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Actualités - CHRONOLOGIE

Le conseil de sécurité donne une dernière chance à l'Irak (photo)

Le Conseil de Sécurité a décidé d’accorder à l’Irak «une dernière chance» en acceptant d’attendre jusqu’aujourd’hui mercredi la réponse de Bagdad à son message lui demandant de revenir sur sa décision d’expulser les experts américains de la Commission de désarmement (UNSCOM). Pour l’heure cependant, le régime irakien n’a pas modifié son ton et le numéro deux, Tarek Aziz, a réaffirmé le refus de son pays de coopérer avec les inspecteurs US de la commission.

De leur côté, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, fer de lance dans la confrontation avec Bagdad, devaient présenter au Conseil de Sécurité un projet de résolution imposant de nouvelles sanctions à l’Irak, a annoncé l’ambassadeur américain Bill Richardson.
L’ambassadeur américain auprès de l’ONU a déclaré qu’il s’attendait à ce que le Conseil de Sécurité se prononce sur ce projet par un vote aujourd’hui.
Il a souligné que cette résolution «va envoyer un message très clair au gouvernement irakien».
Le Conseil a toutefois donné une dernière chance à l’Irak et a décidé d’attendre jusqu’aujourd’hui la réponse de Bagdad à son message lui demandant de revenir sur sa décision d’expulser les experts américains de la Commission de désarmement (UNSCOM), a indiqué un diplomate occidental.
Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz avait déclaré un peu plus tôt à la presse qu’il allait transmettre ce message à Bagdad.
Mais il a réaffirmé le refus de l’Irak de coopérer avec les inspecteurs américains de l’UNSCOM.
«Je n’ai pas reçu de promesses sur un changement de position du Conseil, et de mon côté, je n’ai fait aucune promesse concrète en échange», a-t-il dit.
Washington et Londres ont cherché à obtenir le soutien de la France, de la Chine et de la Russie avant de présenter formellement au Conseil de Sécurité le projet de résolution.
Le projet stipule une interdiction de voyager pour les responsables irakiens et les membres des forces armées qui s’opposent aux inspections de l’UNSCOM.
«Je pense que le Conseil est prêt à adopter une résolution forte et agressive et j’espère que les quelques accrocs qui restent seront résolus pour parvenir à un consensus cet après-midi», a dit Bill Richardson.

Opposition

L’ambassadeur français Alain Dejammet a ajouté que certains points demandaient encore à être clarifiés mais que la France recherchait elle aussi l’unanimité du Conseil.
Paris et Moscou s’opposent à une disposition du projet prévoyant que l’examen des sanctions contre l’Irak «reprendra au plus tôt six mois après que la Commission spéciale eût assuré que l’Irak coopérait pleinement et sans condition».
Moscou et Paris insistent pour qu’une date soit fixée pour cet examen. La revue des sanctions, qui a lieu normalement tous les deux mois, a déjà été suspendue pour six mois jusqu’en avril.
Un embargo multiforme a été imposé à l’Irak en août 1990 après son invasion du Koweit. Il ne pourra être levé que lorsque la Commission spéciale aura certifié que Bagdad ne dispose plus d’armes de destruction massive.
Dans le journée, l’Irak avait répété ses menaces d’expulser les experts en désarmement américains et d’abattre un avion espion prêté par les Etats-Unis à l’ONU, alors que Washington pressait le Conseil de Sécurité de le sanctionner.
Le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammed Saïd al-Sahhaf a affirmé que son pays expulserait les inspecteurs américains si les contacts avec l’ONU échouaient.
«C’est certain, nous serons fermes à cet égard», a déclaré M. Sahhaf à qui un journaliste demandait si l’Irak mettrait à exécution sa menace d’expulser les Américains de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM).
A propos de l’avion de reconnaissance Lockheed U-2 prêté par les Etats-Unis à l’UNSCOM, M. Sahhaf a estimé, lors d’une conférence de presse, que la «position (irakienne) est toujours la même».
«Nous abattrons tout avion et tout vol qui menace notre sécurité. Nous parlons des avions espions. Nous espérons qu’ils (les Américain) ne répéteront pas leur erreur de lundi», a-t-il dit.
Un U-2 avait survolé lundi l’Irak pendant trois heures sans que Bagdad ne mette à exécution sa menace de tirer sur l’appareil.
L’Irak a une nouvelle fois empêché hier des experts américains de participer aux inspections de l’UNSCOM poussant celle-ci à les annuler.
Le président américain Bill Clinton a répliqué en affirmant, dans un discours, que les inspecteurs «doivent reprendre leur travail et la communauté internationale doit l’exiger» du gouvernement irakien.

Etat d’alerte

Pour sa part, le secrétaire à la Défense, William Cohen, a indiqué que son pays se tenait prêt à renforcer son dispositif militaire, aérien et maritime, dans le Golfe en cas de confrontation avec l’Irak.
La marine américaine dans le Golfe est en état d’alerte maximum et dispose d’une puissance de feu capable de mettre en échec toute tentative irakienne d’atteindre l’U-2, ont averti mardi des responsables militaires américains.
«Notre message (au président irakien) Saddam Hussein est clair: nous avons pour tâche d’obliger Bagdad à se conformer à toutes les résolutions de l’ONU», a déclaré la capitaine Isaac Richardson, commandant du porte-avions américain Nimitz, qui croisait mardi à 100 milles marins au sud de l’Irak.
«Si un avion de reconnaissance U-2 est abattu par l’Irak, les chances (de représailles américaines) seront très probables», a pour sa part affirmé à des journalistes à bord du Nimitz le contre-amiral John B. Nathman, qui commande le groupe de combat du porte-avions.
Plus de 80 avions de combat, dont 14 F-14 et 36 F-18, sont embarqués sur le Nimitz, qui dirige un groupe de 17 navires de guerre. Sept de ces bâtiments sont capables de tirer des missiles Tomahawk. Les Etats-Unis disposent de quelque 18.500 militaires dans le Golfe. (AFP-Reuter)


Le Conseil de Sécurité a décidé d’accorder à l’Irak «une dernière chance» en acceptant d’attendre jusqu’aujourd’hui mercredi la réponse de Bagdad à son message lui demandant de revenir sur sa décision d’expulser les experts américains de la Commission de désarmement (UNSCOM). Pour l’heure cependant, le régime irakien n’a pas modifié son ton et le numéro...