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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour sortir le pays de la crise financière et économique Le pouvoir a des idées, mais pas encore de solutions

Les hauts responsables demeurent particulièrement discrets au sujet du bilan des deux réunions de travail que le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri ont tenues en début de semaine, en présence de leurs principaux collaborateurs, en vue de trouver une solution (ou plutôt «des» solutions) à la crise économique et financière que traverse le pays. Si aucun détail précis n’a filtré sur ce plan, les sources parlementaires et gouvernementales sont unanimes au moins sur un point: MM. Berry et Hariri semblent être d’accord sur la nécessité de... se mettre d’accord. Dans la pratique, les concertations intensives se poursuivent toujours à plus d’un niveau, notamment avec le chef de l’Etat, le président Elias Hraoui, afin de définir le détail et les mesures envisagées en vue d’assainir les finances publiques.

Dans la matinée d’hier, M. Hariri a été reçu au palais de Baabda par le président Hraoui à qui il a rendu compte du résultat de la rencontre de quatre heures qu’il avait eue la veille avec M. Berry, en présence des ministres Fouad Siniora, Anouar Khalil et Yassine Jaber, du président de la commission parlementaire des Finances Khalil Hraoui et du député Mohammed Beydoun.
Le dossier du budget et des finances publiques a été également au centre des réunions que le chef de l’Etat a tenues hier soir avec un certain nombre de députés, dans le cadre des audiences hebdomadaires accordées chaque jeudi aux parlementaires. Les milieux de Baabda, cités par Télé-Liban et la LBC, soulignent à ce propos que le président Hraoui a indiqué devant les députés qu’il a reçus que l’une des solutions envisagées dans les hautes sphères (et suggérée par M. Hariri) serait de contracter un prêt externe en dollars afin de résorber quelque peu la dette interne. Les sources de Koraytem confirment que cette proposition a effectivement été émise mais qu’elle devrait encore être discutée dans le cadre des concertations en cours.

Document en 18 points

Le chef du Législatif a mis au point sur ce plan un document de travail en 18 points, définissant son point de vue concernant les mesures qui devraient être prises à court et à moyen terme afin d’assainir les finances publiques. Une copie de ce document — dont la teneur n’a pas été dévoilée — a été soumise hier même au président Hraoui, à M. Hariri ainsi qu’à MM. Siniora, Jaber, Khalil et Hraoui qui ont participé aux deux réunions de mardi et mercredi derniers. Avant de mettre la dernière main à son document de travail, le président de la Chambre avait conféré avec le président de la commission des Finances.
Les sources proches du chef du Législatif indiquent que ce dernier préconise, notamment, dans son document la fusion de certains ministères, la diminution du nombre des ambassades, la fusion entre certaines administrations étatiques ayant la même fonction (tels que le CDR et le conseil exécutif des Grands Projets) etc...
Lors des réunions de mardi et de mercredi derniers, il aurait été convenu de former des commissions ad hoc, représentant le Législatif et l’Exécutif, afin d’élaborer les détails des propositions formulées de part et d’autre. Il se confirme, en effet, de diverses sources toutes concordantes, que MM. Berry et Hariri sont d’accord sur la nécessité de s’entendre, de même qu’ils sont convenus des grandes lignes des mesures qui devraient être prises, mais aucune entente n’est encore intervenue sur l’essentiel, à savoir les détails et la teneur des propositions.
L’ensemble de ce dossier pourrait faire l’objet d’une nouvelle réunion que le président Hraoui, le chef du Législatif et le premier ministre tiendraient samedi prochain au palais de Baabda, à l’issue de la réception traditionnelle donnée par le chef de l’Etat à l’occasion du 22 novembre.

Une tâche malaisée

Cette nouvelle rencontre permettra sans doute de dépasser le stade des généralités pour aborder les suggestions pratiques. Il reste que la tâche sur ce plan ne paraît pas aisée. Les propositions émises dans les hautes sphères du pouvoir touchent en effet les grandes orientations économiques, financières et sociales du gouvernement. De ce fait, ce n’est pas en quelques jours qu’il est possible d’étudier en profondeur et de trancher des questions aussi vitales et lourdes de conséquences que la structure du budget, la refonte de l’administration publique, la réforme fiscale, la politique financière de l’Etat, ou l’opportunité de l’existence de certains ministères et organismes publics.
A titre d’exemple, certaines sources parlementaires affirment que M. Hariri a accepté l’idée d’abandonner, dans le contexte présent, son projet de faire du Liban un «paradis fiscal» pour les grandes entreprises étrangères. En d’autres termes, il aurait accepté d’abroger la loi accordant une exemption fiscale aux sociétés étrangères. Une telle mesure ne saurait, à l’évidence, être improvisée ou être prise en quelques jours sous la pression des événements.
Il reste que le temps presse. De source digne de foi, on précise que la situation financière et économique a atteint la cote d’alerte, et le pouvoir ne disposerait que d’un délai de quelques mois pour trouver une issue sérieuse à la crise actuelle.

Les hauts responsables demeurent particulièrement discrets au sujet du bilan des deux réunions de travail que le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri ont tenues en début de semaine, en présence de leurs principaux collaborateurs, en vue de trouver une solution (ou plutôt «des» solutions) à la crise économique et financière que traverse le pays....