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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine veut décrocher une part du marché chinois pour son pays

Le président russe Boris Eltsine se rend en Chine du 9 au 11 novembre pour enterrer le conflit frontalier entre les deux voisins géants et tenter d’arracher pour son pays une part du mirobolant marché chinois.
Le commerce devrait dominer ce 5e sommet en cinq ans entre les deux anciens pôles du monde communiste, dont les relations ont été marquées pendant des décennies par la confrontation militaire et la rivalité idéologique.
Pour tourner cette page, M. Eltsine et le président chinois Jiang Zemin signeront lundi à Pékin une déclaration commune «annonçant la fin du processus de démarcation de leur frontière» longue de 4.300 km, selon l’ambassadeur chinois à Moscou Li Fenglin.
«Pour la première fois dans notre histoire, nous aurons avec la Chine une frontière précisément définie sur toute son étendue», dit Leonid Moisseev, directeur du département asiatique du ministère russe des Affaires étrangères.
Toute son étendue, ou presque: les deux pays s’opposent encore sur deux tronçons d’une longueur totale d’une cinquantaine de km et notamment sur la juridiction de l’île de Damanski, sur le fleuve Amour.
C’est ce contentieux qui avait dégénéré en 1969 en des affrontements armés faisant plusieurs centaines de morts.
Il avait fallu attendre ensuite jusqu’en 1989 pour que les frères ennemis du communisme normalisent leurs relations et concluent deux ans plus tard un premier accord cadre sur leur frontière.
La Russie et la Chine vont tenter de rattraper le retard pris dans leurs relations économiques. Pékin n’a échangé avec Moscou que pour 7 milliards de dollars de biens l’an dernier, soit infiniment moins qu’avec Tokyo (65 mds dollars), Washington (45 mds dollars) ou même Séoul (15 mds dollars).
M. Eltsine arrivera en Chine comme une sorte de super-représentant commercial des intérêts russes, accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires.
Courtisés par le monde entier, les Chinois s’autorisent une certaine condescendance à l’égard de leur voisin russe.
«Les Russes veulent par exemple nous vendre des avions civils, des Iliouchine 96, des Tupolev 24. Mais même (la compagnie aérienne russe) Aeroflot n’en veut pas, c’est bien qu’il y a quelque chose qui cloche», remarquait M. Li cette semaine.
La Chine, devenue depuis peu importatrice de pétrole, a besoin des immenses ressources énergétiques russes pour alimenter son boum économique.
Plusieurs projets pharaoniques sont à l’étude à ce propos, dont la construction d’un gazoduc de plus de 3.000 km pour relier les gisements gaziers sibériens à la Chine et, de là, au Japon et à la Corée du Sud.
Les Russes proposent de fournir la Chine en électricité depuis la Sibérie et un contrat pour la construction d’une centrale nucléaire russe à Lianyungang (400 km au nord de Shanghai) devrait être signé d’ici la fin de l’année.
La Russie devrait se faire discrète sur la question des violations des droits de l’homme en Chine.
«Entre amis, il n’y a aucune question qui ne puisse être examinée», a déclaré le porte-parole du Kremlin Sergueï Iastrjembski. Mais le sujet sera évoqué au niveau ministériel plutôt qu’entre les présidents des deux pays, selon M. Moïsseev.
Après Pékin, M. Eltsine se rendra mardi à Kharbine, à 500 km de la frontière russe, pour un voyage dans le temps: la ville a été fondée en 1897 pour héberger les ouvriers russes construisant une voie ferrée à travers la Mandchourie, avant de devenir dans les années 20 une des «capitales» de l’émigration russe blanche.
Pour signifier que cette époque de déchirements entre Russes est finie, M. Eltsine a invité dans sa délégation un membre de l’opposition communiste, le député et ancien premier ministre soviétique Nikolaï Ryjkov. M. Eltsine quittera mardi soir Kharbine pour Moscou. (AFP)
Le président russe Boris Eltsine se rend en Chine du 9 au 11 novembre pour enterrer le conflit frontalier entre les deux voisins géants et tenter d’arracher pour son pays une part du mirobolant marché chinois.Le commerce devrait dominer ce 5e sommet en cinq ans entre les deux anciens pôles du monde communiste, dont les relations ont été marquées pendant des décennies par la...