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Actualités - CHRONOLOGIE

"Certains israéliens de gauche ont oublié ce qu'est être juif" Bibi-La-Gaffe provoque une tempête politique


C’est la dernière «bourde» de Benjamin Netanyahu: les Israéliens de gauche, a-t-il dit, ont «oublié ce qu’est être juif». Une déclaration qui a aussitôt provoqué dans le pays une tempête qui n’est pas près de s’apaiser. Circonstance aggravante: le premier ministre ne s’était pas rendu compte, en prononçant sa petite phrase, qu’il était enregistré par la télévision et la radio publiques.
«Ils (les gens de gauche) croient qu’il est possible de confier notre sécurité à des Arabes, leur donner la moitié du pays et attendre qu’ils veillent sur nous. On n’a jamais vu ça!» a déclaré M. Netanyahu sur des images diffusées par la télévision israélienne, lors d’une visite dans la synagogue d’un important rabbin.
Le chef du Parti travailliste Ehud Barak, a réagi en qualifiant ces déclarations de «honteuses» et a regretté que M. Netanyahu cherche ainsi à diviser le peuple, a indiqué la radio.
De son côté, le chef du parti de gauche laïque Meretz, M. Yossi Sarid, a accusé M. Netanyahu d’avoir «oublié ce qu’est être un homme et un premier ministre».
Le porte-parole de M. Netanyahu, Shaï Bazak a rejeté les accusations en déclarant que «M. Netanyahu n’a pas fait allusion au judaïsme».
«Pendant des années, le peuple juif, de gauche comme de droite, a considéré qu’il était responsable de sa propre sécurité», a-t-il déclaré à la télévision israélienne. «Mais ces derniers temps, des dirigeants de gauche laissent entendre que les Palestiniens pouvaient nous protéger. Ce n’est pas ce qui caractérise le peuple juif», a-t-il ajouté.
Lors de la dernière campagne électorale de 1996, un parti religieux avait appelé à voter pour le chef de la droite avec le slogan: «Netanyahu, c’est bon pour les juifs», qui avait indigné les partis et l’électorat de gauche.

Résistances

La nouvelle gaffe du chef du gouvernement ne pouvait survenir à un plus mauvais moment pour lui, alors qu’il tente de renforcer son contrôle sur son parti, le Likoud, mais qu’il se heurte à de fortes résistances.
Des proches du premier ministre ont proposé ces derniers jours de modifier le mode de désignation des candidats députés, de façon à ce qu’ils soient choisis par le comité central du parti et non plus par les militants.
M. Netanyahu pourrait ainsi contrôler beaucoup plus facilement la liste du Likoud aux prochaines élections législatives, prévues en principe en l’an 2000.
Les quelque 2.500 membres du comité central élaboreraient eux-mêmes la liste, comme c’était le cas avant 1996, où les candidats à la députation avaient été élus directement par les 200.000 militants du parti.
«Ceux qui veulent revenir au système antérieur veulent transformer les députés en béni-oui-oui aux ordres du chef du parti», a déclaré mardi le député Likoud Méir Shitrit.
Il a rappelé que le comité central du Likoud s’était déchiré en 1992 sur la désignation des candidats députés.
Lors d’une réunion, dimanche, des ministres du Likoud, M. Netanyahu avait critiqué le système d’élection primaire des candidats, sans prendre toutefois clairement position pour son annulation.
Il avait estimé que ce système encourageait des députés à n’en faire qu’à leur tête mais avait exprimé la crainte qu’un retour au système antérieur nuise à l’image du parti dans l’opinion, selon la même source.

Masques à gaz

Sur un autre plan, des dizaines d’Israéliens équipés de masques à gaz ont souhaité mardi un anniversaire «en toute sécurité» au premier ministre lors d’une manifestation devant son domicile à Jérusalem-Ouest.
Les manifestants de gauche, venus pour le 48e anniversaire du dirigeant de droite, ont expliqué que leurs masques à gaz exprimaient leur crainte d’une guerre si M. Netanyahu persistait dans sa ligne intransigeante avec les Arabes.
Ils se sont moqués aussi du slogan «La paix dans la sécurité» utilisé par M. Netanyahu lors de sa campagne électorale victorieuse l’an dernier.
«Nous en avons assez de sa direction, nous en avons marre qu’il détruise le processus de paix», a affirmé une manifestante, Sarit Ofek, du mouvement anticolonisation «La paix maintenant».
«Il est au pouvoir depuis trop longtemps. Nous espérons qu’il fêtera son prochain anniversaire tout seul, à la maison», a-t-elle dit.
Les manifestants ont offert à M. Netanyahu — qui n’est pas apparu — un gâteau au chocolat orné d’une grande bougie censée commémorer les 21 Israéliens tués cet été dans deux attentats à la bombe à Jérusalem-Ouest.
L’épouse de M. Netanyahu, Sarah, ses enfants et ses collaborateurs lui ont offert une surprise un peu plus agréable en organisant une fête d’anniversaire à son arrivée à la présidence du Conseil, après qu’il eut réussi à échapper aux protestataires.
M. Netanyahu est né le 21 octobre 1949 à Tel-Aviv. Il a ensuite suivi sa famille aux Etats-Unis où il a fait ses études. C’est là aussi qu’il a commencé sa carrière à l’ambassade d’Israël en 1982.

C’est la dernière «bourde» de Benjamin Netanyahu: les Israéliens de gauche, a-t-il dit, ont «oublié ce qu’est être juif». Une déclaration qui a aussitôt provoqué dans le pays une tempête qui n’est pas près de s’apaiser. Circonstance aggravante: le premier ministre ne s’était pas rendu compte, en prononçant sa petite phrase, qu’il était enregistré par la...