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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Un refresher program de l'UCIP , pour la première fois au Liban La liberté d'information à l'épreuve

Sur le thème «Ethique et liberté d’information», une session d’échanges et de formation («refresher program») de trois jours vient de s’ouvrir à l’auditorium du Couvent de la Croix, à Bkennaya (Metn), sous le patronage du patriarche maronite Nasrallah Sfeir. organisé conjointement par l’Union catholique internationale de la presse (UCIP), et sa branche libanaise, UCIP-Liban, dont le Centre catholique d’information (CCI) est le dynamique agent, le séminaire réunit une cinquantaine de journalistes venus d’une trentaine de pays différents, ainsi qu’une pléiade de personnalités libanaises du monde de la presse et de l’enseignement supérieur. Le président de l’UCIP, M. Günther Mees, et son secrétaire général, M. Joseph Chittilapilly, font partie du groupe.
Le thème du séminaire reflète le souci des organisateurs de réaffirmer le principe de la liberté d’information, dans une société où cette liberté est mise à l’épreuve du pouvoir politique et de l’argent, à l’épreuve aussi d’une application sélective et capricieuse de la loi, enfin d’une «pensée unique» qui fixe aux Libanais un seul horizon politique, historique et idéologique.
La séance inaugurale du séminaire s’est tenue en présence du ministre de l’Information, M. Bassem el-Sabeh, du président de l’ordre de la presse, M. Mohammed Balbacki, d’un représentant du président du syndicat des rédacteurs et du commandant en chef de l’armée et d’un certain nombre d’évêques, au nombre desquels Mgr Roland Abijaoudé, président de la commission épiscopale pour les communications sociales, et du président du CCI, le P. Antoine Gemayel.
Présentant le congrès, Mgr Abijaoudé a souligné que la réorganisation des médias au Liban «a des conséquences sur la liberté d’expression» et provoque chez les Libanais un sentiment de crainte de voir «la liberté d’expression restreinte, alors que pour les Libanais, la liberté est aussi nécessaire que l’air».
Mgr Abijaoudé a révélé par ailleurs que parmi les récentes recommandations de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques, figure celle d’encourager les journalistes et institutions de presse qui se déclarent chrétiens à adhérer à la branche libanaise de l’UCIP, et à réfléchir sur les moyens de mettre en œuvre les dispositions de l’Exhortation apostolique dans les domaines qui les concernent.

Pour sa part, dans un message lu par le P. Elie Nakhoul, directeur de la radio «Voix de la Charité», le patriarche Sfeir a souligné que les journalistes «doivent savoir qu’ils sont responsables de la vérité et que, s’ils la défigurent, ils faussent, chez le lecteur et le spectateur, la possibilité de porter un jugement droit et vrai sur les événements et les gens. Ils les induisent en erreur et les portent vers ce qui ne fait pas leur bien». Quant aux lecteurs et spectateurs, leur devoir est de savoir «comment s’enraciner dans la morale pour se protéger» du relativisme éthique contre lequel l’encyclique «Veritatis splendor» a mis en garde.
M. Günther Mees, président de l’UCIP, a présenté l’organisation qu’il préside. Fondée en Belgique, voici 70 ans, l’UCIP a l’approbation du Saint-Siège, et possède des adhérents dans plus de 120 pays, a-t-il indiqué. Elle est ouverte à tous les journalistes et hommes de médias, clercs ou laïcs, aux institutions gouvernementales et privées et représente le plus important réseau d’adhérents jeunes du monde, avec près de 4.000 hommes de presse du monde entier, pour lesquels des programmes de formation et des congrès sont régulièrement organisés. L’UCIP est notamment en liaison avec l’UNESCO, qui lui accorde un statut particulier, a-t-il ajouté.

Protéger la grande
civilisation du livre

M. Mees a souligné, par ailleurs, que le Vatican accorde une grande importance à la presse écrite catholique, estimant qu’elle demeurera un terme de référence, même dans un monde dominé par les médias audiovisuels.
Le ministre de l’Information, quant à lui, a commencé par commenter l’actualité violente au Liban-Sud, pour dire qu’«Israël continue de donner la preuve qu’il refuse le Liban, modèle de société antinomique du sien sur les plans politique, humain et culturel». Il a par ailleurs donné à la presse la mission de «défendre le modèle du Liban message de convivialité voulu par le pape Jean-Paul II». «Le Liban est l’un des rares pays d’orient à considérer l’information comme un des piliers de la vie démocratique», a reconnu M. el-Sabeh, qui a dénoncé la diffusion d’émissions «culturellement, socialement et moralement polluantes» dans certains médias audiovisuels.
Le président de l’ordre de la Presse, M. Mohammed Baalbecki, s’est plu, pour sa part, à citer l’Evangile — «Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre» —, pour en arriver à défendre l’Exhortation apostolique, programme d’action unificateur pour tous les Libanais.

Parlement des
journalistes

Deux présentations ont marqué la journée d’hier. Deux autres leur succèderont aujourd’hui. Mercredi, les congressistes seront reçus au Parlement par le président de l’Assemblée nationale , pour un «Parlement des journalistes», et clôtureront leurs travaux par une dernière présentation. Les trois derniers jours de la semaine seront consacrés à des excursions aux quatre coins du Liban et à des rencontres qui permettront aux participants de prendre plus profonde connaissance de la réalité libanaise. Le départ est prévu pour dimanche.
Les deux «panels» d’hier ont été présidés, respectivement, par M. Nasser Kandil, vice-président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et Mgr Béchara Rahi, évêque maronite de Jbeil. Pressenti pour diriger la première présentation, M. Mazen Youssef Sabbagh, conseiller du ministre syrien de l’Information, s’est excusé. Y ont pris part MM. Anis Moussallem, ancien doyen de la faculté d’information de l’UL, Georges Skaff, ancien ministre, Georges Kallas, professeur d’université, Georges Farha, directeur de la Faculté d’information de l’UL, José Labaki, Samir Frangié et le P. Joseph Habbé, vicaire patriarcal chaldéen et professeur au Collège oriental pontifical à Rome. Les exposés ont été suivis de discussions et de témoignages.
Les exposés d’hier étaient centrés sur un panorama historique de la question de la liberté de la presse au Liban, et des questions d’actualité. De remarquables présentations de MM. Moussallem et Skaff ont retracé l’historique de l’autocensure et de la loi sur la presse, en remontant dans le second cas, au XIXe siècle. La séance de l’après-midi a été marquée par des interventions de MM. Farha, sur le thème «Défis de l’information», Labaki, sur le thème «Opinion publique et autorité» et Samir Frangié, sur le thème «Opinion publique et frustration». Le P. Habbé est intervenu sur le thème «Ethique responsable dans l’information». Parmi les personnalités qui s’exprimeront aujourd’hui figure le rédacteur en chef de «L’Orient-Le Jour», M. Issa Goraïeb, qui interviendra sur le thème «Liberté et vérité».
Sur le thème «Ethique et liberté d’information», une session d’échanges et de formation («refresher program») de trois jours vient de s’ouvrir à l’auditorium du Couvent de la Croix, à Bkennaya (Metn), sous le patronage du patriarche maronite Nasrallah Sfeir. organisé conjointement par l’Union catholique internationale de la presse (UCIP), et sa branche libanaise,...