouvelle carte, établie en 1997 par la FINUL, indiquant l’emplacement des forces onusiennes. Il aurait constaté, alors, que l’armée israélienne occupe, au sud-est du fleuve Litani, la région où se trouve le bataillon norvégien. Il constaterait, aussi, que les soldats d’Israël se trouvent sur le Litani, sur une longueur de 8 km, environ entre les deux villages de Deir-Mimass et de Blat.
Il est à noter que, nonobstant, la parution de la résolution 425, Israël a refusé de se retirer de tout le Liban-Sud et s’est maintenu le long de la frontière libano-israélienne qui s’étend de Nakoura à Chebaa.
Donc, en admettant que le président Clinton dise vrai, c’est une raison de plus de proroger le mandat du président Hraoui, qui pourrait, après le retrait d’Israël, demander à son ami Hafez el-Assad de retirer également son armée de tout le Liban. Il pourra ainsi procéder à la dissolution de la Chambre des députés et à de nouvelles élections qui, cette fois, pourraient et devraient être démocratiques.
Enfin, il aura à présenter sa démission à la nouvelle Chambre».





Murr s’entretient avec Khaddam, Chéhabi et Kanaan à Damas

Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, est rentré hier de Damas, où il a été reçu par le vice-président syrien, M. Abdel-Halim Khaddam, par le chef d’état-major, le général Hikmat Chéhabi et par le chef des services de renseignements syriens au Liban, le général Ghazi Kanaan.
Les entretiens ont porté sur certains dossiers d’intérêt commun.


Leg A

Signature de l’accord de prêt entre la BID et le CDR.