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Actualités - CHRONOLOGIE

La Russie et De Beers refont alliance pour contrôler le marché du diamant

Les deux principaux producteurs mondiaux de diamants, la Russie et la société sud-africaine De Beers, ont refait alliance hier, après des mois de brouille, pour mieux contrôler les prix sur un marché dangereusement déprimé.
De Beers, à la fois premier producteur et premier négociant mondial, achètera à la société russe Almazy Rossii-Sakha (ARS) des diamants pour un montant minimum de 550 millions de dollars par an, aux termes d’un contrat signé à Moscou, selon un communiqué d’ARS.
ARS produit 99% des diamants russes, dans les mines disséminées sur un territoire gelé grand comme la France et l’Allemagne réunies, dans la république sibérienne de Iakoutie.
L’accord prévoit que De Beers pourra acheter, toutes qualités de diamant confondues, un maximum d’un peu plus d’un milliard de dollars de diamants russes (soit 26% du total des ventes annuelles de sa centrale d’achat, la CSO, ou Central Selling Organisation), selon un porte-parole de la société sud-africaine. ARS a produit l’an dernier pour 1,3 md de dollars de diamants.
De Beers, qui contrôle 70% du marché mondial du diamant, espère ainsi renforcer encore son cartel et soutenir les prix à un moment particulièrement critique.
Les négociants de diamant sont en effet durement frappés par la crise économique et financière au Japon et dans l’Asie du Sud-Est, leurs marchés les plus forts, et par la hausse du dollar.
«Ce que nous avons fait aujourd’hui est de reconfirmer la coopération des deux plus importants producteurs du monde, et nous pensons que cela va aider les marchés à regagner à terme leur stabilité et leur équilibre», a affirmé devant la presse Gary Ralfe, membre de la direction de De Beers.
L’accord, fruit de plus d’un an et demi de négociations ardues, succède à un précédent contrat échu depuis 1995.
Mais la durée réduite du nouvel accord, qui ne court que jusqu’à la fin de l’an prochain, révèle les méfiances qui persistent entre les deux partenaires.
De Beers garde en mémoire l’écoulement en masse de diamants russes sur le marché noir, en 1995 et 1996, qui avait alors fait chuter les cours. Le géant sud-africain avait en représailles coupé les ponts avec ARS fin 1996, alors qu’il avait jusque-là reconduit de façon informelle le précédent accord expiré en 1995.
Nicky Oppenheimer, vice-président — et futur président — de De Beers, a affirmé que le nouvel accord signé mardi aurait valeur de test quant à la capacité des Russes à contrôler leur propre marché.
«Si pour l’une ou l’autre des raisons, une des parties ne remplit pas les conditions de son engagement, alors il n’y aura simplement pas d’accord», a-t-il prévenu.
L’héritier de la famille qui dirige De Beers depuis 1929 a estimé que sa société démontrait, par l’accord signé avec ARS, qu’elle avait encore les moyens de contrôler le marché du diamant «jusqu’au siècle prochain».
Mais le président d’ARS, Viatcheslav Chtyrov, a clairement fait comprendre de son côté qu’il n’allait pas accepter éternellement la tutelle de De Beers, qui se traduit par un important manque à gagner pour sa société.
«Je ne suis pas tout à fait d’accord avec l’avis selon lequel rien ne doit changer. Il est évident qu’un canal de vente unique doit être maintenu, mais les formes devront changer», a-t-il déclaré.
ARS a déjà obtenu de vendre une partie de sa production directement sur le marché: 5% des diamants de haute qualité, 20% des diamants de qualité inférieure, selon des indications concordantes que n’ont pas voulu confirmer mardi les signataires.
Les Russes seront également associés au contrôle du marché mondial par l’intermédiaire d’un Comité d’observation mixte.
Enfin, les tailleurs russes de diamants, les plus hostiles à l’accord avec De Beers qui les prive des meilleures pièces, ont obtenu de pouvoir participer à certaines des ventes organisées par le géant sud-africain. (AFP)
Les deux principaux producteurs mondiaux de diamants, la Russie et la société sud-africaine De Beers, ont refait alliance hier, après des mois de brouille, pour mieux contrôler les prix sur un marché dangereusement déprimé.De Beers, à la fois premier producteur et premier négociant mondial, achètera à la société russe Almazy Rossii-Sakha (ARS) des diamants pour un montant...