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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad en quête de soutien à sa proposition sur les sites présidentiels


Bagdad cherche toujours un soutien à sa proposition d’ouvrir ses «sites présidentiels» à des représentants internationaux autres que les experts de l’ONU en désarmement, qui ont achevé vendredi une semaine de travail en Irak.
«Certains membres du Conseil de Sécurité doivent se démarquer de la position américaine et répondre favorablement à l’initiative irakienne pour que la vérité et la justice triomphent sur les pressions et le chantage des Américains», écrit le journal As-Saoura, organe du parti Baas au pouvoir.
L’Irak a offert mercredi d’ouvrir ses palais et sites présidentiels à des délégués de l’ONU pour s’assurer qu’ils n’abritent pas d’armes prohibées. La proposition qui exclut les experts de la Commission spéciale des Nations Unies chargée du désarmement irakien (UNSCOM) vise, selon Bagdad, à «court-circuiter» Washington qui exige que ces experts accèdent librement à tous les sites suspects.
D’après Washington, 78 «sites présidentiels» restent interdits aux experts de l’ONU alors que pour Bagdad, seuls trois sites, symboles de sa «souveraineté nationale», leur sont fermés.
Quant aux personnes qui auraient accès à ces sites, le chef de la diplomatie irakienne Mohammed Saïd al-Sahhaf avait expliqué jeudi qu’elles seraient «choisies par leurs gouvernements» mais sans relations avec l’UNSCOM.
Un responsable de la Maison-Blanche a répliqué que les inspecteurs de l’UNSCOM devaient bénéficier d’un «accès sans conditions et sans entraves» à tous les sites suspects.

Paris: Eviter tout incident

La France a estimé vendredi que la proposition irakienne «ne pourra pas faire progresser les choses» et souhaité que le chef de l’UNSCOM, Richard Butler, se rende rapidement à Bagdad pour résoudre le problème des sites dits sensibles afin «d’éviter tout incident».
«L’affaire doit être traitée en urgence, pour éviter tout incident», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Paris.
Le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov a pour sa part émis l’espoir que Bagdad accepte le contrôle des experts de l’ONU «sans conditions», précisant en outre tout ignorer de cette nouvelle initiative irakienne excluant les inspecteurs de l’UNSCOM.
La Chine a de son côté salué la décision de l’Irak d’ouvrir ses «sites présidentiels» et appelé la communauté internationale à juger «positivement et équitablement» les «efforts» de Bagdad.
Au Caire, le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa a affirmé que les sanctions internationales contre l’Irak «ne sont pas éternelles» et appelé à une solution rapide de la crise entre Bagdad et l’ONU.
Entre-temps, les experts en désarmement ont continué leur mission d’enquête. Vendredi, jour de congé hebdomadaire en Irak, huit équipes d’experts, dont une relevant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), se sont rendues sur des sites à Bagdad et à l’extérieur de la capitale.
Selon un porte-parole de l’organisme irakien chargé des relations avec l’UNSCOM, les experts ont inspecté 96 sites depuis leur retour en Irak, le 21 novembre. Bagdad avait alors accepté de réadmettre leurs collègues américains qu’il avait expulsés une semaine plus tôt.
Plus réservé, le directeur du bureau de l’UNSCOM à Bagdad, le Suédois Nils Carlstrom, a déclaré que les Irakiens «donnent les chiffres qu’ils veulent».
Sur le plan humanitaire, Bagdad s’est déclaré réticent sur une reconduction de l’accord «pétrole contre nourriture» avec l’ONU tant que ses griefs sur son application ne sont pas pris en compte, selon un responsable de l’ONU à Bagdad.
L’accord, entré en vigueur en décembre 1996, a été reconduit en juin pour un deuxième semestre qui doit expirer le 5 décembre. Il autorise l’Irak à exporter pour deux milliards de dollars de pétrole par semestre pour l’achat de vivres et de médicaments.

Bagdad cherche toujours un soutien à sa proposition d’ouvrir ses «sites présidentiels» à des représentants internationaux autres que les experts de l’ONU en désarmement, qui ont achevé vendredi une semaine de travail en Irak.«Certains membres du Conseil de Sécurité doivent se démarquer de la position américaine et répondre favorablement à l’initiative irakienne...