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Actualités - CHRONOLOGIE

Couvrir la crise à Bagdad

Confinés dans un centre de presse exigu à Bagdad, des dizaines de reporters se pressent autour des téléscripteurs et de deux téléviseurs, où CNN domine la couverture de la crise entre l’Irak et l’ONU.
Les téléscripteurs de l’agence officielle INA et les radios officielles sont les principales sources d’information. Un téléviseur est branché en permanence sur la télévision officielle. Le second capte les chaînes satellitaires, arabes et européennes mais il est plus souvent branché sur la chaîne américaine CNN.
Comme durant la guerre du Golfe en 1991, Cable News Network couvre, souvent en direct, la crise née de la décision de Bagdad le 29 octobre d’expulser les experts américains de la commission spéciale chargée du désarmement irakien (UNSCOM).
Alors que des dizaines de journalistes attendent à Amman leur visa d’entrée, CNN a déjà trois journalistes à Bagdad — Peter Arnett, vétéran de la guerre du Golfe, Brent Sadler, chef du bureau de Beyrouth et Ben Wedeman de Jordanie — sur une équipe de huit.
Il a fallu quinze camionnettes pour transporter leur équipement depuis Amman et une visite à Bagdad d’Eason Jordan, président de CNN pour les réseaux internationaux et le reportage mondial, pour faciliter l’installation.
Embargo oblige, CNN paie 1.000 dollars par jour le droit d’utiliser sa station d’émission. Les envoyés spéciaux paient chacun de 75 à 150 dollars par jour pour «utiliser» le centre de presse, selon leurs moyens de transmission.
Parfois les journalistes ont droit à la visite de présidents de commissions parlementaires, pour une interview, ou d’un responsable de l’ONU qui leur glissera une information.
Toujours vigilant, le directeur de l’agence INA, Oudaï al-Tayi, descend souvent quelques étages pour visiter le centre de presse.
Tout autre reportage à l’extérieur du centre nécessite une autorisation préalable, le journaliste devant être accompagné de «guides» officiels.
Al-Jazirah, la nouvelle chaîne de télévision par satellite du Qatar, est la seule à bénéficier de facilités comparables à celles de CNN.
Lancée en 1996, Al-Jazirah s’est vite fait une niche sur le marché de l’audiovisuel arabe, avec des débats politiques francs et des programmes d’informations attrayants.
Elle dispose depuis plusieurs mois de sa propre station satellitaire à Bagdad où elle jouit des faveurs du ministère de l’Information. Son correspondant a été le seul autorisé sur l’aéroport militaire de Habbaniyah, à l’ouest de Bagdad, pour couvrir vendredi le départ d’émissaires de l’ONU après leur mission de bons offices.
La principale chaîne arabe, la Middle East Broadcasting Centre basée à Londres, a également envoyé à Bagdad un correspondant, une Syrienne initialement autorisée à couvrir la foire internationale de Bagdad.
Une équipe de télévision de la chaîne française TF1, ayant obtenu des visas d’entrée avant le début de la crise le 23 octobre, a également été autorisée à rester.
Lundi, deux journalistes japonais étaient arrivés à Bagdad depuis Amman suivis mardi par un Jordanien travaillant pour la chaîne américaine NBC. Officiellement, la délivrance de nouveaux visas a été suspendue.
Une quarantaine d’envoyés spéciaux se disputent les quelque 800 m2 avec la vingtaine de permanents, a indiqué Ziad Harès, le directeur du centre installé au rez-de chaussée du ministère de l’Information. (AFP)
Confinés dans un centre de presse exigu à Bagdad, des dizaines de reporters se pressent autour des téléscripteurs et de deux téléviseurs, où CNN domine la couverture de la crise entre l’Irak et l’ONU.Les téléscripteurs de l’agence officielle INA et les radios officielles sont les principales sources d’information. Un téléviseur est branché en permanence sur la...