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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Yamaichi : risque de déstabilisation du système financier mondial


Avec la faillite hier du courtier japonais Yamaichi Securities, la réalité n’a jamais été aussi proche du scénario catastrophe favori de la science fiction financière dans les années 90: la déstabilisation du système financier au Japon provoquant un effondrement des marchés de capitaux dans le monde .
Le risque d’une telle déstabilisation générale lors de la réouverture des marchés boursiers mardi au Japon après un week-end prolongé, n’est pas pris à la légère par les autorités nipponnes.
«La Banque du Japon estime que nous sommes confrontés à une situation grave qui appelle de la part de la Banque centrale les plus grands efforts pour faire en sorte que la stabilité du système financier ne soit pas compromise», a estimé lundi le gouverneur Yasuo Matsushita.
Le ministre japonais des Finances, Hiroshi Mitsuzuka, a indiqué de son côté que, «pour faire face à d’éventuelles turbulences sur les marchés financiers ici et à l’étranger», les autorités nipponnes injecteraient dans le marché «toutes les liquidités nécessaires». «J’ai communiqué ces dispositions aux autorités monétaires étrangères», a-t-il ajouté.
Le scénario catastrophe verrait les établissements financiers nippons pris à la gorge contraints de liquider leurs actifs extérieurs, asséchant ainsi les liquidités internationales.
Ce cauchemar ressurgit à chaque fois que l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo franchit en baisse la barre des 16.000 points, en dessous duquel les «réserves cachées» des institutions financières nipponnes s’évaporent.
«Plus l’assise financière des institutions japonaises est érodée, plus il devient nécessaire d’envisager une liquidation par le Japon de ses investissements extérieurs, en particulier les bons du Trésor américain», résume Christopher Wood, économiste régional chez Peregrine, la banque d’investissement de Hong Kong.
Avec 320 milliards de dollars au 31 août 1997, le Japon était de loin le plus important détenteur de titres du Trésor américain. Sur les 37,6 pour cent du stock accumulés par les investisseurs étrangers, un quart, soit 9,5 pour cent du total, était entre les mains des Japonais.
Le Japon a également été une source majeure de liquidités pour le reste de l’Asie. Selon les chiffres de la Banque des Règlements Internationaux, les banques japonaises détenaient au total quelque 118 milliards de dollars de créances sur l’ensemble de la zone Asie, juste derrière les banques européennes.
Mais le pire n’est jamais sûr cependant. Selon Kenneth Courtis, chef économiste et stratégiste du groupe bancaire allemand Deutsche Bank à Tokyo, «on était beaucoup plus près d’une crise du système en 1995, lorsque les mauvaises créances des banques japonaises excédaient leurs fonds propres».
Depuis, les institutions financières du Japon ont accentué leurs efforts de provisionnement de leurs mauvaises créances, observe-t-il. (AFP)


Avec la faillite hier du courtier japonais Yamaichi Securities, la réalité n’a jamais été aussi proche du scénario catastrophe favori de la science fiction financière dans les années 90: la déstabilisation du système financier au Japon provoquant un effondrement des marchés de capitaux dans le monde .Le risque d’une telle déstabilisation générale lors de la...