Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

L'administration centrale de la statistique a entamé une étude sur les conditions de vie au Liban en 1997 Le revenu moyen par ménage à Baalbeck-Hermel : moins de 12 millions de livres par an

Pour la première fois depuis plusieurs années, une étude générale sur les conditions de vie des ménages au Liban en 1997 est effectuée par l’Administration centrale de la Statistique, et sera publiée au début de l’année prochaine. La partie de cette étude consacrée à la région de Baalbeck-Hermel vient d’être rendue publique.

On y découvre notamment que le revenu moyen par ménage dans cette région est de 11.829.000 LL/an, dont 9.735.000 LL seulement proviennent de ses membres actifs. De ce fait, «plus de la moitié des ménages (52,9%) déclarent que leur revenu est insuffisant», précise le rapport.
M.Robert Kasparian, directeur général de la statistique, explique comme suit le choix de Baalbeck-Hermel: «Nous avions besoin de publier un échantillon de notre travail avant de nous lancer dans le grand projet. Nous avons choisi cette région en raison des problèmes économiques aigus qu’elle traverse, afin de fournir les informations nécessaires aux responsables désireux d’y entreprendre des travaux de développement».
Selon l’étude des conditions de vie à Baalbeck-Hermel en 1997, la population de cette région est estimée à 250.000 individus, dont 25.000 seulement dans le caza du Hermel. Quatre-vingt dix-huit pour cent environ sont Libanais. Les familles nombreuses représentent un fort pourcentage: 16,6% des ménages sont formés de plus de 8 membres, et le nombre moyen de personnes par ménage est de 5,2 personnes.
Par ailleurs, une pyramide des âges montre qu’il y a une baisse récente de natalité, visible dans le rétrécissement dans la catégorie des 0 à 4 ans, et une autre diminution importante après 25 ans. Le rapport fait également état d’un manque d’hommes dans les âges actifs, probablement dû à l’émigration justifiée par la recherche d’un travail.
Quant au taux de scolarisation, élèves et universitaires compris, il est assez élevé puisqu’il représente 31,9% du total de la population (sans différence significative entre les deux sexes puisqu’il est de 31,4% pour les garçons et 32,4% pour les filles). L’importance de ce taux s’explique par la structure jeune de la population. Il atteint son maximum dans la tranche d’âge des 5-9 ans, mais chute considérablement dans la classe des 15-19 ans, en raison d’un abandon massif des études à ce moment-là.
Le pourcentage d’universitaires est, par contre, très bas: 5,9% de l’ensemble de la population agée de plus de 20 ans. Le taux d’analphabétisme (c’est-à-dire des personnes ne sachant pas lire et écrire) est relativement élevé, puisqu’il est de 17,5%. Notons l’écart entre les hommes (9,1%) et les femmes (26,4%), dû essentiellement à la différence d’éducation dans les générations anciennes. Il y a également une proportion d’illettrés (qui savent simplement lire et écrire sans avoir un niveau élevé d’éducation), qui baisse rapidement avec le temps.

