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Actualités - CHRONOLOGIE

Pression européenne pour assurer la libre circulation dans l'hexagone La France s'enforce dans le blocus

La Commission européenne et plusieurs Etats membres de l’Union européenne ont fait pression hier sur la France pour qu’elle assure la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’UE, sérieusement entravée par la grève des routiers français.
Les barrages mis en place depuis dimanche soir par les camionneurs sur les routes françaises, s’ils sont maintenus, auront très vite d’importantes conséquences sur l’activité de plusieurs entreprises européennes qui seront contraintes au chômage technique, faute d’être normalement ravitaillées.
Les usines d’Opel à Anvers (Belgique) et à Bochum (Allemagne) ont prévenu qu’elles risquaient d’en arriver à cette solution dès la fin de la semaine par manque de pièces détachées bloquées dans des camions de livraisons sur les routes de France.
Un responsable allemand du commerce de gros a parlé de «prises en otage des concurrents européens» de la France en chiffrant à quelque 25 millions de deutschemarks (14 millions de dollars) le coût de la grève des routiers français pour l’économie allemande.
En dépit de cette situation, la France n’a pas l’intention de mettre en place des corridors spéciaux permettant aux routiers internationaux de traverser la France, comme cela avait été réclamé par plusieurs pays de l’UE.
Des pays qui, selon le ministre britannique des Transports Gavin Strang, doivent «ensemble exercer la pression maximum» pour obtenir la libre circulation des camions étrangers. Son premier ministre Tony Blair (travailliste) a menacé son homologue français Lionel Jospin (socialiste) de mettre l’affaire des routiers en tête de l’ordre du jour du prochain sommet franco-britannique, jeudi et vendredi à Londres.
Le ministre allemand des Transports Matthias Wissmann a «instamment» demandé à son homologue à Paris, Jean-Claude Gayssot, d’intervenir pour que les routiers allemands puissent circuler librement.
Garante du traité de l’UE, dont l’article 5 demande aux Etats membres de garantir la libre circulation des personnes et des biens, la Commission européenne a accentué la pression en menaçant la France mardi d’une action devant la Cour européenne de Justice.
Procédure juridique contre Paris

Les services du commissaire européen chargé des Transports, le Britannique Neil Kinnock, «examinent les circonstances dans lesquelles une procédure juridique pourrait être entamée contre la France», a déclaré Sarah Lambert, porte-parole de M. Kinncock.
Elle a cependant précisé qu’une telle action devant la Cour européenne de Justice ne serait pas entreprise de «manière hâtive», car il s’agit d’une démarche «extrêmement grave» à l’encontre d’un Etat qui ne peut être prise par Neil Kinnock seul, mais par l’ensemble des vingt commissaires européens.
Si une telle procédure extrême était engagée, il appartiendrait à la Commission d’apporter la charge de la preuve, c’est-à-dire de prouver que la France n’a pas tout fait pour assurer le respect du Traité.

Pour l’intant, la commission, qui avant même la mise en place de barrages sur les routes françaises dimanche soir avait demandé à Paris de faire respecter la libre circulation des biens et des personnes, utilise des moyens plus classiques pour tenter d’obtenir gain de cause.
En contact permanent avec le ministère des Transports à Paris, elle a également écrit à l’ensemble des syndicats ayant appelé à la mise en place de barrages pour leur demander, «tout en respectant à 100% le droit de grève», de ne «pas remettre en cause le marché unique».
La grève des routiers français devrait être évoquée aujourd’hui lors d’une réunion des ambassadeurs des Quinze à Bruxelles. Plusieurs ambassadeurs dont ceux du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de l’Espagne et de l’Irlande, pourraient en profiter pour demander la tenue d’un conseil spécial des ministres européens des Transports. L’Espagne, dont les produits agricoles sont export en passant par la France, a annoncé hier qu’elle demanderait la convocation d’un tel conseil si la situation sur les routes françaises ne s’améliore pas «dans les 24 à 48 heures». (AFP, Reuter)



La Commission européenne et plusieurs Etats membres de l’Union européenne ont fait pression hier sur la France pour qu’elle assure la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’UE, sérieusement entravée par la grève des routiers français.Les barrages mis en place depuis dimanche soir par les camionneurs sur les routes françaises, s’ils sont maintenus,...