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Actualités - CHRONOLOGIE

Microsoft : l'hégémonisme d'un géant emporté par une logique de survie

Microsoft veut contrôler la manne promise d’Internet grâce à son emprise sur la micro-informatique, emporté par une logique de survie qu’il s’agit de briser avant qu’elle ne le mène trop loin, ont estimé des critiques du groupe lors d’une conférence à Washington.
L’avocat Gary Reback, fer de lance du camp anti-Microsoft dans la Silicon Valley, a ouvert le feu en dénonçant les visées du géant des logiciels sur «les nouvelles, les informations et les services» offerts sur Internet.
Pour prélever sa dîme sur le contenu du World Wide Web, le groupe veut «contrôler tous les points d’accès» au réseau mondial, qu’il s’agisse des micro-ordinateurs ou d’appareils électroniques grand public comme la télévision, a affirmé M. Reback devant plusieurs centaines de personnes réunies pour la conférence de deux jours.
Intitulée «Evaluer Microsoft et sa stratégie mondiale», celle-ci est organisée par un célèbre champion de la défense des consommateurs aux Etats-Unis, Ralph Nader.
Bill Gates, le PDG de Microsoft, a décliné l’invitation de M. Nader à venir exposer son point de vue, estimant par le truchement de son numéro deux, Robert Herbold, que de se rendre à une telle conférence «reviendrait à se jeter dans un guet-apens».
«Ils (Microsoft) croient qu’ils n’ont de compte à rendre à personne», a rétorqué M. Nader en marge de la conférence. «Là où ils vont, tout le monde les révère. Nous, nous demandons le dialogue et ils ne sont pas là».
Pour le groupe de Redmond (Etat de Washington), la mainmise sur Internet est une question de survie, ont souligné les participants à la réunion.
Le réseau des réseaux repose sur des technologies ouvertes, capables de fonctionner avec n’importe quelle plate-forme. Une telle liberté de choix menace de saper l’empire de Microsoft, dont le pouvoir repose sur Windows, le programme qui constitue le système nerveux central de près de 9 micro-ordinateurs sur 10.

Imposer ses technologies

Aussi le roi des logiciels investit-il dans les conduits d’accès au web, câble ou satellites, et cherche-t-il à imposer ses technologies dans des domaines vitaux d’Internet, de la conception des sites à la diffusion audio ou vidéo?
Des représentants de branches prometteuses du commerce électronique, agences de voyages, concessionnaires automobiles ou agences immobilières, ont dénoncé la façon dont Microsoft conclut des partenariats avec de jeunes sites, afin, selon eux, de s’en approprier la technologie.
Ils ont dévoilé comment il est possible de canaliser les internautes vers des sites donnés, en acquérant les droits sur les quelques mots-clés définissant une catégorie dans les guides de recheche, les programmes comme Yahoo ou Excite qui permettent de s’orienter dans la jungle du web.
«Deux mots comme «voitures » et «prix» couvrent toute une catégorie» de sites, a expliqué Robert Purcell, responsable d’un site de conseil aux consommateurs pour l’achat d’automobiles.
Les contrats d’exclusivité, Microsoft les signe aussi avec des géants comme Walt Disney, dont les services en ligne ne sont accessibles qu’avec les produits du groupe de Redmond.
Sur l’écran d’icônes qui s’affiche lorsque Windows est lancé, Microsoft promeut ses partenaires privilégiés. «Si un système d’exploitation donné oriente les consommateurs vers un site choisi par ce système, la plupart des gens n’iront simplement pas voir plus loin», a remarqué Paul Ruden, du groupement national des agences de voyages.
Quant aux fournisseurs d’accès à Internet , qui assurent la connexion avec le réseau, ils doivent s’engager à ne jamais mentionner à leurs abonnés l’existence de logiciels de navigation concurrents de celui de Microsoft, Explorer. En échange, ils figurent dans la liste proposée automatiquement par Windows. (AFP)
Microsoft veut contrôler la manne promise d’Internet grâce à son emprise sur la micro-informatique, emporté par une logique de survie qu’il s’agit de briser avant qu’elle ne le mène trop loin, ont estimé des critiques du groupe lors d’une conférence à Washington.L’avocat Gary Reback, fer de lance du camp anti-Microsoft dans la Silicon Valley, a ouvert le feu en...