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Actualités - CHRONOLOGIE

Vers un sommet spirituel pour défendre la moralité publique sur le petit écran Des avocats du Nord décident de poursuivre pénalement des stations de télévision (photo)

Des avocats du Nord décident de poursuivre
pénalement des stations de télévision
La «licence publicitaire» sur le petit écran a été dénoncée hier par cheikh Abdel Amir Kabalan, mufti jaafarite, qui a joint sa voix à celles qui considèrent que certaines séquences publicitaires diffusées par la télévision pourraient constituer de véritables incitations à la débauche réprimées par la loi. Le dignitaire chiite a demandé que soit mis fin à la «licence publicitaire» qui s’étale sur le petit écran. Il semble, en fait, qu’on se dirige vers un «sommet spirituel» destiné à défendre la moralité publique sur le petit écran.
Dans son prêche du vendredi, le dignitaire chiite a demandé à l’Etat de «mettre un terme aux atteintes aux valeurs qui déboucheront immanquablement sur une décadence sociale et morale». Et cheikh Kabalan d’ajouter que le Liban a affaire là à «une sale et grave guerre, car les peuples dont la moralité s’affaiblit sont destinés à s’effondrer».
Le dignitaire jaafarite a donc demandé aux dignitaires religieux de toutes les autres communautés et à toutes les associations humanitaires soucieuses de moralité d’intervenir, de faire pression sur l’Assemblée nationale afin que des «lois adéquates» imposent aux agences publicitaires de respecter un code éthique clair.
Cheikh Kabalan a reconnu qu’en dernière analyse, c’est la question de «la liberté» qui se pose. «Nous sommes pour la liberté, a-t-il dit, mais pour une liberté responsable aussi bien dans l’information que dans la publicité (...) car lorsque la liberté se libère de toute logique et de toute raison, elle se transforme en une maladie mortelle qui résiste à tous les soins».

Les avocats du
Liban-Nord

A leur tour, des avocats de Tripoli et du Liban-Nord regroupés en association ont décidé de se constituer partie civile et de poursuivre pénalement des stations de télévision. Réagissant à cette nouvelle, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohamed Mehdi Chamseddine, a déclaré qu’il ferait «tout ce qui est en son pouvoir» pour faire aboutir ces actions en justice.
Œuvrant avec la caution morale de Dar el-Fatwa, les avocats ont demandé aux «organismes concernés», soit les ministères de l’Information et de l’Intérieur, ainsi que les parquets, de «jouer leur rôle, qui consiste à préserver la moralité publique» et d’interdire tout ce qui, sur le petit écran, est de nature à «porter atteinte» à cette moralité.
Les avocats ont étendu leur souci aux questions de santé, et ont demandé à l’Assemblée nationale «de clarifier le cadre juridique dans lequel peuvent opérer les télévisions et agences publicitaires, sans porter atteinte à la moralité publique ou à la santé».
L’association a relevé, dans ce domaine, «la multiplication des publicités encourageant le tabagisme et la consommation d’alcool, ainsi que celles qui stimulent le désir sexuel à des fins commerciales ou qui portent atteinte à la moralité publique ou aux valeurs suprêmes de ce pays».
Les avocats ont demandé aux parquets de se saisir des cas les plus flagrants, et d’engager des poursuites en application de l’article 533 du Code pénal, et des articles 34 à 36 de la loi réglementant l’audiovisuel datant de 1994, protégeant les jeunes et la moralité publique.
Préconisant des sanctions, comme la suspension temporaire d’émission, les avocats ont approuvé la campagne que mène Dar el-Fatwa en faveur d’un sommet spirituel libanais consacré à cette question.
L’ancien bâtonnier du Liban-Nord, M. Jean Harb, a adopté la cause de l’association en question, qui regroupe en outre d’anciens bâtonniers comme Mes Saadallah Chaabane, Mohamed Ali Dennaoui et Hamad Kassem Samad.
Des avocats du Nord décident de poursuivrepénalement des stations de télévisionLa «licence publicitaire» sur le petit écran a été dénoncée hier par cheikh Abdel Amir Kabalan, mufti jaafarite, qui a joint sa voix à celles qui considèrent que certaines séquences publicitaires diffusées par la télévision pourraient constituer de véritables incitations à la débauche...