Netanyahu rencontrerait le roi Hussein aujourd'hui à Londres

Est-ce pour contrer le mouvement de fronde qui prend de l’ampleur au sein de son parti le Likoud (VOIR PAR AILLEURS) ou pour rencontrer le roi Hussein de Jordanie et Yasser Arafat à Londres que Benjamin Netanyahu a décidé d’écourter son voyage aux Etats-Unis? Les rumeurs allaient bon train tard dans la nuit hier sur l’initiative impromptue du premier ministre israélien.
En tout état de cause, le dirigeant israélien devrait quitter Los Angeles ce matin pour regagner Jérusalem via la capitale britannique. Dans la nuit, la télévision publique israélienne croyait savoir que Netanyahu rencontrerait le roi Hussein «dans la plus grande discrétion» à Londres, répondant ainsi aux souhaits du monarque jordanien.
Les médias ne seront pas autorisés à couvrir cette rencontre qui aura lieu en présence de la reine Nour de Jordanie et de l’épouse du chef du gouvernement israélien, Sarah Netanyahu, au palais d’Escot que le souverain hachémite possède près de Londres, a précisé la télévision.
Les médias israéliens avaient auparavant indiqué que le roi Hussein et M. Netanyahu devaient évoquer le blocage du processus de paix.
Cette rencontre sera la première des deux dirigeants depuis qu’Israël a suscité la fureur de la Jordanie en envoyant à Amman des agents secrets tenter d’assassiner un dirigeant islamiste palestinien.
L’attentat perpétré le 25 septembre a échoué et deux agents israéliens ont été capturés par la Jordanie. Pour obtenir leur libération et apaiser le roi Hussein, Israël a dû relâcher le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, et trente autres détenus jordaniens et palestiniens.
Auparavant, la radio israélienne indiquait de son côté que des responsables israéliens et palestiniens avaient pris des contacts, à l’initiative des Etats-Unis, en vue d’organiser une rencontre Arafat-Netanyahu à Londres.
Ces informations interviennent alors qu’Israéliens et Palestiniens ont décidé lundi «d’intensifier» leurs pourparlers sur l’application des accords d’autonomie, qui piétinent depuis des mois, ont indiqué des responsables.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat et le secrétaire général du gouvernement israélien Danny Naveh se sont entretenus hier dans la ville autonome palestinienne de Jéricho en Cisjordanie.
«Nous sommes convenus d’intensifier le travail dans les commissions de négociation afin d’essayer de réaliser quelques progrès», a affirmé M. Naveh à la presse.
M. Erakat a confirmé de son côté que les commissions allaient se réunir quotidiennement «dans l’espoir de faire avancer les choses». «Mais il y a certaines questions qui nécessitent des décisions politiques de la part des dirigeants», a-t-il ajouté.
Le consul général des Etats-Unis à Jérusalem, M. John Herbst, a participé à l’entretien.
Les neuf commissions mixtes de négociation ont été instituées au début de l’année pour tenter de résoudre des différends qui bloquent l’application des accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne.
Après sept mois de suspension des travaux en raison de la crise du processus de paix, les pourparlers ont été relancés début octobre grâce à d’intenses efforts des Etats-Unis, mais aucun progrès tangible n’a été signalé depuis lors.
Parmi les principaux sujets en litige figurent notamment la mise en service d’un aéroport dans la bande de Gaza, la construction d’un port maritime à Gaza, l’ouverture d’un passage protégé pour les Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza et la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Pendant ce temps, les principaux volets du processus de paix — notamment les redéploiements militaires israéliens prévus en Cisjordanie et le lancement de négociations sur un statut final des territoires — restent bloqués, notamment en raison d’une querelle sur la colonisation juive, dont les Palestiniens exigent l’arrêt.

Mécontentement au sein du Fateh

A ce propos, le Fateh, dirigé par le président palestinien Yasser Arafat, a estimé que les tentatives de paix avec Israël étaient «inefficaces et politiquement dommageables».
Le conseil suprême du Fateh laisse entendre dans un communiqué que le mécontentement et l’impatience règnent au sein de la faction d’Arafat face à ce que l’OLP considère comme le refus du premier ministre, Benjamin Netanyahu, de respecter les accords de paix.
«Le conseil suprême du Fateh avertit le gouvernement palestinien du danger de poursuivre des négociations vides de sens, qui donnent à l’opinion publique internationale l’impression trompeuse que les conditions sont satisfaisantes», lit-on dans le communiqué du Fateh.
«La poursuite de telles négociations est devenue inefficace et politiquement dommageable», lit-on par ailleurs.
«Il (le conseil suprême) demande à la direction politique du peuple palestinien de se réunir d’urgence pour réexaminer et réévaluer sa position envers les négociations avec le gouvernement israélien», ajoute le Fateh dans son communiqué.

«Main tendue»

Confirmant les appréhensions palestiniennes, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé l’Autorité à «accepter notre main tendue» mais n’a offert aucune concession pour relancer le processus de paix.
Prenant la parole devant 4.400 délégués de la réunion annuelle du Conseil des fédérations juives aux Etats-Unis à Indianapolis (Indiana, centre), M. Netanyahu a réaffirmé son engagement pour assurer une paix fondée sur la sécurité.
«J’appelle les Palestiniens à accepter notre main tendue. Je les implore de ne pas répéter les erreurs du passé, de ne pas manquer de nouveau une occasion historique», a-t-il déclaré. Cependant, «le temps des concessions unilatérales par Israël est révolu», a-t-il ajouté.
A l’occasion de son étape à Indianapolis, M. Netanyahu a encouragé les juifs américains à poursuivre leur effort financier à destination d’Israël et tenter d’apaiser les tensions croissantes qui déchirent les camps orthodoxes et réformateurs au sein de cette communauté.
Le Conseil rassemble environ 200 groupes juifs américains et canadiens. (AFP, Reuters)