La grève syndicale de demain confirmée Une journée de travail ordinaire, décrètent les organismes économiques

Le conseil des délégués de la Confédération générale des travailleurs du Liban (qui fait office de «parlement» du mouvement syndical) et la fédération des employés des banques (une des composantes de la centrale syndicale) ont confirmé l’appel à la grève d’avertissement d’un jour, demain jeudi, décrétée par la CGTL-Zoghbi contre la crise économique et contre le refus du gouvernement d’améliorer les prestations sociales.
Pour leur part, les organismes économiques ont exprimé leur opposition à la grève et ont déclaré que jeudi sera un jour de travail ordinaire. Un compromis de dernière minute est semble-t-il exclu après l’annonce par le président de la CGTL, M. Ghanim Zoghbi, que la réunion qui devait grouper aujourd’hui des représentants de la centrale syndicale et des organismes économiques a été reportée à une date ultérieure. M. Zoghbi, dont les propos sont rapportés par l’agence «al-Markazia», a indiqué que la CGTL a préféré ajourner cette rencontre afin de pouvoir préparer la grève de jeudi.
A l’issue d’une réunion présidée par M. Assad Khoury, le conseil des délégués a fait paraître un communiqué dénonçant l’absence de dialogue entre le mouvement syndical et le gouvernement et le manque de confiance entre les deux parties. Face à cette situation, «la CGTL se réserve le droit de recourir aux moyens de pressions démocratiques dont la grève et les manifestations», ajoute le communiqué.
Les délégués ont rappelé à cette occasion les principales revendications du mouvement syndical. Il s’agit notamment de l’augmentation des salaires dans la même proportion que l’inflation des trois années précédentes, la majoration du salaire minimum pour permettre aux familles de faire face aux besoins de la vie quotidienne (M. Zoghbi a avancé le chiffre de 500.000 livres), la réactivation du Service de protection du consommateur et l’adoption de mesures strictes à l’encontre des commerçants contrevenants. Le conseil a aussi réclamé l’approbation de l’échelle des salaires des fonctionnaires du secteur public et des employés des offices autonomes, qualifiant d’«aberration» l’existence dans un même pays de deux salaires minimums. Les délégués ont enfin dénoncé le «licenciement arbitraire des employés de la société de couture Nasco» au Liban-Sud, et ont exprimé leur soutien aux revendications des chauffeurs de taxis, qui se plaignent de la concurrence illégale des voitures qui ne sont pas munies de plaques d’immatriculation rouges.
M. Zoghbi doit organiser aujourd’hui une conférence de presse au siège de la CGTL pour faire le point de la situation et pour exposer les prochaines mesures. Une grève générale de deux jours est prévue les 25 et 26 novembre, si le dialogue avec le gouvernement reste bloqué.
La fédération des syndicats des employés des banques a également fait paraître un communiqué appelant ses membres à respecter l’ordre de grève lancé par la CGTL. «La fédération exprime son soutien et sa solidarité avec la centrale syndicale dans sa décision de décréter une grève d’avertissement d’un seul jour jeudi, indique le communiqué. Les membres affiliés aux syndicats dans toutes les banques sont invités à cesser le travail».
Pour sa part, l’Association des banques a déclaré que jeudi sera considéré comme une journée de travail ordinaire et a appelé tous les établissements bancaires à assurer aux clients tous les services demandés. Dans un bref communiqué publié hier, l’association s’est déclarée solidaire des décisions prises lors de la réunion des organismes économiques qui ont exprimé leur opposition à la grève décrétée par la CGTL.
L’Association des commerçants de Beyrouth s’est de son côté déclarée «surprise» par la décision de la centrale syndicale et a appelé ses membres à «augmenter la production jeudi, parce que dans la période actuelle, le pays a besoin d’une plus grande solidarité entre les différentes composantes de la société et d’un accroissement de la production».