Les bourses mondiales restent prudentes malgré la reprise de Hong Kong

Les marchés boursiers mondiaux sont restés prudents vendredi au lendemain du plongeon de la Bourse de Hong Kong, en dépit d’une reprise de celle-ci, qui a récupéré une grande partie de ses pertes pour terminer sur une hausse de 6,9% (VOIR AUSSI P. 14).
Wall Street, en nette hausse à l’ouverture, s’est aussitôt repliée, pour finir la journée en baisse de 132,36 points (-1,68%) à 7.715,41.
Le recul de Wall Street jeudi et vendredi, en dépit d’une reprise de 6,9% de la Bourse de Hong Kong avant le week-end, démontre la grande nervosité des investisseurs américains, ont souligné les analystes.
Ces derniers ont néanmoins précisé que la baisse de la Bourse new-yorkaise restait limitée, au regard de la forte volatilité de ces derniers mois, des variations de plus de 100 points étant devenues monnaie courante.
Les actions des multinationales américaines, dont les revenus à l’exportation pourraient être touchés par la récession économique en Asie du Sud-Est, ont été les principales victimes du repli de Wall Street.
Un porte-parole de Caterpillar, le premier fabricant mondial de matériel de chantier, a néanmoins indiqué que l’impact sur les ventes, du fait de la récession en Asie, devrait rester «insignifiant» en 1997 et 1998.
A Hong Kong, la reprise technique de vendredi a conduit le gouvernement à crier victoire sur la spéculation. «En ce qui concerne la monnaie, nous serons capables de damer le pion aux spéculateurs. Nous ferons en sorte qu’ils échouent quoi qu’ils puissent entreprendre», a proclamé le chef de l’Exécutif de la région administrative spéciale de Hong Kong, Tung Chee-hwa.
Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de garantir l’intangibilité du «peg», le lien fixe établi depuis quatorze ans entre le dollar de Hong Kong et le billet vert américain.

Un problème de ratio
coût/efficacité

«Pour le moment, les spéculateurs contre le dollar de Hong Kong se sont retirés du marché», a commenté Jack Cheung, le directeur des marchés monétaires à la Hongkong Bank. Mais les opérateurs jugeaient prématuré un excès d’optimisme sur une reprise durable du marché boursier.
Pour Herman Chu, responsable des transactions chez Anglo Chinese Securities, il s’agissait d’une reprise technique dont la durée de vie serait probablement courte. «Nous ne sommes pas sortis du bois», estimait un responsable d’une maison de courtage européenne.
Christopher Langley, président de l’Association des banques de Hong Kong et directeur général de la Hongkong Bank, a dressé un tableau plus complet de la situation après le passage de la tempête. «Ce à quoi Hong Kong est confronté, c’est un problème de ratio coût/efficacité quand nous sommes comparés aux autres pays de la région», a-t-il dit, en ajoutant que «le «peg» en lui-même n’est pas un problème».
«Dans la mesure où Hong Kong a besoin d’un système de taux de change fixe pour promouvoir la stabilité financière, la restauration de la compétitivité relative du territoire vis-à-vis de ses voisins asiatiques va dépendre, comme dans le passé, avant tout de la réduction des coûts internes», a-t-il indiqué.
L’indice Hang Seng, principal indicateur de la Bourse de Hong Kong, a regagné une partie du terrain perdu et a terminé sur une hausse de 6,9%, soit 718,04 points à 11.144,34. Jeudi, il avait plongé de 10,4% perdant 1.211,47 points à 10.426,30.
Ailleurs en Asie, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 1,2%, tandis que Singapour a perdu 1,9%.
En Europe, la Bourse de Londres a affiché un recul de 0,42% en clôture, Paris a terminé sur une perte de 0,27%, Bruxelles a cédé 1% et Madrid 0,78%. En revanche, Francfort a gagné 1,85%, Zurich 0,58% et Amsterdam 1,01%.