Un coup de poignard dans le dos L'autorité palestinienne dénonce l'accord Vatican-Israël

L’Autorité palestinienne de Yasser Arafat a qualifié hier de «coup de poignard dans le dos» l’accord conclu entre le Vatican et Israël pour légaliser le statut de l’Eglise catholique en Terre Sainte.
Le ministre des Affaires religieuses Hassan Tahboub a fait valoir que le Vatican avait ainsi reconnu à Israël un droit de regard sur les affaires religieuses à Jérusalem, ville disputée entre Israéliens et Palestiniens.
«Cet accord est un nouveau coup de poignard dans le dos du processus de paix et une tentative d’Israël d’imposer un fait accompli dans la Ville Sainte», a affirmé M. Tahboub.
«C’est une affaire très dangereuse, qui confère à Israël un droit de regard sur les lieux saints à Jérusalem, alors que le statut de la ville doit être déterminé dans les négociations», a ajouté M. Tahboub, cité par l’agence officielle palestinienne WAFA.
Israël et le Vatican ont signé lundi l’accord qui donne pour la première fois un statut légal, au regard de la loi israélienne, à l’Eglise catholique romaine et à ses institutions en Israël.
Le Vatican a pourtant pris soin de souligner que l’accord n’affectait pas la question de la souveraineté sur Jérusalem et notamment sur la vieille ville, où se trouvent les lieux saints, en secteur oriental occupé et annexé par Israël depuis 1967.
Le Vatican a réaffirmé son souhait d’une garantie internationale pour les lieux saints.
Mais M. Tahboub a expliqué que les Palestiniens avaient été «outrés» de l’accord. D’après lui, Israël ne manquera pas de l’utiliser pour «préjuger du résultat des négociations sur le statut final» qui, selon les accords d’autonomie, doivent déterminer le statut de Jérusalem.
«Cette affaire va être discutée au plus haut niveau de la direction palestinienne», a souligné le ministre. «Nous rejetons catégoriquement cet accord et nous ne sommes absolument pas liés par lui», a-t-il dit.
C’est la première fois qu’une des Eglises chrétiennes présentes en Terre Sainte signe un tel accord avec l’Etat juif. Désormais, les différents diocèses, monastères, congrégations, instituts religieux ou charitables catholiques présents en Israël disposeront d’une personnalité juridique, qui leur permettra d’être légalement propriétaires et d’agir en justice.
L’accord doit encore être ratifié par le Parlement israélien. (AFP)