Chômage: 16,1%

La population active (ceux qui travaillent et ceux qui sont à la recherche d’un emploi) représente seulement 29,2% de la population. Ce chiffre s’explique par le faible taux d’activité des femmes (5,3% contre 51,6% des hommes) et par la diminution de ce taux après 45 ans, à cause des habitudes sociales de la région. La proportion de chômeurs dans la population active est de 16,1%, principalement formé de jeunes qui cherchent un premier emploi. L’étude tire la conclusion suivante: «Compte tenu des chômeurs, le nombre de personnes ayant effectivement un emploi se réduit à 61.240 (...). Ainsi, seulement une personne sur quatre subvient aux besoins de la communauté.»
Pour ce qui est des professions exercées, le rapport a dégagé trois catégories professionnelles principales pour les hommes: les agriculteurs (18,2%), les forces armées (11,8%) et les cadres supérieurs et directeurs (10,3%). Les femmes actives se recrutent essentiellement dans l’enseignement ou autres professions intellectuelles (25,8%), dans l’agriculture (29,1%), et dans les services (11,3%). Par ailleurs, un examen plus approfondi de la situation montre que 5,7% seulement des travailleurs ont fait des études universitaires, et que 11,2% sont analphabètes (surtout parmi les agriculteurs). La durée moyenne de travail est de 49,7 heures par semaine. Une proportion de 48,2% exerce durant une durée inférieure à cette moyenne, mais 21% ont une semaine de 55 à 60 heures.
Le revenu annuel moyen d’un ménage de Baalbeck-Hermel est de 11.829.000 LL, dont 9.735.000 LL sont assurés par le travail d’un des membres. Le revenu mensuel d’un travailleur est de 693.000 LL . Il varie selon la profession (VOIR PAR AILLEURS TABLEAU). La principale source de revenus est de loin le travail. Quant au revenu par tête, il est résumé comme suit dans l’étude: «Le revenu médian se situe un peu au-dessous de 160.000 LL par mois et par tête: 59,2% des individus ont un revenu inférieur à ce montant et disposent ensemble de 31,1% de la masse des revenus. On relèvera aussi qu’une personne sur trois a un revenu inférieur à 100.000 LL/mois et que l’ensemble des personnes de cette catégorie jouissent de 11% de la masse des revenus. Tandis que les 4,1% de la population ayant un revenu supérieur à 480.000 LL/mois disposent ensemble de 17,6% des revenus.»
La dépense annuelle d’un ménage varie de 5.959.000 LL pour les foyers à faibles revenus, à 29.738.000 LL pour les familles plus aisées. Le taux moyen de dépenses par tête est de 2.629.000 LL par an. L’étude constate que les ménages plus pauvres consacrent une plus grande partie de leur budget à l’alimentation (VOIR PAR AILLEURS LE SCHÉMA DE LA COMPOSITION DES DÉPENSES). Autre remarque: plus les revenus d’une famille sont modestes, plus le déséquilibre entre dépenses et recettes dans le budget du ménage est important. D’ailleurs, 32,5% des ménages déclarent être endettés.
Interrogés sur leur situation financière en général, plus de la moitié des ménages (52,9%) jugent leurs revenus insuffisants, et 17,7% seulement sont satisfaits de leur niveau de vie. Seuls 10,7% des familles arrivent à dégager une épargne. Il est évident que les ménages à faibles revenus sont ceux qui s’endettent le plus. Sur l’évolution de leurs revenus pendant les douze derniers mois, 3,6% ont penché pour l’amélioration, 14,1% ont déclaré n’avoir eu aucun changement, et 66,6% ont ressenti un recul (parfois très net) dans leur niveau de vie.
«L’insatisfaction liée au revenu actuel, alliée à une perception d’une dégradation de leur niveau de vie, amène les ménages à évaluer le revenu minimum nécessaire pour assurer leur vie, à des montants assez élevés par rapport à leur condition actuelle», lit-on dans le rapport. Le revenu mensuel moyen exigé par ces ménages pour subvenir à leurs besoins est de 1.353.000 LL, et il s’élève à 1.800.000 LL dans les grandes familles.
Il convient d’indiquer que l’étude générale se base sur un recensement de tous les logements du pays, effectué dans les années 95-96. A partir de ce recensement achevé fin 96, l’Administration centrale de la statistique a effectué son étude sur les conditions de vie des ménages au Liban en 97. «Le programme, poursuit M.Kasparian, consiste en statistiques sociales — auprès des ménages — et statistiques économiques - auprès des établissements. Le but est une connaissance plus approfondie et plus objective des conditions de vie des ménages au Liban.» Cette étude est financée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui assiste l’Administration centrale de la statistique depuis sa reprise, en 1994.
Pour la première fois depuis plusieurs années, une étude générale sur les conditions de vie des ménages au Liban en 1997 est effectuée par l’Administration centrale de la Statistique, et sera publiée au début de l’année prochaine. La partie de cette étude consacrée à la région de Baalbeck-Hermel vient d’être rendue publique. On y découvre notamment que le revenu...