De Charette : la Syrie a fait le choix de la paix

L’ancien ministre français des Affaires étrangères Hervé de Charette a estimé hier à Beyrouth que la Syrie, où il s’était rendu samedi, avait «clairement fait le choix de la paix» (VOIR PAGE 2).
La «Syrie ne fera pas de concessions pour la reprise du dialogue avec Israël. Pourquoi voudriez-vous qu’elle en fasse? (...) Elle a clairement fait le choix de la paix», a déclaré à l’AFP M. de Charette, qui avait eu deux heures d’entretiens avec le président syrien Hafez el-Assad à Damas.
M. de Charette s’est demandé si le gel actuel du processus de paix n’était pas «finalement ce que cherchait au fond» le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
«Son objectif (à M. Netanyahu) est de balayer le processus de Madrid et les accords d’Oslo. Il l’avait écrit, il l’a dit, il l’a fait. Donc, le temps ne travaille pas pour les partisans de la paix», a poursuivi M. de Charette.
A son retour de Damas, l’ancien ministre des A.E. s’est rendu à Cana où il a fleuri les tombes des victimes du massacre perpétré par les Israéliens en avril 96.
En réponse à une question, il a estimé «qu’il est naturel que la résistance libanaise poursuive ses activités au Liban-Sud au nom de la souveraineté du Liban et dans le cadre des arrangements d’avril».
Il s’est dit par ailleurs impressionné par le processus de reconstruction entamé dans le pays qui est l’œuvre d’un peuple et non seulement de ses dirigeants.
Enfin, à l’issue d’une entrevue nocturne avec M. Hariri, M. de Charette a déclaré avoir mis en garde son interlocuteur contre le danger que constitue le maintien du statu quo dans la région du Proche-Orient, à savoir le gel du processus de paix. Il a mis l’accent sur la nécessité de prendre l’initiative d’une action afin de faire avancer la dynamique de paix dans la région.
Répondant à une question, l’ancien ministre des Affaires étrangères a estimé que la situation au Liban-Sud est inquiétante.