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Actualités - CHRONOLOGIE

Mise sur pied par les Etats-Unis comme un complément économique au processus de paix La conférence de Qatar, déjà compromise

Qatar accueille dimanche une quatrième conférence économique pour le Proche-Orient dont le succès est d’avance compromis, la participation d’Israël cette année déchirant le monde arabe.

Conçue par les Etats-Unis comme un complément au processus de paix, cette conférence annuelle se présente sous des auspices si défavorables que même Israël en a minimisé l’importance.
Exaspérés par la politique israélienne, beaucoup de pays arabes ont menacé de boycotter la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord ou de n’y envoyer que des délégations de niveau subalterne.
Les Etats-Unis ont fait le forcing pour sauver ce volet économique d’un processus de paix enlisé mais ils n’ont pas réussi à obtenir le moindre progrès dans les négociations israélo-palestiniennes.
De plus, ils sont gênés dans leurs efforts par la crise entre l’Irak et l’ONU, qui veut expulser les inspecteurs américains de la Commission spéciale des Nations Unies chargée de le désarmer.
La crise avec l’Irak «n’intervient pas à un moment favorable» pour la conférence, a reconnu un diplomate occidental à Doha.
Le secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, Martin Indyk, en tournée pour persuader les capitales arabes récalcitrantes de se faire représenter à Doha, a passé beaucoup de temps à lancer des avertissements à l’Irak.
Enfin le Qatar, qui a résisté aux pressions des pays arabes pour reporter la conférence, est en querelle ouverte avec l’Egypte qui juge sa tenue inopportune dans les circonstances actuelles.
A moins d’une semaine de l’ouverture, seuls la Jordanie, le Yémen et le Koweit avaient annoncé leur participation à la rencontre. Encore le Koweit n’envoie-t-il qu’un sous-secrétaire aux Finances.
L’Egypte, premier pays arabe à avoir fait la paix avec l’Etat hébreu, réservait sa réponse, comme l’Arabie Séoudite, dans l’attente d’hypothétiques résultats dans les négociations israélo-palestiniennes.
Mais le président égyptien Hosni Moubarak a déclaré publiquement que la conférence n’avait «aucun sens» et que même le peuple du Qatar n’en voulait pas.
Le Maroc et les Emirats arabes unis ont clairement laissé entendre qu’ils ne s’y rendraient pas.
Devant ce concert de critiques, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir qu’il était sceptique sur l’intérêt de la réunion de Doha. Et le ministre des Affaires étrangères David Lévy qui devait diriger la délégation israélienne se faisait prier pour aller au Qatar.
«Ce genre de grande conférence qui réunit des foules n’est pas efficace pour les affaires qui doivent se traiter directement entre chefs d’entreprise», a confié un conseiller de M. Netanyahu.
Ces rencontres, inaugurées à Casablanca en 1994 et qui se sont tenues depuis à Amman et au Caire, sont pourtant un moyen de favoriser les contacts entre hommes d’affaires israéliens et arabes, surtout ceux dont le pays n’a pas de relation avec Israël.
Elles visent aussi la promotion de grands projets transfrontaliers avec des firmes internationales et l’appui des gouvernements américain, européens et japonais.
La délégation israélienne a été limitée à 35 hommes d’affaires, soit moins de la moitié de leur présence les années précédentes, officiellement en raison du manque de place dans les rares hôtels de Doha.
Ils feront l’objet d’une protection renforcée, Israël craignant des attentats du groupe terroriste palestinien Abou Nidal, selon un document distribué par le ministère israélien des Affaires étrangères.
Le Qatar tient envers et contre tout à accueillir la conférence parce qu’elle mettra sous les feux de la rampe ce petit pays de 625.000 habitants.
Mais il n’a pas arrangé les choses par ses mesures de sécurité. Pour prévenir toute infiltration terroriste, il a cessé en octobre de délivrer des visas aux ressortissants de sept pays arabes, dont l’Egypte, ce qui a aggravé les relations déjà tendues entre Le Caire et Doha. (AFP)
Qatar accueille dimanche une quatrième conférence économique pour le Proche-Orient dont le succès est d’avance compromis, la participation d’Israël cette année déchirant le monde arabe.Conçue par les Etats-Unis comme un complément au processus de paix, cette conférence annuelle se présente sous des auspices si défavorables que même Israël en a minimisé...